XXXIII. Le jeu se termine ici

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27 février 2019

Un saut par dessus la table de la cuisine, mes pieds touchent le sol et il est déjà dans le salon. Alors je repars, désespéré, à sa suite, en criant :
-Matt ! Rends-moi mon téléphone !
-Cours toujours !
-Imbécile !
Et il rigole, alors que je le rejoins et lui fais face, l’un et l’autre d’un côté du canapé, se regardant dans le blanc des yeux. Je le fixe, pupilles accrochées à ses iris brunes qui m’ont si souvent fasciné, alors que son visage affiche un rictus moqueur.
Bon. On va remettre tout ça dans son contexte.
Nous sommes mercredi 27 février, et lui comme moi ne sommes pas sensés être là, dans la maison. Mes parents sont partis fêter leurs 21 ans de mariage avec un beau voyage, pendant que Lana est restée à l’Université pour préparer un récital de piano qui a lieu ce week-end, et que moi je suis sensé être chez Ashelbi pour la semaine.
Je dis bien sensé. Il me sert d’alibi, en quelque sorte. Bien sûr, il est au courant et a accepté en toute connaissance de cause. Connaissance du pourquoi du comment. De pour quoi il doit me servir d’alibi, et tout simplement pourquoi j’en ai besoin.
Ash’ est quelqu’un que j’aime beaucoup, et avec qui je suis très proche (pas d’ambiguïté s’il vous plaît). Je lui ai donc rarement caché des choses. Et bien que ça ai pris le temps, je ne lui ai pas non plus caché ma "relation" avec Matt, si on peut appeler ça comme ça. Ayant passé le nouvel an avec lui, ça m’a semblé être le bon moment pour lui expliquer la situation, l’état des choses. Évidemment, il m’a mit en garde et m’a dit que je jouais à un jeu dangereux. Et j’avoue ne rien avoir pu répondre à ça. Il a raison. Et je le sais. Et pourtant… Nous voilà là, Matt et moi, dans la maison vide alors que personne ne sait que nous y sommes.
Ça fait maintenant quatre mois que nous "sortons ensemble". En insistant sur les guillemets, car c’est loin d’être une relation officielle. Notre rapport l’un à l‘autre n’a pas tellement changé, mis à part ces instants où nous nous accordons une certaine proximité, de tout type soit-elle, à l’abri des regards. Autre la difficulté à se voir sans éveiller de quelconques soupçons, dans tout ça, je pense que le plus compliqué est de mentir, de faire semblant en toute connaissance de cause, en sachant parfaitement ce que l’on risque. Sans pourtant parvenir à se résoudre à mettre fin à la partie. La partie d’un jeu dangereux dont l’issue peut basculer à tout moment. Je trouve que c’est une bonne métaphore, cette partie de cartes. Ou peut-être sommes nous face à un plateau d’échecs. Ou à une main de poker. Qui sait. Tant de possibilités différentes, mais une chose est sûre, notre relation a toujours été semblable à une guerre perpétuelle, un tournois de ping-pong, à se renvoyer la balle sans cesse. Sans pour autant s’en lasser le moins du monde. À jouer avec passion et persévérance, d’une vigueur toujours nouvelle et pourtant douloureuse. Car en réalité, nous ne jouons pas dans un tournois, acclamés par les spectateurs, mais dans une arène fermée aux yeux du monde, où la moindre passe trop forte ou trop enthousiaste pourrait réveiller les lions qui dorment tout autour. Et briser alors la bulle qui nous entoure.
Mais je m’égare. Je ne sais pas même si cet échange se terminera un jour, ou si la bulle fondera doucement, sans éveiller les fauves, seulement en les faisant changer de position, de point de vue, leur tête désormais tournée dans une autre direction et leur attention portée vers autre chose.
Mais en attendant, je n’ai même pas encore terminé d’expliquer toute la situation. Toujours à m’éparpiller et à procrastiner, je vous jure que c’est l’un de mes plus gros défauts !
Enfin ! Peut-être que je vais y arriver, un jour, à rentrer dans le vif du sujet !
Un pas de ma part sur la gauche, et il se remet à courir à l’opposé de là où je me trouve, soit vers la buanderie.
Comme vous avez dû le comprendre, cet imbécile m’a pris mon téléphone. Je m’en suis éloigné quelques secondes pour aller régler le volume sur l’enceinte, et il en a profité pour l’attraper et mettre ce qui lui chante, en montant le son au passage et en partant en courant. Pas que la musique qu’il a mis, Love of my life, de Queen, me déplaise, mais le son est bien trop fort et je n’ai absolument pas confiance en ses capacités à tenir un téléphone correctement, étant donné l’état lamentable du sien. Alors j’ai essayé de le récupérer, et après presque un tour complet de la maison, nous avons atterrit dans la cuisine. Et après, vous connaissez la suite.
En revenant à l’instant présent, je suis en train de le rejoindre dans la buanderie, et, lorsque j’arrive à l’intérieur, remarque qu’il n’y est pas, mais que la porte donnant sur le jardin est ouverte. Alors je sors à mon tour dans le jardin, et le vois planté devant moi, à quelques mètres, un grand sourire sur le visage et légèrement essoufflé.
-Alors ? Tu renonce ?
Des voitures passent dans la rue, et je lâche un rire dédaigneux en lui répondant avec un rictus moqueur.
-Pour qui tu me prends ?
La malice se lit dans son regard alors qu’il repart en courant vers l’arrière de la maison, là où se trouve la piscine. Et n’ayant toujours pas confiance en ses capacités à tenir un téléphone, je lui lance :
-T’as pas intérêt à le foutre dans la piscine !
Seul son rire me répond, et je secoue la tête, légèrement inquiet pour le petit objet électronique. Il atteint le côté de la maison, et tourne donc à gauche. En un mouvement de bras, il ouvre la baie vitrée et rentre à l’intérieur.
Je le rejoins, et dans le salon, lui fait face, visiblement plus essoufflé que lui, sa grande taille étant un atout considérable.
-Tu sais que t’arrivera jamais à me rattraper à la course, Antoine ?
-J’en ai bien conscience. Mais on sait jamais. Un coup de chance, un gentillesse, une petite attention. Tout peut arriver.
Il me lance un regard amusé, et répond :
-Tu veux la jouer comme ça hein ?
-La jouer comment ? J’émets juste une hypothèse, c’est un peu comme si je disais que tu risque de te sentir vachement seul si tu ne cesse pas tes bêtises rapidement. Tu sais, pas de contact physique, et un grand silence. Mais tu dois pas vraiment être habitué au silence, étant donné le volume auquel tu as mis la musique. Après, tout ça ne sont que des hypothèses.
Il me lance un regard amusé, et fait volte face en trottinant en direction de la cuisine. Et quand je le rejoins, je constate qu’il a ouvert la baie vitrée ici aussi. Heureusement que j’ai fermé l’autre derrière moi, tout à l’heure… Je le suis donc dans le jardin, encore une fois, et nous nous retrouvons à nouveau l’un en face de l’autre, à quelques mètres. Un sourire toujours plaqué sur le visage, il me dit :
-Je serais embêté, si je me retrouvais dans le silence.
Sa façon de me dire qu’il s’avoue vaincu, bien qu’il ne l’admettra jamais. Alors je m’avance vers lui, et une fois à quelques centimètres tend la main pour qu’il me donne mon téléphone.
Son bras se lève, mais pas le gauche, dans lequel il tenait l’objet. Le droit. Dont la main est libre.
Avant que je ne puisse faire un mouvement, il me tire à lui et m’entoure fermement de ses bras. Me tenant ainsi contre lui, il se penche à mon oreille, et chuchote d’une voix grave :
-Et puis, tu ne voudrais quand même pas que j’attrape froid.
Lorsque son souffle se pose sur mon oreille, je sens mon visage chauffer, et je n’ai pas le temps de faire quoi que ce soit, qu’il me relève déjà la tête et dépose un chaste baiser sur mes lèvres, avant de se reculer en m’ébouriffant les cheveux et en riant.
-Ça a toujours le même effet !
Mon esprit figé quelques secondes se remettant en route, je lui donne une tape dans l’épaule alors qu’il continue de rire et me dépasse pour retourner à l’intérieur.
Je me retourne pour faire de même, et remarque que Matt ne bouge plus. Il est figé, droit comme un "i" et fixant la baie vitrée. Alors mon regard se dirige dans la même direction, et mes yeux s’écarquillent. La balle a rebondit trop fort, et un lion s’est réveillé. Lana nous observe, ses cheveux flamboyants se mouvant au rythme de la brise.
-Vous vous foutez de moi…
Ses yeux sont écarquillés, et expriment un savant mélange de colère, d’incompréhension et de peine.
Sentant petit à petit la panique se frayer un chemin jusqu’à moi, je m’apprête à m’avancer vers elle.
-Tu ne bouge plus, Antoine. Tu ne fais pas un pas de plus.
Alors tétanisé, je suis incapable de faire quoi que ce soit.
-Lana, calme toi.
-Toi, tu la ferme.
Ses mots tranchants lancés, seul le silence est audible aux alentours. Et de son regard noir, elle nous fait signe de rentrer dans la cuisine avec elle. Matt se met alors en mouvement, mais malgré toute la volonté que je puisse déployer, mes jambes refusent de bouger. Alors, après un léger temps d’hésitation, il attrape doucement mon bras et me tire sur une fraction de secondes pour me permettre de me mettre en mouvement, lâchant mon bras aussitôt que je me mis à marcher. Et bien que je sois conscient, et que je sache parfaitement la raison de son geste, je ne peux empêcher mon cœur de se pincer.
En rentrant dans la pièce, je ferme la baie vitrée derrière moi, me servant de ces quelques secondes pour tenter de retrouver un semblant de calme. En vain, car à la seconde où sa voix résonne, mon cœur s’affole et ma gorge se noue.
-Antoine.
Je me retourne lentement vers elle, étant jusqu’à présent tourné vers la vitre, et baisse les yeux sur le sol.
-Antoine. Regarde-moi.
Une simple phrase. Qui claque comme un fouet dans la pièce glaciale. Qu’elle a prononcé tant de fois. Et qui maintenant paraît insurmontable.
-Antoine.
Résigné, et bataillant de toutes mes forces avec moi-même pour parvenir à ne serait-ce que relever la tête, je plante enfin mes yeux dans les siens, luisants de colère.
-Il se passe quoi, ici ?
Incapable de répondre, je me mors la lèvre.
-Lana, pourquoi demander seulement à lui ? Je suis mêlé à ça, aussi.
-Parce que c’est mon frère. Et toi t’es sorti de l’équation.
-Quand bien même.
-Rien du tout, oui. C’est pas à toi que j’ai décidé de poser la question, Matt, c’est à lui. C’est plus un enfant je te signale. Il est majeur. Et capable de répondre à une simple question.
Elle reporte son attention sur moi, et je parviens à marmonner.
-Qu’est-ce que tu veux entendre ?
-La vérité. Et pas un mensonge.
-Tu la connais déjà, non ?
-Mais je veux l’entendre de ta bouche.
-Pourquoi ?
-Pour que tu assume.
-Assumer quoi ?
-À toi de me le dire !
-Te dire quoi ?
-Antoine, joue pas au plus con avec moi.
Je fronce les sourcils.
-Dans ce cas, dis moi ce que t’as vu.
-Mon mec embrasser mon frère ?
Une phrase courte qui semble m’enserrer la gorge tel un serpent.
-Maintenant crache le morceau. Vous foutez quoi, ici ? C’était quoi, ça ? Et ne pense même pas à te défiler.
