Chapitre 26

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~C'est la nuit qu'il est beau de croire en la lumière ~


PDV Alya

Tu n'es pas obligée, tu sais ?

- Oui, je le sais, mais c'est de ma faute s'il t'a frappé. Et puis, ça ne me dérange pas.

Yann me répond d'un petit sourire. Cela doit faire cinq minutes que nous sommes là, lui assis sur le rebord de la baignoire et moi assise à côté de lui pour le soigner. J'ai eu le temps d'apprendre son prénom et d'autres informations banales comme le fait qu'il a une petite sœur, un grand frère et qu'il est en deuxième année de fac. Je ne m'étais donc pas trompée sur son âge.

J'attrape la bouteille de Bétadine, en remets sur la compresse et la pose doucement sur son arcade sourcilière. Nous n'avons rien trouvé d'autre pour désinfecter. Il grimace et je m'excuse.

- Ce n'est pas grave. Il me gratifie d'un sourire.

Si, c'est grave ! m'exclamé-je. Il t'a frappé par ma faute !

- Je le comprends, tu sais.

Mais qu'est-ce qu'il raconte. Peut-être que la chute lui a fait un traumatisme crânien.

- Comment t'appelles-tu ?

- Quoi ? demande-t-il avec incompréhension.

Je lui fais signe de répondre et il s'exécute, non sans me regarder comme si je n'étais qu'une folle tout droit sortie d'asile.

- Yann.

- Comment s'appelle ta petite sœur ? Enchaîné-je.

Je te l'ai déjà dit. Tu as oublié ?

- Non, je vérifie que tu n'as pas de traumatisme crânien. Tu viens quand même de dire que tu comprends le mec qui t'a fracassé la gueule.

Il me regarde quelques secondes, puis part dans un fou rire.

- Ce n'est pas drôle, dis-je en lui frappant l'épaule.

J'essaie de rester sérieuse, mais ne tarde pas à le suivre. Il se relève mais manque de tomber et se rattrape à mon bras. Manque de peau, c'est celui dans lequel je tenais toujours la bouteille de Bétadine. Le contenu de celle-ci se renverse sur son tee-shirt, stoppant notre rire.

- Oh merde. Je suis vraiment désolée.

Il me fixe et repart dans un fou rire. Décidément, il a dû boire plus qu'un verre.

- Il faut que tu le retires.

Il se stoppe et me regarde, cherchant à savoir si je suis sérieuse ou non.

- Ça ne partira jamais sinon, et surtout, tu ne vas pas rester dans cet état, désigné-je le liquide jaune sur son tee-shirt.

Je ne sais même pas s'il est possible de faire partir ce genre de tâche au lavage mais bon, je peux toujours essayer. Il ne se fait pas prier et passe son tee-shirt par-dessus sa tête pour me le tendre. J'essaie de ne pas braquer mon regarde sur son corps mais c'est peine perdu. Il est vraiment, vraiment bien foutu.

- Tu baves, sourit-il.

Quelle phrase clichée !

Je lève les yeux au ciel et essaie tant bien que mal de ne pas sourire, en vain. Je me retourne et bouche l'évier pour faire couler l'eau chaude. J'attrape ensuite un savon solide trouvé dans un placard et l'humidifie pour le frotter délicatement sur la tâche. Croyez-moi, cette technique m'a permis de faire partir toutes les tâches possible et inimaginable que j'ai pu me faire. Je mets ensuite le tee-shirt à tremper.

Just because it's youWhere stories live. Discover now