Just because it's you

Chapitre 20

~ On apprend à être heureux quand on comprend qu'être triste ne sert à rien ~

PDV Alya

Il me regarde mais ne bouge pas. Je lui crie dessus mais il n'a pas l'air de m'entendre. Il est encore plus défoncé que d'habitude. Ce Jason et ses potes se tiennent derrière lui, un sourire mauvais sur leurs faces défigurées par l'alcool et la drogue. Ils sont jeunes, ils n'ont que deux années de plus que nous et pourtant ils sont déjà bien amochés par toutes les merdes qu'ils prennent. Je les déteste, eux et leurs airs méprisants. Ils ont détruit le peu de joie qu'il restait en Hayden. Il était la cible parfaite : jeune et détruit par la vie. Ce qui me fait peur c'est que l'on est seulement en première année de lycée. Qu'adviendra-t-il de lui dans deux ans ?S'il se met déjà à côtoyer ce genre de personnes, à fumer et boire sans limite. Qu'est-ce que ce sera plus tard ? Est-ce que l'on pourra le sauver ? Et si oui, à quel prix ?

J'ai arrêté de parler, bien consciente que ça ne servait à rien. Je reste là, plantée devant lui, attendant une quelconque réaction. Mais quand il semble se ''réveiller'', je comprends tout de suite que j'aurai dû m'en aller à la seconde à laquelle j'eus fini mon monologue.

Je ne sais pas ce qu'il va me dire, mais je sais que ça fera mal. Et il ne pèsera pas ses mots, bien trop défoncé pour ça. Que ce soit pour le plaisir de nous humilier ou pour quoique ce soit d'autre, il compte nous détruire du mieux qu'il le peut, je le vois dans son regard. Et cette fois, je ne résisterai pas.

- Alya, princesse, réveille-toi !

Je sens des bras puissants me secouer. J'ouvre les yeux, paniquée. Je ne vois pas le visage de la personne qui est assise sur mon lit. Je bouge dans tous les sens. Je veux que cette personne parte.

- Hé ! Alya, c'est moi. C'est Hayden. C'était juste un cauchemar princesse, calme-toi.

Je me calme instantanément, soulagée. Il allume ma lampe de chevet. Je plisse les yeux, aveuglée par la lumière mais finis par les ouvrir complètement. Hayden a les cheveux décoiffés, il ne porte pas de tee-shirt mais ce n'est pas le moment de loucher sur son corps. Je plonge mon regard dans ses iris vertes qui ont le don de m'apaiser. Il me caresse doucement la joue pour me calmer. La soirée d'hier ainsi que la journée d'aujourd'hui me reviennent en tête comme des flashs et je repousse sa main, bien consciente que je ne dois pas me laisser attendrir. Il ne m'a pas parlé de l'après-midi. Ni de la soirée d'ailleurs.

- Dégage, lui dis-je froidement.

Il m'a peut-être réveillée de mon cauchemar mais ce n'est pas une raison. Je ne sais même pas pourquoi j'étais aussi agitée. C'est pareil à chaque fois et vu le nombre de fois que je l'ai fait, il ne devrait plus m'atteindre désormais, du moins plus autant. Mais ce n'est visiblement pas le cas.

- Non, finit-il par dire.

Il me faut quelques secondes pour comprendre qu'il répond à ma demande de partir.

- Hayden, vas-t-en tout de suite.

- Non, répète-t-il calmement.

S'il est calme, tant mieux pour lui mais ma patience à moi s'amenuise peu à peu. Je ne sais pas quoi répondre. Les seules réponses qui me passent par la tête sont des flots d'insultes et de menaces mais je finis par poser la question qui a réussi à me torturer l'esprit en l'espace de quelques secondes.

- Pourquoi ?

Il réfléchit et je doute qu'il réponde. Au final, il me fait signe de me décaler et s'allonge à côté de moi, fixant le plafond. Je ne dis rien, trop intriguée par la réponse qu'il pourrait me donner.