XVII. Perdu dans le brouillard

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19 juillet 2019

Toujours assis à table, nous venons de terminer de manger. Je me lève et ramène la vaisselle dans la cuisine. Cole m’interpelle alors de la table à manger, se levant pour me rejoindre.

-On part quand pour le manoir ?

-J’avais pensé en fin d’après-midi. Ce qui nous intéresse, c’est ce qui va se passer cette nuit. Passer récupérer les clés chez le directeur ne nous prendra pas longtemps non plus.

-J’en étais arrivé à la même déduction. Et du coup, qu’est-ce qu’on fait en attendant ?

-J’ai des jeux si tu veux ! J’ai aussi des films ou des livres. Ah et j’ai ma guitare, si tu veux je peux essayer de t’apprendre !

-Non non non pas la peine ! J’aurais trop peur de faire une bêtise…

-C’est en se trompant qu’on apprend ! Si tu veux je peux juste te montrer les bases. Vu que tu sais jouer du piano ce serra plus rapide. Même si, je te l’accorde, l’un et l’autre sont très différents.

Tout en disant ça, je me dirige vers la chambre, attrape ma guitare et reviens dans le salon. Je m’assoie sur l’accoudoir du canapé et l’invite à s’asseoir à côté. Il s’installe et je me tourne vers lui, de manière à ce qu’il puisse voir le mouvement de mes doigts.

Nous nous sommes occupés de cette manière le restant de l’après-midi, avec un cours improvisé et pas très professionnel de guitare. C’est vers 17h, que nous avons décidé de partir.

Les affaires étant déjà prêtes, nous n’avons eu qu’à les attraper et partir. Une demi-heure de trajet plus tard, nous atteignons le parking du manoir, sortons de la voiture et nous dirigeons vers l’entrée.  Nous passons à côté d’un groupe d’adolescents d’environ l’âge de Cole, et, plutôt étonné de voir des gens de cet âge visiter le manoir sans être contraint à y aller par un cadre scolaire, marque un léger temps d’arrêt et tourne la tête vers eux. Ils sont trois et ont l’aspect et l’attitude de vrais cancres. Supposant qu’ils sont là pour faire les imbéciles, je m’apprête à leur adresser la parole. Mais, alors que j’ouvre la bouche, je sens la main de Cole s’accrocher à mon bras, celui-ci me disant d’une voix ferme :

-On y va Antoine, il faut qu’on aille voir le directeur.

Étonné par son comportant, je le suis pendant qu’il se dirige à l’intérieur du manoir, sa main fortement accrochée à mon poignet.

Il me tire de cette manière pendant environ cinq minutes, et, c’est presque arrivés jusqu’au bureau du directeur qu’il me lâche le bras et continu sa route.

Sentant son esprit ailleurs, je ne relève pas ce qu’il vient de se passer et marche à sa suite. Nous arrivons rapidement jusqu’au bureau, où nous attend à l’intérieur un directeur impatient. Jugeant qu’il est en droit de savoir, nous lui racontons ce qu’il s’est passé cette nuit là. Il nous explique d’ailleurs qu’il aurait presque cru qu’on avait renoncé, vu le temps que nous avons mis à revenir le voir. Une dizaine de minutes plus tard, nous ressortons du bureau, clés en poche.

Nous nous dirigeons vers la salle du miroir, devenue d’un accord silencieux notre salle d’attente. En quelque sorte. Une fois arrivés là-bas, je remarque sans grande surprise que les chaises dont nous nous étions servis la dernière fois ne sont plus là.

-Les chaises sont plus là, je te confie les sacs, je vais en chercher ! Attend moi contre le mur, là où on était la dernière fois.

Sans attendre la réponse de Cole, je pose mon sac à ses pieds et part en direction de la cafétéria. Ça ne devrait me prendre que cinq minutes, à peu près.

Le Mystère de MilénaWhere stories live. Discover now