CHAPITRE TRENTE-SIX

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Le concert était génial. Parfait, même. Le café s'est transformé dès les toutes premières notes de « Fly me to the moon ». Plus que ça, les deux artistes sur scène se sont transformés, et le monde s'est transformé avec eux. Ensemble, les deux anglais étaient les plus beaux de tous et, surtout, ils s'éclataient.

Erza était particulièrement magnifique, ce soir, devant tous ces gens. Pas trop sexy, mais assez pour que les hommes du bar puisse l'admirer longuement et composer des poèmes sur sa chevelure rousse et d'autres parties de son anatomie. En comparaison, Natsu faisait presque pâle figure, dans son costume trois-pièces et sa cravate. Mais qu'importe : ils se trouvaient beaux l'un autre. Cela suffisait amplement.

Pour eux, le concert a été agréable du début à la fin, comme si quelque chose d'intime se profilait entre eux par le biais de toutes ces musiques romantiques.  Et lorsqu'ils eurent terminés, leur premier réflexe fut de se regarder. De se sourire mutuellement en écoutant le public. Ils avaient assurés. Tout était parfait du début à la fin. Même « La ruée vers l'or » avait rencontré un succès inattendu.

- Tu vois qu'on était prêts à la faire, cette chanson, articula Erza pour se faire entendre. On a assurés.

Natsu lui répondit avec un sourire timide. Timide mais d'une sincérité désarmante. Son regard et son expression dans son sourire parlaient d'eux-mêmes : il avait adoré chaque seconde de ce concert. La musique fait vibrer son être. C'est sa passion : ce qui donne un second sens à son existence ; ce qui le transporte dans un monde sans problèmes,  ni soucis, ni peurs ; et ce qui lui donne confiance en lui.

Ce duo avec Erza était ce qui lui fallait. Sans ça, il ressentirait une grande solitude, une tristesse permanente, comme à l'époque où il vivait encore chez lui, à Birmingham, et que son frère était encore vivant, mais dans un hôpital. Grâce au duo, il se sent bien. Ou du moins, mieux qu'avant. Il en prit conscience là, sur la scène, à la fin du concert. Son existence a changé. Il est moins misérable qu'avant. Grâce au duo. Grâce à la musique. Il attendit que le café se vide un peu pour parler à sa partenaire.

- Erza ?

- Oui ?

- Merci... Merci pour tout.

Une formule affreusement convenue qui reflète mal la profonde gratitude qu'il ressent à l'égard de cette femme, qui, il y a un an, allait le faire chier tous les matins pour lui demander de l'accompagner sur scène. Malheureusement, son malaise est tel qu'il ne trouve rien d'autre à dire. Il espère simplement que Erza saurait lire sur son visage ce qu'il est incapable d'exprimer par des mots.

Elle esquisse un petit sourire. Contraint ou véritablement chaleureux, Natsu n'en saura jamais rien :

- Y a pas de quoi. Aller, allons fêter notre réussite !

- Mais...

- Mais quoi ? dit Erza en arquant un sourcil.

Natsu se souvient des paroles de Léon. Il voulait le voir après le concert. Mais il se rétracte finalement. Il est vingt-deux heures, tout au plus. La soirée n'est pas encore finie. Léon et lui auront tout le temps de discuter plus tard. Ce qui compte, là, tout de suite, c'est l'après-concert. C'est de fêter sa réussite.

- Non, rien... Let's go !

Les artistes descendent de la scène. Une radio posée sur le comptoir diffuse une belle musique avec piano, batterie, et guitare qui perle au fond du brouhaha, de moins en moins fort au fur et à mesure que les clients quittent les lieux en donnant leurs impressions sur le concert.

- Alors, comment on était ? demande Erza toute fière lorsqu'ils arrivent près de Max et Léon. Formidables ? Extraordinaires ? Des Dieux de la scène ?

L'étoile brûlante.Where stories live. Discover now