Troublantes retrouvailles.

Chapitre 29

Cela faisait maintenant un peu plus de deux mois que William était rentré chez lui. Le calme de sa propriété et la vue des nombreux flocons de neige qui tapissaient le toit de sa villa ainsi que son sol, lui conferèrent une sérénité d'entrain. Dans deux jours ça sera la Noël et les activités que réalisaient les professionnels dans la propriété pour le réveillon, menées par son épouse allaient bon train. Depuis le dîner avec Adams et sa petite amie, il avait cessé de penser à Kylie. Il gardait toujours contact avec Adams et discutait toujours avec lui, mais il s'était motivé à mettre une croix sur Kylie. Elle appartenait maintenant à un autre homme.

D'ailleurs, entendre ce dernier lui narrer leur aventure amoureuse comme l'on racontait une histoire à un enfant pour le bercer, avait fini par le lasser. Par respect pour le milliardaire, il daignait encore prêter oreilles à ses jérémiades. Quand il s'agissait d'offrir des présents à sa petite amie, c'était avec un effort surhumain qu'il acceptait de lui donner un coup de main. Pour preuve, ce fut par son biais que Adams put faire la rencontre du propriétaire du château de Versailles de Paris, et le faire visiter à son amante. Il avait par ailleurs appris, qu'ils y avaient dînés plus d'une fois.

Dépité de ressasser les mêmes souvenirs, William se leva de son siège massant, une tasse de thé dans la main, quitta le séjour et pénétra sous la véranda. Là, il y avait Kloée qui, confortablement installée sur une longue chaise, suivait le déroulement des activités et lisait son journal à la fois. Elle avait le devoir d'organiser un mémorable réveillon et pour le coup, les nombreux appels téléphoniques avaient leur importance. À la vue de son mari, elle déposa le feuillet sur la table basse en verre et se tourna vers son époux. Celui-ci vint s'asseoir à ses côtés.

- La vie est belle, commença-t-elle avec un sourire. Je n'arrive pas à y croire.

William haussa les sourcils, peu motivé à l'idée d'entendre la raison qui poussait son épouse à dire de telles choses. Il regarda d'abord en direction de quelques manœuvres qui trimballaient des caissons, avant de revenir à son épouse. Il doutait si elle disait vrai à propos de la beauté de la vie. La vie était-elle si belle que ça ? Et si c'était le cas, ce n'était pas la même chose de son côté. Chacun avait son propre vécu.

- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?, demanda-t-il enfin.

- Ma soeur va se marier bientôt !

William tourna instinctivement sa tête pour plonger son regard dans celui de Kloée. Hallucinait-il ou avait-il mal entendu?

- Comment?

- Tiens regarde!, dit Kloée en lui tendant le papier journal qu'elle lisait. Ce n'est pas encore sûr mais la demande ne se fera pas beaucoup attendre. J'ai hâte de voir la bague qu'il lui offrira.

William se saisit du feuillet sur lequel figurait la photo du couple. Tous deux souriaient devant les objectifs des photographes. C'était lors de leur voyage en Grèce. Kylie arborait une petite robe crayon qui lui moulait les courbes tandis que son petit ami portait l'une de ses éternelles vestes qu'il devinait d'ailleurs tout droit sortie de chez un célèbre créateur et qui lui valait toujours des regards admiratifs. Mais William pouvait constater cette fausse mine de gaieté sur le visage de celle qu'il avait aimé autrefois. Elle pouvait mentir au monde entier, ça elle en avait le droit, mais elle ne pouvait pas lui faire ça. Il lisait sur son visage, cette tristesse qui n'avait de nom.

- Bien sûr, dit-il simplement. Qui vivra verra.

Sur ces mots, il plia le journal et le remis sur la table basse. Il s'étendit sur l'une des chaises longues disposées là, sous la véranda, et ferma les yeux. Au même moment, l'un de ses hommes de main, vint le tirer de sa sérénité, accompagné d'Olivier.