VII. Triste néant

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6 juillet 2019

Il est 20h45, et il ne s’est toujours rien passé. Cole et moi discutons depuis maintenant un long moment et le soleil n'est toujours pas couché (il se couche vers 23h50 à cette période). Après un silence, nous changeons de sujet et commençons à parler de ce qu’il pourrait se passer cette nuit.

-Antoine.

-Hum ?

-J’ai un mauvais pressentiment par rapport à cette nuit.

-Comment ça ?

-Je saurais pas comment l'expliquer, mais j’ai l'angoisse qui monte des que j'envisage la suite de la soirée.

-Tu saurais dire pourquoi ?

-Non. J'en serais incapable.

-Dans ce cas tu veux qu’on s'en aille et qu’on revienne plus tard ? Le temps de se préparer un peu mieux ?

-Non non, mais je veux juste qu’on soit prudents. Plus que d’habitude.

-Si tu veux, mais t’en fais pas, il se passera rien de grave.

-Si tu le dis.

Un moment de silence passant entre nous, je me reconcentre sur la pièce dans laquelle nous nous trouvons. Tout à l'heure, en y entrant, nous avions éteint la lumière, étant donné que l’apparition des silhouettes se manifeste d’abord par l’illumination de la pièce. Et nous avons eu raison, car celle-ci commence petit à petit à s’éclairer, mais également à se refroidir. Pourtant, contrairement à hier après-midi, les silhouettes semblent être beaucoup plus. Toujours précédées par cette jeune femme, elles s’avancent et passent la barrière du miroir.

Leur nombre étant beaucoup plus grand, ce ne sont plus seulement des silhouettes humaines que nous voyons, mais aussi des silhouettes animales. Celles-ci sont de magnifiques animaux qui semblent sortir tout droit d’un conte de fée. Les lions ont une crinière d’or chatoyante, les paons de toutes les couleurs créent un merveilleux et magnifique arc-en-ciel, les chiens et chats ont tous une fourrure soyeuse et brillante, d’une couleur magnifique, les chevaux sont majestueux et grands, ont une présence intimidante, et bien d’autres encore, tous aussi incroyables les uns que les autres.

C’est d’ailleurs en les observant que je me rend compte que contrairement aux silhouettes humanoïdes, qui sont uniquement blanches, les animaux, eux, sont pleins de magnifiques couleurs.

Du fait du grand nombre de silhouettes présentes dans la pièce, celle-ci est tellement lumineuse, que c’en devient éblouissant. Tournant par hasard la tête vers la porte, je remarque que, contrairement à tout à l’heure, celle -ci est maintenant ouverte, laissant les silhouettes s’échapper tranquillement, partant se promener ou vivre leur vie dans le manoir.

Lorsque je reporte mon attention sur le miroir, je remarque que le flux a ralenti. Elles ne semblent pas toutes vouloir sortir de la pièce, et celles qui sont restées recommencent leur valse d’hier après-midi.

Dans leur danse hypnotisante, les silhouettes s’approchent de nous, nous observent de loin, semblent curieuses et intriguées par notre présence, tout en restant quelque peu craintives, probablement pas habituées à voir ici des personnes bien vivantes.

Parcourant la salle du regard, je m’arrête à nouveau sur le miroir. À l’intérieur de celui-ci, je parviens à distinguer une forme différente de toutes celles que l’on a pu voir auparavant. Celle-ci semble grande et élancée, presque décharnée. Sa forme est humanoïde mais en un seul coup d’œil on peut voir que c’est TOUT sauf quelque chose d’humain. Contrairement au reste de la salle, celle-ci est parfaitement immobile. Intrigué, je me lève, bien décidé à m’en approcher.

Le Mystère de MilénaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant