Chapitre 2

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~ Tu ne le mérites pas et je mérite mieux ~

J'essaie de penser à la nouvelle résolution que j'ai prise, quelques minutes plus tôt. Ne le laisse pas t'atteindre, Alya. Je vous jure que j'essaie, mais je n'y arrive pas. Pas en entendant le son de sa voix. Cette voix qui m'horripile autant qu'elle m'apaise.

Et c'est ce qui m'énerve le plus. Qu'après ces deux années et surtout après cette journée-là, où je l'ai perdu, il ait toujours cet effet sur moi. Mais ça, je ne l'avouerai jamais à personne. J'ai déjà du mal à me l'avouer à moi-même. Je ferme les yeux et inspire profondément avant de me retourner pour lui faire face.

Je pose mes yeux noisette sur ces iris vertes qui hantent tout autant mes rêves que mes cauchemars. Il est là, devant moi. J'ai le cœur qui bat la chamade, ma gorge se serre. Je n'arrive pas à sortir un seul mot, et il le sait, il me connaît par cœur. Il sait qu'il est en train de gagner juste en se tenant devant moi. Pourquoi ? Qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour qu'il me déteste autant du jour au lendemain. J'ai été là pour lui. On a été là pour lui.

Chase et moi avons passé des heures à le réconforter quand il était triste à cause de ses problèmes. Et c'est comme ça qu'il nous remercie. « Ce sera comme au bon vieux temps ». C'est tout ce qu'il trouve à dire ?

Il est là, avec son sourire en coin et son air vainqueur et méprisant. Toute la nostalgie de nos bons moments disparaît pour laisser place à la haine que j'éprouve pour lui. Elle refait surface d'un seul coup et le nœud qui s'était formé dans ma gorge disparaît aussitôt. Calme toi Alya, rappelle-toi : Ne pas le laisser t'atteindre. Alors que j'allais prendre la parole, Chase fut plus rapide.

- Dégage Hayden, lance-t-il d'un air détaché.

- Ohh, mais ce n'est pas une façon de parler à son ancien meilleur ami, dit-il avec une moue boudeuse.

Vous voyez ? Un vrai bouffon. Chase sert les poings.

- Chase rappel toi, tu m'as promis. Allons-nous-en, le suppliai-je en lui tenant le bras.

- Tu as raison. Allons-y.

Il se retourne vers nos amis qui n'ont rien ratés de la scène et alors qu'on commence à partir, Hayden se plante devant moi avant de me dire :

- Tu me manques, Alya.

Il a prononcé cette phrase d'une façon si sérieuse que n'importe qui aurait eu un moment de doute. Mais contrairement à ce que vous croyez, moi je n'en ai pas eu. Je sais ce que vous devez penser. Oui, vous devez vous dire que je suis qu'une petite fille naïve, qui est folle amoureuse de la mauvaise personne et que ça causera ma perte. Mais vous avez tort, du moins sur la première partie. Je ne suis pas amoureuse de lui. J'ai peut-être cru l'être à un moment, mais c'était il y a fort longtemps et je pense que j'étais trop jeune pour différencier distinctement l'amitié de l'amour.

Aujourd'hui, il ne reste aucun des deux. Quand je le regarde, lui qui essaie encore de me blesser en me disant cette petite phrase qu'il ne pense pas, je ne ressens que du dégoût de la personne qu'il est devenu et de la nostalgie de la personne qu'il était. J'en ai marre. Je veux vivre sans prise de tête et sans tristesse. Il en a déjà assez mise dans ma vie. Il veut me faire du mal, et c'est ce que je ne lui laisserai plus l'occasion de faire. Et je compte bien le lui faire comprendre.

- Je ne sais pas ce que l'on a bien pu te faire pour que tu nous rejettes comme ça du jour au lendemain. Je ne sais pas si on n'a pas été à la hauteur. Si chacune des larmes qu'on a essuyées et chacune de tes colères que l'on a calmées faisaient de nous de mauvais amis... et si c'est le cas alors j'en suis désolé. Mais pour moi ça s'arrête là. Toutes les piques à longueur de journée, tous les sourire en coin comme si nous étions encore amis. Tout ça, stop. Et cela vaut aussi pour Chase. C'est toi qui nous a abandonné alors qu'on était là pour toi. Et je sais que tout ce que tu fais est purement et simplement dans le but d'attirer notre attention mais encore une fois c'est toi et toi seul qui nous a laissé. Et avant que tu ne réplique en me disant que je déraille complètement ou quelque chose dans le genre, sache que c'est inutile par ce que je refuse de te laisser ne serait-ce qu'une minute de plus, une influence aussi grande sur mon humeur et ma vie. Tu ne le mérites pas et je mérite mieux.

J'ai dit tout ça avec un calme qui m'étonne moi-même. Je n'ai pas élevé la voix, elle est restée neutre et dénuée de sentiments du début à la fin et s'en est presque effrayant. Je ne ressens plus rien. Ni dégoût, ni peine, ni colère ou tristesse. Rien. Et cela fait un bien fou. Comme si lui balancer tout ce que je ressens depuis maintenant deux ans me libère enfin. Et oui, deux années, vingt-quatre mois. J'aurai sûrement dû passer à autre chose. Mais quand vous avez passé plus de quinze ans à être meilleurs amis avec une personne et qu'elle vous lâche comme ça. Ça fait mal et ça ne s'oublie pas.

Pour Chase c'est différent. On était tous les trois inséparables mais Hayden et moi nous connaissions avant même notre naissance. Nos mères étant meilleures amies depuis le collège, on passait tout le clair de notre temps ensemble. Alors ma déception était encore plus grande. Je sais qu'Hayden s'en veux. Au fond de moi, je sais très bien qu'après s'être délivré de la mauvaise influence qu'avaient certaines de ses fréquentations sur lui, il s'est rendu compte qu'il nous avait perdu. Et ça, je sais que ça lui fait mal. Le problème avec Hayden, c'est que quand il a mal, j'ai mal aussi. Mais je me suis promis à moi-même de ne pas lui laisser voir que cette situation m'affectait. Vous allez finir par vous dire que je suis folle ou bipolaire, ou peut-être bien les deux. C'est juste qu'après mûre réflexion je me dis que je ne dois plus le laisser avoir un si grand impact sur moi.

Il est resté bouche-bée face à mon discours. En même temps, cela fait deux ans que je ne lui ai pas décrochée autant de mots d'affilés. Et pas de bol pour lui, quand je le fais c'est pour lui en mettre plein la gueule, enfin si on peut appeler ça comme ça.

- Tu as raison vous avez été là pour moi, je suis à la fois surprise et soulagée par ses paroles mais bien sûr, ce fut de courte durée, mais vous étiez si ennuyeux sérieux, dit-il en rigolant, je suis vraiment désolé de t'avoir brisé ton petit cœur de fillette, mais aujourd'hui tu n'es rien pour moi.

Il a haussé le ton et tous les élèves se sont tournés vers nous. Les couloirs étaient encore plein, et j'ai un horrible sentiment de déjà-vu. Quelle conne. J'avais complètement oublié les autres autour de nous. Il s'approche de moi et me murmure à l'oreille de manière à ce que je sois la seule à l'entendre :

- Moi je n'arrête rien du tout. Ça se terminera quand je le voudrais, princesse.



- - - - 

Coucou ! Vous allez bien ? 

Moi, ça va super. C'est enfin le week-end ! 

J'espère que ce chapitre vous a plu même si sincèrement, je le trouve pas ouf. N'hésitez pas à me donner votre avis !

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