Chapitre 6

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— Vous devez d'abord savoir qu'ici, il n'y a aucune garantie. Nous avons beau tous faire partie de la résistance, rien ne dit que personne ne va vous prendre en grippe et vouloir vous faire du mal. Il est interdit de tuer quiconque, mais les blessures physiques mineures sont tolérées. Ainsi, le port de l'arme est autorisé. Ensuite, nous fonctionnons beaucoup en termes de force physique. Ainsi, dès demain vous serez évaluées pour savoir qu'elles sont vos capacités, et à quelle division vous appartenez.

— Combien y a-t-il de divisions ?

Je ne sais pas si ma mère a bien fait de le couper, mais l'homme en costard ne s'en formalise pas et lui répond avant de continuer son monologue :

— Il y a six divisions. La une étant la plus faible. Ensuite, nos journées sont organisées en fonction des divisions. Il y a des entraînements tous les matins, des tâches et des activités à faire tout au long de la journée. Vous ne vous ennuierez pas. Si vous voulez bien me suivre, maintenant je vais vous montrer le lieu où vous vivrez ces prochains mois.

Je me lève à la suite de ma mère et de l'homme, qui ne nous a toujours pas dit qui il était, mais bon...

Nous sortons du bureau, puis du bâtiment dans lequel nous étions, et que je ne reconnais pas, puis nous entrons dans un autre immeuble, qui de l'extérieur ressemble à tous les bâtiments de la ville. Mais quand nous passons les portes de l'entrée, je reste ébahie. Devant nous se tient une sorte de hangar. L'immeuble est vide. Enfin façon de parler. Il y a trois étages au-dessus de nous qui partent de chaque côté du hangar, laissant dix mètres de vide entre eux au milieu du bâtiment. Cela ressemble à six balcons en fait. Chaque balcon est rattaché à celui qui est en face de lui par une passerelle que je vois collée au mur en face, à cinquante mètres de moi. Ces passerelles sont solides et comportent chacune un escalier pour passer à l'étage supérieur.

Je me tourne vers l'homme en costard qui a repris la parole.

— A votre droite vous avez les salles de sport et d'entraînement, où vous irez demain pour faire votre évaluation. A votre gauche, la salle à manger et où tout le monde passe son temps libre, avec au fond, les cuisines. Au-dessus, au premier étage, à droite les douches collectives mixtes, et à gauche les chambres pour la division une. Au deuxième étage, à droite les chambres de la division deux, à gauche de la division trois. Et au dernier étage, à droite les chambres de la division quatre, et à gauche celles de la division cinq, ainsi qu'une salle de commandement du bâtiment.

— Et la division six ?

Je me demande où logent les plus gradés de la résistance.

— Ils dorment en dehors du bâtiment, soit parce qu'ils sont infiltrés dans la société de l'Union, soit parce que comme moi ils sont assez importants pour ne pas avoir à vivre avec le reste des gens. J'ai donc un appartement dans l'immeuble d'en face, mais ça ne veut pas dire que je ne suis pas au courant de ce qu'il se passe dans la grange.

Alors c'est comme ça qu'ils appellent le bâtiment : la grange. Au moins je comprends pourquoi.

— Pour cette nuit vous dormirez dans la chambre des nouveaux, qui est au bout de la division une.

Ma mère et moi hochons la tête, puis je me retourne pour observer ce qui se passe autour de moi.

La plupart des personnes qui sont dans la salle à manger nous lancent des coups d'œil fréquents. Des personnes sortent des douches avec seulement une serviette autour de leur corps, et regagnent leur chambre. Je remarque vite qu'il y a bien plus d'hommes que de femmes, et que la plupart des personnes sont jeunes. Je fais part de ma remarque à l'homme en costard.

— En effet, la moyenne d'âge de nos membres est de vingt-cinq ans, et soixante-quinze pour cent des personnes vivant ici sont des hommes. Voilà pourquoi vous devez être sur vos garde, personne ne sera là pour vous protéger, surtout si vous ne finissez pas dans la même division. Les personnes qui vivent ici ne jurent que par la violence.

Je ne dis rien, et suis un homme qui nous mène, ma mère et moi dans une chambre où nous attend un repas.

— Restez ici le reste de la soirée, et essayez de dormir le plus vite possible, demain réveil à six heures pour votre évaluation.

Et il referme la porte derrière lui. Je me sens épuisée, et après avoir avalé le repas qui m'est destiné, je m'allonge sur le lit et m'endors dans l'instant.

L'Union FéminineWhere stories live. Discover now