Chapitre 28

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Alors que je pars vers ma chambre sans me retourner, Nikoley me prend par le bras et me retourne. Il a l'air en colère que je ne lui parle pas.

— Tu pourrais me remercier après ce que je viens de faire pour toi, quand même !

— Merci d'avoir ramené ma famille. Mais je ne te l'avais pas demandé, je ne vois pas pourquoi je serais obligée de te remercier. Mais tu aurais tout de même pu me dire ce que tu préparais.

— Je n'y pas songé avant que tu me dises que tu n'avais pas confiance en moi. J'y ai pensé au milieu de la nuit, et comme je connais bien la ville, je me suis dit que je devrais partir maintenant pour aller les chercher, car la nuit c'est le moment où l'Union a les plus grandes difficultés à garder le contrôle permanent de la ville.

— Je comprends. Mais personne n'était au courant que tu sortais ? Et s'il t'était arrivé un truc ?

— C'est gentil de t'inquiéter pour moi, mais j'avais prévenu le général avant de partir. Je suis peut-être téméraire, mais je ne suis ni fou ni suicidaire !

Je souris. Il m'a un peu manqué quand même pendant ces deux jours. Mais c'est pour la bonne cause.

— D'ailleurs, est-ce que je suis remonté dans ton estime ?

Alors il s'inquiétait avant tout de l'image que j'ai de lui avant de s'inquiéter pour ma famille ? Mais en même temps, est-ce aussi étonnant que ça ? Non. Un peu quand même. Mais... Non.

— Oui. Merci d'être allé les chercher.

— Tu me feras confiance maintenant ?

Là c'est aller un peu vite en besogne.

— Plus qu'avant, mais...

J'ai bien envie de lui dire une connerie pour voir comment il va réagir. Après tout, je suis une vraie gamine quand je le veux !

— Je te ferais entièrement confiance si tu fais la vaisselle pendant une semaine !

Il ouvre la bouche et ne dit rien, tellement il est décontenancé. Je pouffe de rire en voyant la tête qu'il fait.

— Vrai... vraiment ?

Je ne me retiens plus et j'explose de rire.

— T'as vu ta tête, oh mon dieu, elle est trop drôle ! Je devrais te faire peur comme ça plus souvent !

Il comprend que je me moque de lui, et il a ce sourire en coin que je lui aime bien.

— Alors comme ça tu veux te moquer de moi plus souvent ? Mais ce n'est pas gratuit de se moquer de l'homme le plus puissant de la grange, tu le sais ça ?

— Oh, mais tu me dois bien ça, au moins une fois de plus !

Il grimace. En effet, il n'est pas en position de force. S'il veut que je lui fasse confiance, il faut que je m'assure que si je me moque de lui, il ne va pas m'égorger !

— Bon, très bien. Mais n'exagère pas quand même ! Je dois maintenir ma réputation !

Je le rassure d'un sourire. Dans ma tête, une pensée me vient à l'esprit, de toutes les discussions que j'ai eues avec Elden durant ces deux derniers jours.

— Est-ce que c'est vrai que tu as un jacuzzi dans ta chambre ?

A son tour il affiche un grand sourire.

— Tu ne le sauras que si tu viens vérifier par toi-même !

Je lève les yeux au ciel. Il ne va pas s'arrêter. Peut-être que si je joue à son jeu, il finira par abandonner ? C'est ce qu'on va voir.

— Ok, je vais me mettre en maillot de bain et je reviens !

Et je pars en courant vers ma chambre. On va bien voir s'il s'est moqué de mes sœurs et de moi, ou s'il a un grand cœur !

Je reviens au bout de deux minutes, essoufflée. Il n'est plus là. Zut !

— Adi, viens par-là !

Il m'appelle depuis le bout du pallier. Je cours vers lui. Ici, les couloirs n'ont que deux portes, une de chaque côté. La chambre de Nikoley doit donc faire le double de la mienne. Voyons voir...

J'entre derrière lui, et m'arrête, stupéfaite.

L'Union FéminineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant