Chapitre 37

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Sur le chemin du retour, Olivier et William n'échangèrent aucun mot. Aucune parole n'avait traversé la barrière de leur lèvres respectives. Depuis l'incident qui avait eu lieu chez Adams, Olivier ne se sentait plus d'humeur. Il avait été jusqu'à congédier le chauffeur afin de prendre le volant. En temps normal, il aurait sermonné son ami sur les lieux, mais dans ce cas-ci, la situation le désespérait. Son ami n'y était pas allé de main morte. Il avait avoué toute la vérité de sorte qu'Olivier se demandait encore si ils étaient toujours les bienvenus dans la demeure du milliardaire.

Son sang ne fit qu'un tour à cette pensée. Il actionna rageusement la manivelle, mit un coup d'accélérateur, avant de freiner brusquement, pendant une seconde, faisant basculer la tête de son patron vers l'avant. Il conduisait à vive allure. Il n'avait plus la notion du temps et préférait ne pas être mis au courant. Il n'avait cure que son ami, juste à ses côtés s'en formalise. Le souffle court, il klaxonna à plusieurs reprises un chauffard. William ne pipa toujours pas mot. Il semblait comprendre ce qui arrivait à son ami et demeurait dans ses pensées. Tenter de raisonner Olivier pourrait ne qu'empirer les choses. Il regardait donc, simplement.

La période de turbulences passée, Olivier retrouva un peu de calme. Il repensa à la manière dont leur entretien, parti pour déboucher sur une note affective, avait fini par tourner au désastre. Il s'était cru dans un opéra. Il avait prié Dieu afin que son ami changeât la version de son histoire pitoyable, mais il s'était trompé sur toute la ligne. Qu'avaient-ils récolté? Un regard dédaigneux de la part du milliardaire ainsi qu'une interdiction d'accès au mariage. Ce dernier devrait avoir lieu le dixième jour suivant la saint Sylvestre. Peut-être que William ne s'en rendait pas compte - tout du moins pas encore- mais ils venaient de baisser dans l'estime d'Adams. Que lui avait-il pris? Il ne saurait jamais le dire.

- Tu devrais rouler plus prudemment, avisa William calmement. Nous sommes sur une autoroute et la neige n'arrangera rien.

Olivier fit mine de ne rien comprendre ni entendre. Il n'avait pas besoin de conseils pour conduire un véhicule. Surtout venant de son patron, il trouva cela déplacé. Il y avait fort longtemps qu'il s'était retrouvé dans la peau de l'apprenti. Il actionna la pédale, accélérant soudain et fit résonner une myriade de Klaxons. La petite auto qu'il collait au train, tenta de leur céder le passage.

- Il ne sert à rien de coller cette voiture. Tu risques de nous créer des problèmes, fit William, exaspéré.

- Des problèmes!, hurla Olivier. Ne penses-tu pas nous en avoir assez causé jusque-là ?

- Je n'ai rien fait de mal, Olivier.

- Tu ne penses qu'à ta petite personne. Es-tu aussi égoïste au point d'impliquer tes proches? Tu mets en danger ton entreprise, William.

- Vraiment? Je ne pense pas, non.

Olivier jura dans une langue qui fut inconnue à William. Il en avait marre des crises et sautes d'humeur de son patron, qui ne cessaient de leur porter préjudice à tous les deux. Il avait toujours soupçonné ce côté égoïste et hypocrite de William, mais il n'avait jamais pensé qu'il en arriverait jusque là. Il était sûr, sinon presque certain, que Adams venait de les mentionner dans la case ennemis. Et il comprenait cela. Qui oserait sourire à son ami quand celui-ci venait gaiement vous avouer qu'il vous a trahi et de la pire des façons ? Le châtiment était sévère et, ce n'était que le début du commencement.

- Par pitié William, si tu n'as pas peur de perdre ton travail, aie au moins la descence de trouver de quoi nourrir ce pauvre bébé qui n'a pas demandé à naitre.

William se sentit offensé, mais ne réagit pas de suite. Il croyait que son meilleur ami comprenait ses états d'âme. Il était certain qu'en révélant ses secrets intimes qui furent pour lui bien loin de simples anecdotes, que Adams lui céderait la place. Voilà qu'en plus il apprenait qu'il serait père. Ce mot sonna faux dans son esprit.

Troublantes retrouvailles.Where stories live. Discover now