Mes yeux toujours accrochés aux siens, je sens la panique grandir, bien que je parvenais jusqu’à présent à la contenir. Je prends donc une grande inspiration, puis j’expire lentement, les yeux fermés. Lorsque je les rouvre, elle est toujours debout devant moi, les bras croisés, en attente d’un réponse. Alors je jette un œil vers Matt, et son regard me donne une simple consigne. Arrêter de m’entêter, et dis la vérité.
-Pour la première question, je n’ai jamais eu l’intention d’aller chez Ashelbi. C’était une excuse. Pour que nous puissions nous voir.
Elle laisse échapper un soupir dédaigneux.
-J’aurais dû m’en douter… Et la seconde ?
-Exactement ce que tu as vu.
-Pourquoi ?
-Parce que le cœur prend parfois des directions incompréhensibles.
-Et c’est le cas pour tous les deux ?
-Oui.
-Donc vous êtes quoi ?
Cette fois-ci, c’est Matt qui, après un silence, prend la parole.
-Imagine une rivière. Une rive est lumineuse et fréquentée par une majorité, l’autre est sombre et fréquentée par une minorité persécutée. Il est de la rive sombre, je suis sur un îlot.
Elle ne répond pas tout de suite et ses yeux restent fixés sur moi.
-Une métaphore d’Antoine, je suppose.
Aucun de nous deux ne répond. Bien qu’elle semble calme, ses points sont serrés à lui en faire blanchir les phalanges. Elle n’explose jamais. Elle descend ses adversaires. Du moins c’est ce qu’elle a toujours fait.
-Donc, si je résume, Antoine est gay, Matt est bi, vous avez une relation romantique, des sentiments réciproques… et aucun de vous deux idiots, ne s’est dit, putain faudrait peut-être prévenir Lana ?! Vous vous êtes pas dit, à un moment donné, que vos actes ont des conséquences ?! Je suis quoi moi, pour vous ?! Une imbécile ?! Une gêneuse ?! Je suis pas assez digne de confiance pour que vous m’en parliez ?! Je suis trop conne pour comprendre ?! PUTAIN MAIS VOUS VOUS RENDEZ COMPTE, AU MOINS ?!
Alors que pour la première fois de mon existence la voix de Lana résonne dans toute la pièce de toutes ses émotions, je la vois attraper un verre posé sur le comptoir et le balancer sur le mur dans un mouvement rapide et précis, évitant de peu la tête de Matt qui n’a pas même bronché.
Dans un dernier élan de calme, elle murmure :
-Combien de temps ?
Seul le silence lui répond, et sa main s’abat brusquement sur la table.
-COMBIEN DE TEMPS ?!
Alors, ma voix réduite à un souffle, je réponds :
-Quatre mois.
Penchée sur la table, son dos se fige. Elle se relève lentement, et plante ses yeux une dernière fois dans les miens.
-Quatre mois ?…
Et alors que je vois les larmes commencer à couler le long de ses joues, elle fait volte face, se tourne vers Matt, appuyé contre le cadran de la porte, lui donne une gifle monumentale qui lui en fait tourner la tête, et alors qu’elle cours presque vers la porte d’entrée, elle hurle :
-QUE TU NE M’ADRESSE PLUS JAMAIS LA PAROLE, ANTOINE !
Et elle claque la porte.
Pendant de longues minutes, un silence assourdissant règne. Bien qu’elle ne m’ait pas touché, j’ai l’impression de m’être fait passer à tabac. Son cri était pire qu’un gifle, bien plus déchirant… Bien plus conséquent… Mais je n’ai pas le droit de pleurer, pas le droit de m’énerver, parce que tout ça n’a été provoqué que par une suite de mauvais choix. De décisions que j’ai prises.
Alors que je lutte contre moi-même et le flot d’émotions qui me traverse, Matt ne prononce qu’une seule phrase, avant de disparaître à son tour.
-Le jeu se termine ici.
Une phrase bien sage, emplie de bien des émotions, mais qui pourtant, malgré la justesse de sa sonorité, malgré les regrets de son ton, semble me couper le souffle, m’enfoncer un pieu dans la poitrine. Alors je le regarde partir, debout, immobile, perdu. Et quand résonne le bruit de la porte, mes genoux cèdent et toutes mes barrières avec.
Une fin brutale.
Une fin des plus tragique.
Et je me retrouve seul.

Seul. C’est le mot. J’ai la sensation d’être seul au monde, face à mes parents. Mon récit terminé, seul le silence l’accueille. Encore. Ça recommence. Cole est à ma droite, Lana à ma gauche, mais je suis seul, dans ce silence. Alors, tandis que mes pensées s’envolent et mon corps se gèle, ma mère se racle la gorge.
-Donc. C’est réglé ?
Je relève la tête vers elle, et, embrumé par l’angoisse, je ne parviens pas à déchiffrer son regard trop perçant. Craignant alors que le moindre mot ne fasse s’écrouler le monde, je me contente de hocher la tête.
-Dans ce cas, n’en parlons plus. Tu nous l’as dis, vous nous avez tenus au courant, maintenant on peut passer dessus. Ruminer ne servirait à rien, tout est réglé.
Maintenant je sais, ce que me disait son regard. Il me disait "je suis fière de ton courage, de votre capacité à régler les problèmes. Il n’y a pas de mal à avoir des secrets, je ne te blâmerais pas. Tes propres émotions l’ont déjà fait à ma place." Et alors que je réalise ça, elle se lève, déclarant aller chercher des boissons dans la cuisine.
-Moi il y a une chose dont je voudrais parler.
C’est mon père. Jusque là silencieux, son visage ne montre aucune colère, aucune déception, juste de la curiosité. Alors je lui réponds, sentant déjà  mon corps se dégeler, petit à petit. C’est d’ailleurs en prenant un peu plus conscience de mon corps, que je me rends compte que la main de Cole se trouve dans la mienne, et que je la serre telle une bouée de sauvetage.
Inconscient quand tu nous tiens.
-Tu veux parler de quoi ?
-De vous deux.
-Lana et moi ?
Il secoue la tête.
-Notre charmant invité et toi.
Malgré moi, je sens mon visage chauffer d’un seul coup, alors qu’à côté Cole se fiche de moi. Il me devance d’ailleurs, et répond à ma place.
-Nous sommes ensemble.
Manquant de m’étouffer avec ma salive, je suis partagé entre rire et étonnement. Dit de but-en-blanc de cette manière, même moi ça me surprend. Ça a d’ailleurs fais rire Lana et ma mère tandis que mon père paraît aussi étonné. Après quelques secondes, il reprend la parole.
-Oh d’accord. Je ne pensais pas que tu serais aussi franc !
-Je fais confiance à ce que m’a dit Antoine de vos valeurs.
Mon père ne réponds rien, mais un sourire est affiché sur son visage. Et alors que ma mère pose les boissons sur la table basse, Cole prends la parole.
-Mais, il y a une chose qui m’intrigue, pourquoi est-ce que tu es passée chez vous ce jour-là, Lana ?
-Oh ça ? Je crois que c’était pour récupérer un partition facultative, ou quelque chose comme ça.
-Partition ?
-Je joue du piano, Antoine l’a évoqué dans son récit.
Cole marque un temps d’arrêt, puis ses yeux s’illuminent d’un seul coup.
-Ooh ! Moi aussi !
-C’est vrai ?
-Oui ! C’était quoi le premier morceau que tu as joué ?
Alors que Cole et Lana entament une discussion enflammée sur le piano, ma mère me lance un regard satisfait.
-Qu’est-ce qu’il y a ?
-J’ai gagné le pari avec moi-même.
-Un pari ?
-Que vous étiez ensemble. Et je me suis aussi probablement toujours doutée, inconsciemment, de ton orientation sexuelle.
Elle me sourit, et je lui sourit en retour, apaisé.
Désormais, je n’ai plus rien à cacher, et vous ne pouvez pas savoir comme c’est libérateur.

Le Mystère de MilénaWhere stories live. Discover now