XXXVIII. Nous vivrons pour le lire

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31 juillet 2019

De ces quelques mots amorçant notre départ, s’ensuit un silence. La tête baissée, Cole regarde le sol, pensif. Pour ma part, j’acquiesce d’un hochement de la tête.

Castielle nous fait alors signe de la suivre, et elle entame la marche qui nous ramènera à la chambre d’Atlas.

Lorsque nous quittons la salle et qu’elle referme la porte sur ces trésors de la musique, un léger pincement au cœur me fait réaliser que ce sera d’après elle la dernière fois que nous viendrons ici. La pièce verrouillée, elle se retourne et nous dépasse, et nous recommençons à la suivre en silence.

Marchant à un rythme tranquille, mes yeux se posent donc un peu partout autour de nous, jusqu’à venir à se baisser vers ma main droite, tenant la rose maintenant à moitié colorée de rouge. Et repassant les conversations que nous avons eu durant notre séjour ici, une question se forme dans mon esprit.

-Et pour les conserver ? Les roses ?

Castielle se retourne légèrement vers moi, se concentrant tout de même rapidement, à nouveau, sur le chemin en face d’elle.

-Elles sont éternelle. Pas besoin de les mettre dans un vase. Pas besoin de les mettre sous cloche non plus, ce ne sera pas nécessaire. Je vous donnerais tout à l’heure quelque chose où les ranger. En attendant de pouvoir les y mettre, vous les poserez juste à la verticale sur une surface plane comme une table ou une commode.

-À la verticale ? Il faut qu’elles soient appuyées sur quelque chose ?

Elle rigole doucement.

-Non, ce ne sera pas nécessaire. Vous comprendrez. Dites vous juste que c’est un objet imprégné d’énergie, et, et je sais que ça paraît très féerique mais, aussi de magie.

-Oh… D’accord.

Le silence se fait à nouveau, et le trajet de retour, beaucoup plus court que l’aller, ne prend que cinq pauvres minutes, nous amenant bien trop vite à pénétrer dans l’ancienne chambre d’Atlas. Nous nous avançons jusqu’au fond de la chambre, zigzagant entre meubles et roses, pour ensuite nous retourner vers Castielle.

-Cette fois-ci je ne viendrais pas avec vous. Le retour au monde réel se fera sans moi.

-Pourquoi ?

-Ma présence n’est pas requise.

Sans répondre, je baisse la tête, puis me tourne vers Cole. Celui-ci me regarde, un air nostalgique dans les yeux. Alors je lui souris, et il me sourit en retour, mais lui comme moi savons que ce ne sont pas des sourires joyeux.

-Ah, j’ai faillit oublier. Il faut que je vous donne les boîtes.

-Les boîtes ?

-Pour conserver les roses.

Sans un mot de plus, elle se retourne et se dirige vers l’armoire grande ouverte dans un coin de la chambre. Une fois en face d’elle, elle lève les bras de manière à atteindre un tiroir situé tout en haut, et avec une clé, que je n’avais jusque là pas même remarqué, elle déverrouille le tiroir et le sors de ses gonds. Elle le pose ensuite sur une petite table à proximité, et il devient alors possible d’appercevoir, à l’intérieur de celui-ci, un tissu blanc brodé d’or. Elle l’attrape avec une grande délicatesse, et le pose à son tour sur la table. Il semble d’ailleurs protéger quelque chose, enveloppé soigneusement, et alors que je me demande ce que cela pourrait bien être, elle déplie le tissu.

Se trouve alors, au centre des broderies étendues sur la table, deux magnifiques boîtes en bois, d’environ cinq centimètres sur cinq. Ces deux boîtes presque parfaitement identiques, ornées de gravures en or, semblent tout droit sorties d’un conte de fées. Elles sont toutes deux ornées d’une pierre précieuse, l’une pourtant étant une améthyste et l’autre ce que j’identifierais, en toute logique, être du grenat.

Le Mystère de MilénaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant