Chapitre 19

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Je me réveille lentement, et je me rends compte que je n'ai pas activé le réveil hier. Je tourne la tête. Neuf heures vingt. Ouf, je n'ai pas loupé l'entraînement. Mais si je veux avoir le temps de prendre un petit-déjeuner et parler à Elden, il faut que je me dépêche ! Je m'habille en tenue de sport, car je n'ai pas l'intention de me changer avant d'aller à la salle, je sors de ma chambre en vitesse et je dévale les escaliers.

J'arrive essoufflée dans le foyer, et je parcours la salle des yeux. Elden n'est pas là. Alors j'entre dans les cuisines pour voir où il se cache. Le chef m'interpelle alors que je traverse les cuisines pour aller dans la petite cantine du fond.

— Eh, tu vas où toi ?

— Je cherche Elden, et comme il n'est pas dans le foyer, j'imagine qu'il est dans la pièce du fond !

— Ah, c'est toi la gamine qui nous a aidée hier ?

— Oui.

Je n'aime pas qu'on me traite de gamine, mais je sens que dans la bouche du chef cuistot, c'est un nom affectueux, et qu'il n'a pas voulu que je le prenne mal.

— Alors je suis désolé, mais il a dû aller récupérer une livraison de provision avec quelques autres gars.

Merde, je joue de malchance !

— Et il va revenir quand ?

— Dix heures trente, un truc comme ça... En attendant, viens par ici, j'ai cuisiné un gâteau au chocolat pour mon équipe, et tu vas y goûter !

Je me sens un peu gênée de profiter ainsi du gâteau, mais une fois que j'en ai pris une bouchée, je ne peux plus m'arrêter ! Je fais tout de même attention à ne pas en manger trop, car j'ai un entraînement devant moi !

Au bout de trente minutes en compagnie du chef que j'ai un peu appris à connaître, je sors des cuisines et me dirige vers les salles de sport. J'ai à la fois hâte de faire du sport, et à la fois... Bah j'ai pas envie de retrouver les autres gens de ma division.

J'entre dans la salle habituelle, et je dis bonjour au coach. Je ne suis pas la première arrivée, et j'attends peu de temps avant que l'entraînement commence. Aujourd'hui, John nous fait faire du gainage. Pendant une heure. L'enfer. Je dois dire que je suis assez endurante, mais là... Même les gars de ma division demandent au coach de finir l'entraînement plus tôt que prévu. Ce que John, en bon entraîneur sportif qu'il est, refuse tout net.

Lorsqu'enfin il nous libère, je reste deux minutes de plus dans la salle pour reprendre mon souffle. Je n'aurais pas dû. A peine le coach est sorti de la salle que Jackson et ses potes referment la porte et s'approchent de moi. Je me relève, mais je ne suis pas au mieux de ma forme. Ils ont choisi le bon moment pour m'attaquer. Car je ne me fais pas d'illusions, je ne vais pas ressortir d'ici sans bleus et cicatrices.

— Alors ma jolie, tu fais moins la maligne là, hein ?

Je recule pour qu'ils ne m'encerclent pas, mais quand je me retrouve contre le mur, je commence à trembler. Je suis tétanisée.

— Tu sais quoi, on t'avait prévenue que tu souffrirais !

Cette fois c'est la meuf qui m'a menacée qui parle. Je me positionne pour essayer d'éviter au maximum les coups qui ne vont pas tarder à pleuvoir. Mais soudain, des bras me prennent à chaque poignet et à chaque jambe et me font tomber par terre. Je ne peux plus me protéger, et des gens dont je ne connais même pas le prénom commencent à me mettre des coups de pieds dans le ventre, les côtes et les jambes.

Je ne sais pas à partir de quand ils s'arrêtent, mais ils se reculent et j'entends le mec tatoué me dire :

— Dernière chance pour que tu demandes à changer de division. Sinon la prochaine fois on te fera pire. Et tu ne pourras pas tout soigner, car ce qu'on va te faire, ce sera psychologique !

Et ils sortent de la salle. J'ai bien compris qu'ils menacent de me violer. Mais je ne vais pas me laisser faire.

Je me relève lentement, et examine mon corps. J'ai des traces et des bleus sur pleins d'endroits de mon corps, mais je peux tous les cacher si je m'habille avec un legging et un pull.

Je sors de la salle et monte prendre une douche, en faisant bien attention que personne ne me voie. Puis je me dirige vers ma chambre, pour attendre patiemment et en sécurité que ce soit l'heure de déjeuner.

L'Union FéminineWhere stories live. Discover now