CHAPITRE VINGT-TROIS

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J'ai adoré écrire ce court chapitre.

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Sous le couvert des arbres de la forêt, un homme court d'un pas pressé. Ses grands pas, empreintes dans la boue fraiche, sont la preuve de sa course. Haletant, le souffle court comme celui de quelqu'un qui agonise, et le teint plombant, il s'efforce de ne pas s'arrêter, de continuer à avancer. Sa capuche est repoussée en arrière ; ses cheveux bruns aux reflets roux s'agitent au vent, et ses yeux verts, plissés à cause de l'averse qui, rabattue par la tempête, frappe son visage, fixent un point invisible au loin.

Les feuilles frissonnent, comme apeurées par les bruits de pas de l'homme, et apeurées par la nouvelle qu'il a apprise quelques instants plus tôt par le biais d'un signal en provenance d'Angleterre. Elles, comme lui, sentent que la situation est grave, et que le temps presse.

- Bordel, se dit-il tout en continuant sa course folle, se maudissant de n'être pas plus rapide.

Un maigre sourire éclaire son visage de trentenaire lorsqu'il aperçoit la lisière de la forêt, illuminée par un beau soleil, et un homme, facilement reconnaissable de loin du fait de ses longs cheveux vert pomme, de ces bottes en cuir noir montantes et de son long manteau bordeaux que lui seul est capable de porter avec élégance.

- Freed ! hèle le brun d'une voix éraillée par sa course.

Freed tourne la tête et, tout en arborant un air surpris, il fait quelques pas vers le brun qui accourt vers lui avec le peu de force qu'il lui reste dans les jambes.

- Tu sais que tu m'as fait peur ? Ta voix ressemblait à celle d'un mouton qu'on égorgerait, dit-il tout en regardant son ami reprendre son souffle.

- J'y peux rien, répond le brun, haletant. Je suis épuisé...

- Je vois ça... Quel est le problème ? Demande le vingtenaire aux cheveux verts en arquant un sourcil.

Le brun lève la tête vers son ami et, le souffle encore un peu court, il lui explique la situation rapidement :

- Léon m'a envoyé un signal magique. On doit partir en Angleterre.

- « On » ? répète Freed. Il soupire ensuite : Tu ne peux pas y aller seul ?

- Non, répond-t-il en secouant la tête. Léon est un mage d'exception, et il a Max, avec lui. Il n'enverrait pas un signal s'ils n'étaient pas capable de gérer seuls la situation... Et puis...

Il marque une pause, se remémorant rapidement les images de son dernier combat, dans une auberge de Birmingham.

- Il y a des gens forts, en Angleterre, ajoute-t-il en pensant à la fille qu'il a combattu. Assez forts pour me faire utiliser un sort de premier ordre comme la lumière des fées...

Freed observe un instant le brun, sans rien dire, le visage impassible, se disant pour la énième fois que ce n'était pas prudent d'avoir laissé une personne aussi puissante en liberté...

- En plus, termine le brun en esquissant un sourire, ton talent de stratège et ta magie pourront peut-être m'être utiles !

- Le « peut-être » est de trop, répond-t-il avec un sourire en coin.

Il tend ensuite sa main grande ouverte devant lui et un disque de lumière blanche, au moins cinq fois plus grosse que sa main, apparaît devant sa paume.

- Ils n'ont pas changé de localisation ? demande Freed en jetant un coup d'œil au brun.

- Non...

Freed se reconcentre alors sur son sort. Il ferme les yeux, prononce quelques mots dont les derniers se terminent dans un murmure à peine audible et après quelques instants, un trou noir tourbillonnant se forme à l'intérieur du disque.

- On a cinq secondes, prévient Freed.

Les deux déploient alors une énergie magique qui entoure leur corps d'un halo blanc scintillant. Ils s'élancent ensuite, chacun leur tour, dans le trou noir qui disparait une seconde après, se téléportant ainsi jusqu'en Angleterre.

L'étoile brûlante.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant