Chapitre 39

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Nikoley vient me voir à la fin du repas. Il s'installe sur le banc à côté de moi et me demande :

— Si tu as fini de manger, on peut y aller ?

Je hoche la tête, et m'excuse auprès de mes amis pour ne pas les aider à débarrasser les tables. Je suis Nikoley à travers le foyer, et il m'emmène dans une salle de sport. Je la reconnais, même si je n'y suis entrée qu'une seule fois depuis que je suis arrivée. Il s'agit de la salle de tir.

— Pourquoi tu m'as emmenée ici ?

— Parce que d'après John tu as un talent pour le tir au pistolet, et je te propose un petit défi...

— Pourquoi, tu penses que j'ai mes chances ?

Il sourit et me tend une arme. Je la prends et l'ajuste dans ma main. Puis je me tourne vers les cibles qui sont face à moi, vise, et tire. Je touche l'épaule d'un des pantins. Pour une reprise après deux semaines sans avoir touché une arme à feu, je trouve ça plutôt pas mal.

Je passe plus d'une heure avec Nikoley à viser les cibles, et je dois dire qu'il est plus fort que moi. Soudain, le jeune homme me dit :

— Je te propose de corser un peu les choses. On va tirer sur des cibles en mouvement, et celui qui en touche le plus à le droit de donner un gage à l'autre.

Je me tourne vers lui. Il a un grand sourire sur le visage, et me regarde avec ses yeux rieurs. Je ne peux qu'accepter la proposition, même si je connais d'avance le score final.

Nikoley s'avance vers une machine posée dans le coin de la salle. Il enclenche un bouton, et soudain, une cible reliée par une ficelle jaillit de la machine. Elle tombe lourdement sur le sol, puis la ficelle la tire pour la ramener dans la machine. Une autre cible sort, mais elle part beaucoup plus haut que la première.

— Il y a de multiples trajectoire, la cible peut aussi bien sortir à ras le sol, qu'à la verticale.

Il revient se positionner à côté de moi, et se tient prêt à tirer. Une cible vole dans l'air. Une balle en plein centre. Une deuxième cible. Une deuxième balle en plein centre. Pareil pour les troisième et quatrième.

— Alors, à ton tour ?

Je le regarde ébahie. Jamais je ne vais pouvoir faire aussi bien ! Il est sûr de gagner le défi ! C'est pas juste...

Je me positionne correctement, avec le pistolet parallèle à mes jambes, comme me l'a enseigné le coach. Je ferme les yeux pour me concentrer, et fais signe à Nikoley d'envoyer la première cible. Il enclenche la machine, et la cible vole à travers la pièce. Je tire, et... touche la cible ! J'ai à peine le temps de me remettre de mon exploit, qu'une deuxième cible sort à toute vitesse de la machine. Je tire une seconde fois, et réussis mon coup. Pareil pour la troisième cible. Alors que la quatrième cible est éjectée de la machine, Nikoley me dit soudainement :

— J'ai envie de toi !

Je perds tellement mes moyens à l'entente de cette phrase, que le tire part à l'opposé de la cible. Je me tourne vers le jeune homme les yeux ronds, et le visage tout rouge.

— Pa... pardon ?!

Il me sourit fièrement.

— Excuse-moi, je voulais juste de faire louper ton dernier coup ! Et visiblement, j'ai réussi ! Alors voyons voir ce gage...

C'EST UNE BLAGUE ?! Il me sort ça, juste pour me faire perdre mes moyens ?

— Je...

Je n'arrive plus à rien dire. Je suis rouge comme une tomate, car mon cerveau essaye d'imaginer la scène contre ma volonté. Nikoley, quant à lui, explose de rire face à la tête que je fais.

— Adi, respire ! Je ne vais rien te faire ! Enfin, pour l'instant...

Il a prononcé ces trois derniers mots tellement bas que je doute de les avoir entendus. Mon imagination me joue des tours après la bombe qu'il a lâchée !

Alors que je n'ai toujours pas bougé, Nikoley s'approche de moi, et m'enlève le pistolet des mains. Il me sourit et me dit :

— Maintenant, on va parler de ce gage que je vais te donner...

L'Union FéminineWhere stories live. Discover now