XX. Je serai ta lueur d'espoir

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⚠️❗Attention : ce chapitre contient des scènes de : violence, rapports sexuels non-consentits (peu explicites)❗⚠️


20 juillet 2019

-C’est durant cette année là, celle qui vient à peine de se terminer, que j’ai fini par craquer. Il y a seulement quelques mois. Heureusement, comme je l’ai dis ce matin, deux semaines après le premier incident, j’ai découvert le piano, et ça m’a permis de penser à autre chose. Pour être tout à fait honnête, je ne sais pas si, sans ça, j’aurais pu tenir la promesse que j’ai fait à ma mère ce jour là. Parce que, même si la fin de mon année de seconde s’est passée bien mieux qu’elle aurait dû, ça n’a pas duré. En septembre dernier, rentrée de première, j’ai enfin été dans une classe différente de celle de Karl. Le soulagement que j’ai ressenti à ce moment là n’est pas descriptible. À tel point, qu’un grand sourire s’est affiché sur mon visage. Et bien évidemment, il l’a vu. Il a remarqué mon expression, et a tout de suite fait le lien.

Septembre 2018

Je me tiens debout face aux listes des classes. Et la première chose que je fais, lorsque je trouve mon nom, est de regarder le sien. Première lecture. Je ne le vois pas. J’ai dû le sauter. Deuxième lecture. Je ne le vois pas. J’ai probablement été distrait, ce n’est pas possible autrement. Troisième lecture. Je ne le vois toujours pas. Il n’y est pas. Je ne suis pas dans la même classe que lui. Pour la première fois depuis que je le connais, nous ne sommes pas dans la même classe.

Envahi alors par un sentiment de soulagement, un sourire s’affiche sur mon visage.

-Alors, content ? On est pas dans la même classe. Enfin. N’est-ce pas ?

Sa voix qui résonne de derrière moi me fait sursauter. Je me retourne vivement, et me retrouve face à lui.

-Je t’ai fais peur ? Ce serait compréhensible. Mais dis-moi, est-ce que tu pense, par tout hasard, que le fait qu’on ne soit pas dans la même classe va te débarrasser de moi ?

Je le regarde, attendant qu’il poursuive. Pourtant, c’est étrange. Il me donne une impression différente de celle qu’il me donnait avant. Il paraît plus calme. Plus réfléchis ? Il ne m’a pas accueillit avec des insultes, comme la plupart du temps. Mais j’ai la sensation inhabituelle que son humeur est extrêmement instable.

-Je prend ton silence pour un oui. Ça me blesse, tu sais ? Du plus profond de mon cœur.

Un sourire tordu s’affiche sur son visage, alors qu’il met une main sur son cœur pour feindre d’avoir été blessé.

-Tu sais quoi ? Ça me donne encore plus envie de t’embêter. Même si on n’est pas dans la même classe, ne t’en fais pas, je trouverais toujours du temps pour toi, haha.

Il lâche un rire, puis se tait, et me fixe pendant quelques secondes.

-Ne pense pas que j’en ai fini avec toi.

Et sur ces mots, il se retourne et s’en va. Je le regarde alors s’éloigner, confus. Son discours, et sa manière d’agir, n’ont rien à voir avec ceux de l’an dernier. C’est comme si c’était quelqu’un d’autre.

 

-Son attitude à ce moment là m’avais beaucoup perturbé. L’année a alors commencé, et j’avais l’impression de le voir partout où j’allais. Dans les couloirs, dans la cour, au self et il m’est arrivé de le voir dans le couloir de la salle de musique, en en ressortant. C’était très étrange. Il avait recommencé à me harceler, mais c’était en grande partie en lui servant d’esclave. Si je faisais mal les choses, évidemment, il me frappait, mais il ne se défoulait plus sur moi. Et il m’insultait beaucoup moins souvent. Aux alentours d’octobre, quand l’anniversaire de la mort de ma mère à commencé à approcher, j’étais, comme chaque année, très bas, niveau moral. Même si je savais qu’elle était toujours avec moi, je ne pouvais pas lui parler, la voir ou sentir sa présence à proprement parler. Un jour, un prof nous a donné un travail à faire en duo. C’est lui qui faisait les groupes, et je me suis retrouvé avec un garçon à qui je n’avait encore jamais parlé (comme à la majorité de ma classe d’ailleurs), Eliaz il me semble. Il avait plutôt bonne réputation et était gentil avec à peu près tout le monde. Faire ce projet nous a un peu rapprochés, et il arrivait qu’il me dise bonjour ou vienne me parler. C’était pas grand-chose mais ça me donnait moins l’impression d’être à l’écart. Sauf que ça, Karl le voyait, bien évidemment. Et un jour où ce gars est venu discuter un peu avec moi…

Le Mystère de MilénaWhere stories live. Discover now