Chapitre 18

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Ce fut un Olivier emmailloté dans un sublime manteau de fourrure qui pénétra dans le bureau de son patron. Il était animé d'une joie particulière qui semblait s'évanouir à la vue du milliardaire. Celui-ci, tournée vers la baie vitrée, contemplait la vue panoramique qui lui était offerte.

- J'ai pu obtenir ton invitation au gala ce matin, commença Olivier. Il aura lieu samedi. C'est d'ailleurs une meilleure option pour nous. Nous rentrerons plus tôt que prévu.

Aucun son ne traversa les lèvres de William. C'était à croire qu'il ne l'avait pas écouté. Il semblait ailleurs et perdu dans ses pensées. Rares étaient les fois où Olivier trouvait le milliardaire dans de telles conditions. C'était qu'il devrait être vraiment perturbé. Ou peut-être s'ennuyait-il simplement car sa femme le manquait. Fatigué de se triturer les méninges, il prit alors siège sans l'approbation de l'occupant des lieux.

- As-tu été voir Adams?, demanda t-il au bout de longues minutes de silence.

- Oui..., répondit vaguement William sans pour autant regarder son interlocuteur.

Olivier se tut. Que se passait-il? Si son patron avait le mal de la ville malgré les brefs moments de distraction qu'il lui proposait, il n'allait alors pas tenir jusqu'au gala. Il lui fallait déterminer la cause de l'humeur grisante de son ami et peut-être lui remettre les pendules à l'heure si il le permettait bien.

- Que se passe t-il, William ? Ne te sens tu pas très bien?, demanda t-il prudemment.

- Je me porte à merveille, Olivier.

- Alors pourquoi es-tu si muet?

Pour la première fois, William daigna faire pivoter son fauteuil en cuir pour faire face à son ami. Celui-ci était son fidèle compagnon et il méritait lui aussi de comprendre ce qui le taraudait, mais surtout l'objet de sa mine sévère.

- J'ai été voir Adams hier à son bureau.

- As tu vu les nouvelles modifications qu'il a apporté à son immeuble ? Il prospère au fil des années. C'est inspirant.

- Plus pour longtemps, inséra t-il brusquement.

- Tu envisages de le détrôner déjà, William ?

- Cela n'a rien avoir avec la concurrence, Olivier. Il creuse sa propre tombe, c'est tout.

Olivier fut choqué et profondément troublé par la révélation que lui faisait son ami. Car, il fallait le dire, Olivier admirait le quinquagénaire. Il avait toujours aspiré à une fortune aussi prospère qu'à l'image de la sienne. Mais découvrir en ce moment qu'il finirait par faire faillite décourageait le jeune homme.

- Pourquoi cela?, trouva t-il le courage de demander néanmoins.

- Il s'est amouraché de ma belle-soeur, avoua William de but en blanc.

Cette autre appellation de Kylie, laissait répandre un goût fade dans la bouche de William. Il préférait encore la dénomination d'ex petite-amie. Il trouvait ceci moins déroutant.
Olivier quant à lui, soupira de lassitude. Il fallait que son ami et patron ramène le sujet à cette femme. Avait-elle donc le don d'être le dénominateur commun de tous les conflits pouvant impliquer William et ses proches? Que pouvait-elle avoir de bien si particulier pour laisser une trace indélébile à chacune de ses apparitions?

- Pourquoi penses-tu cela?,finit-il par demander.

- Je ne le pense pas, Olivier. Comment interpretes-tu le fait qu'elle ait été embauchée par Adams ?

Olivier tiqua. Embauchée? Passait-on d'un dîner dans un hôtel huppé à une embauche en un délai de sept jours? Il était complètement perdu.

- Je l'ignore. L'as tu croisée là bas?

Troublantes retrouvailles.Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang