CHAPITRE 6

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Luna

J'enfile une longue robe blanche avec une fente qui me met parfaitement en valeur, des chaussures à talons hauts elles aussi blanches, les servantes viennent ensuite me mettre mes boucles d'oreilles, elles me mettent du maquillage doré autour des yeux et me coiffent en me mettant une broche en forme de rose dorée qui ressort énormément dans mes cheveux noirs. Vous l'aurez surement compris, la cérémonie d'ouverture du tournois va commencer dans moins de deux heures et je dois être la première arrivée pour accueillir les autres équipes et les médias. La sécurité à bien évidemment été renforcée et le gros des troupes armées a été déployée dans la Ville-Neuve. Aucune chance que les rebelles ne viennent nous déranger.

Je rejoins les deux gardes du corps qui m'ont été assignés et monte dans la limousine noire qui m'attend. Il y en a également une pour mon père et une pour ma mère ainsi que trois autres limousines en plus qui servent de leurres juste au cas où.

Nous sommes rapidement arrivés à la salle des fêtes, lorsque je sors de la limousine, je suis assaillit par des dizaines de flashs d'appareilles photos, les questions des journalistes fusent et mes gardes du corps doivent m'aider à me frayer un chemin. Fichus médias. Ils étaient censés arriver dans une heure seulement. Une fois à l'intérieur, j'ai le temps de détailler la salle. Il y a plusieurs immenses bars aux bords de la pièce avec toutes sortes d'alcool rares et couteux, au centre il y a une grande piste de danse avec à côté des instruments de musique sur une scène dont les coulisses sont cachées par un immense rideau rouge avec des dorures aux extrémités. Tous les murs sont en marbre avec d'immenses fenêtres. Il y a une dizaine de grands lustres en or qui éclairent la salle et un somptueux tapis de couleurs rouge et or à l'entrée. N'importe qui vous diras qu'elle est incroyablement grande, qu'elle est époustouflante, qu'elle est magnifique, mais pas moi. Je suis née dans la richesse et les dorures de la salle me paraissent ternes par rapport à celle du palais. La richesse n'apporte jamais rien de nouveau et avec le temps, plus rien ne nous impressionne.

Je regarde mon père donner ses derniers ordres et vérifier que tout est à sa place avant que les portes ne s'ouvrent. Là, des gardes armés vérifient les invitations ainsi que l'identité de tout le monde. Une fois à l'intérieur, les journalistes auront le droit de filmer seulement quand mon père fera son discours et quand ils seront à l'extérieur.

Une limousine arrive, l'équipe des Skyrippa en sort. Le capitaine s'approche de moi et me serre ou plutôt m'écrase la main. Son bras droit, c'est-à-dire celui qu'il a utilisé pour « me serrer » la main est entièrement mécanisé, il a mis un costard mais on dirait qu'il va se déchirer à chacun de ses gestes, une vraie boule de muscles, il a une longue barbe brune et la moitié du crâne rasé, mon regard est attiré pas deux piercing en forme de tête de mort sous son œil droit. Flippant le mec. Son équipe me salut et s'éloigne vers le bar, rapidement tout le monde est arrivé et a eu le droit de malmener ma pauvre main. Tous ? En réalité non. Il manque une équipe. Et je pense que vous vous doutez la quelle.

A cet instant un bruit de moteur attire mon attention. Dites-moi que je rêve... La limousine qui les transporte n'est plus noire mais multicolore, elle a été presque entièrement taguée. La portière arrière s'ouvre, un des gardes s'approche pour aider Yoko à sortir de la voiture mais à la place il se retrouve avec un chewing-gum mâché dans la main. Je regarde toute l'équipe sortir, ils ont des tenus assez atypiques pour ce genre d'évènement mais il fallait s'en douter. Yoko porte une veste en cuir ouverte qui montre son t-shirt noir taché de peinture rouge et bleue, son jogging noir est lui aussi taché mais on dirait presque que c'est fait exprès. Elle a mis des bagues argentées qui ne lui appartiennent surement pas et plusieurs boucles d'oreilles de tailles différentes uniquement à l'oreille droite. Honnêtement, ce look lui va très bien. Elle enlève la casquette « Peace » qu'elle porte en me voyant et je remarque qu'elle s'est fait plusieurs tresses. Elle s'avance vers moi en bousculant les gens, un garçon aux cheveux bruns avec une cicatrice a l'œil la suit et s'excuse pour elle, il est mignon. Yoko essuie sa main sur son pantalon et me la tend en détournant le regard avec un air de dégoût. Qu'est-ce que je fais ? Je l'ignore comme je suis sensé le faire au vu de nos différents statuts et classes sociales ou est-ce que je serre cette main dont je ne veux surtout pas savoir où elle a trainé ?

Yoko

Je me ballade en ville tranquillement en faisant les poches des gens que je croise au passage. Dans moins d'une heure une voiture doit venir nous chercher, mon équipe et moi pour aller à cette stupide cérémonie où il y aura pleins de stupides riches, de stupides journalistes et une stupide famille royale. Ai-je envie d'y aller ? Absolument ! Notez l'ironie dans ma phrase. Le bon côté c'est qu'on a le droit de passer une semaine entière dans la Ville-Neuve. Nous y jouons notre premier match dimanche mais nous ne savons pas encore contre quelle équipe. Il y aura un tirage au sort à la fin du discours de notre cher Roi.

Je rentre chez moi et m'habille simplement, je ne ferais pas d'efforts, je vais leurs montrer celle que je suis et pas celle qu'ils veulent voir. Je mets aussi les différents bijoux que j'ai volés un peu plus tôt et va dans le quartier dit « des orphelins » de la ville-basse. Comme vous l'aurez compris, il n'y a que des orphelins ici, qui, comme moi doivent voler pour vivre. Une vieille femme du nom d'Alma s'occupe d'eux du mieux qu'elle peut. Je suis moi-même connue dans le coin pour y avoir vécu quelques années. Les enfants m'adorent. Je vois un groupe d'une dizaine de jeunes d'entre 10 et 14ans jouer au foot.

- Hé ! Ça vous dit de venir peindre une voiture que vous ne verrez surement qu'une seule fois dans votre vie ? Je leur montre des bombes de peintures et ils me suivent en souriant et en riant.

Comme prévu, la limousine est déjà là quand j'arrive avec les enfants, les autres membres de mon équipe sont déjà assis à l'arrière et discute. Le chauffeur m'ouvre la porte mais je la referme du pied et monte sur le toit, je sors deux bombes de peintures et commence à dessiner sous les cris du chauffeur qui se plaint que ça va lui couter une fortune de la faire nettoyer. Mais sérieusement, qu'est-ce que j'en ai à foutre ? Je continue mon dessin et je suis rapidement rejoins par les enfants. La limousine est vite devenue multicolore, une fois satisfaite et mes habits pleins de peintures, je toque à la vitre colorée du toit de la limousine, le chauffeur l'ouvre et je me glisse à l'intérieur en saluant les enfants et en mettant de la peinture partout sur les sièges.

Le trajet me semble interminable, malgré Ben qui se plaint que j'ai été irrespectueuse et les différents contrôles d'identité suivi par des fouilles de nos bagages à chaque porte traversée nous finissons par arriver. Je soupire en entendant le brouhaha à l'extérieur de la limousine. Je mets ma casquette « Peace », comme ça personne ne dira que c'est moi qui cherche la bagarre et ouvre la porte pour sortir, je vois quelqu'un tendre sa main pour m'aider, je prends le chewing-gum que j'ai mâché tous le trajet et lui met dans la main. J'avais dit que je ne ferais pas d'efforts et que je montrerais qui je suis réellement.

Je sens un regard sur moi, je cherche les yeux qui m'observent et trouve deux prunelles bleues entourées d'un maquillage doré. Je ne m'attarde pas à regarder à quoi ressemble la salle, je sais déjà que ça pu l'argent et l'or. Je m'avance vers Luna, me doutant bien que je dois aller la saluer puisqu'elle est la princesse. Je pousse les gens sans aucune gêne, derrière moi, j'entends Ben s'excuser pour moi. Je ne vois pas pourquoi il fait ça. Les gens ont qu'à se pousser au lieu de me bloquer le chemin.

Je m'arrête devant Luna, sa robe lui va merveilleusement bien mais elle a bien trop de dorures à mon goût. J'essuie ma main sur mon pantalon et lui tend en détournant le regard, toute cette richesse partout me dégoute. Je ne dis pas un mot sachant que mon geste parle pour moi. Je remarque qu'elle hésite. Pourquoi ? C'est juste un bonjour. Elle a intérêt à se bouger parce que je ne vais pas lui tendre la main pendant quinze ans.

Elle lève sa main, surement pour serrer la mienne ? Tout le monde nous regarde, je sens nos doigts se frôler, puis plus rien. Un léger sourire satisfait s'affiche sur mon visage alors que je vois de la colère sur le sien. Je sens que je vais avoir des ennuis !

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J'espère que ce nouveau chapitre vous a plu!

D'après vous, que va t'il se passer pendant cette cérémonie ? Qu'a fait Yoko à la fin pour que Luna soit en colère ?

Yoko et Luna- TerraWhere stories live. Discover now