XXXIV. Un secret puzzle

3 2 0
                                    

29 juillet 2019

Lana et Cole ayant fini de parler de piano, ils ont changé de sujet et parlent maintenant des années collège et lycée de Lana. Elle lui raconte des anecdotes et il réagit toujours de manière très expressive, ce qui la fait rire. Et malgré le fait que tous deux semblent s’amuser, j’ai peur que la conversation dérive bien trop vite vers un sujet délicat.

-Enfin voilà, ces années là étaient assez chaotiques et je n’ai pas vu le temps passer. Sinon, je parle, je parle depuis tout à l’heure, mais et toi ? Tu va rentrer en terminale, non ?

Et voilà. Bravo Lana.

Je tourne la tête vers Cole, et vois un sourire gêné sur son visage. Il semble chercher ses mots, et tourne légèrement la tête vers moi. Quelques secondes passent, et il se retourne vers Lana.

-Disons que ce n’ont pas été les meilleures années de ma vie. Et je ne ferais pas ma terminale.

-Oh d’accord. Tu vas faire quoi dans ce cas ?

J’aime ce côté de Lana qui lui permet de comprendre quand il y a des sujets à éviter. Ça facilite les choses.

-Je ne sais pas encore. Pour l’instant, je travaille dans un centre de loisirs et un bar, mais je n’ai jamais vraiment pensé à la suite.

-Même pas une petite idée ?

-Même pas.

-Hmm. Tu sais qu’Antoine va rentrer en deuxième année de psychologie ?

-Oui, il m’avait dit. On venait juste de se rencontrer d’ailleurs.

-Oh ! Et comment c’est arrivé du coup ? Vous travailliez au même endroit, ou quelque chose comme ça ?

-Pas à ce moment là, non. Antoine a commencé à travailler au centre de loisirs où je suis il y a peu, mais ce n’est pas là qu’on s’est rencontrés pour la première fois.

Lorsque Lana pose cette question, me revient en mémoire l’une des raisons pour lesquelles nous sommes venus ici. Je jette un coup d’œil à Cole et vois que lui aussi s’en est souvenu. Je décide alors de prendre la parole.

-Le manoir du comte Ariona.

Je prononce ces quelques mots, et je vois que l’attention de mes parents est piquée.

-C’est bien que tu pose cette question, parce que nous avons nous-même besoin de vous en poser. D’abord, pour te répondre, nous nous sommes rencontrés au manoir,  alors que lui comme moi voulions aller dans la salle au miroir à quatre heure de l’après-midi.

-Mais, c’est pas l’heure où c’est fermé ?

-Justement.

Je commence alors à leur raconter tout le chemin que nous avons fait jusque là, tout ce que nous avons découvert, et ce qu’il nous manque.

-Nous en sommes donc là, avec toutes ces cartes en main, qui nous ont alors amenés à émettre l’hypothèse que vous pourriez nous aider, papa et maman, d’une quelconque manière que ce soit.

Ils s’échangent un regard, et ma mère commence à parler.

-L’histoire de ta famille, Cole, est la partie manquante à la notre.

Lui comme moi nous redressons, attentifs à ce qu’elle va dire.

-C’est, de la même manière que vous la racontez, quelque chose qui se transmet de générations en générations dans notre famille, mais malheureusement une partie a été perdue. Celle que vous venez de nous raconter. Nous savions que c’était une histoire partagée, mais ne savons plus avec qui. Du moins jusqu’à maintenant. Je ne sais pas si, à ce point, le mot "coïncidence" est vraiment adapté tant elles sont fortes, ces coïncidences. Mais bref. Laissez moi donc, vous raconter, comme vous l’appelez, la pièce manquante du puzzle.

Le Mystère de MilénaWhere stories live. Discover now