Chapitre 32

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Le lendemain, je suis réveillée par la voix d'Elden qui m'appelle :

— Adilya, réveille-toi s'il-te-plaît, c'est l'heure de se lever !

J'ouvre les yeux avec difficulté. Elden a l'air d'extrêmement bonne humeur. C'est étrange. La dernière fois où je me suis retrouvée blessée, il était en colère et menaçait de frapper tout le monde. Qu'est-ce qui a bien pu changer chez lui ?

— Pourquoi t'es d'aussi bonne humeur Elden ?

Il remarque mon air interdit et éclate de rire.

— Parce qu'Adlyn m'a assuré que ce n'était pas grave, et que tu devais juste rester assise de la journée. Du coup, j'ai eu son accord pour que tu viennes passer la journée à la cuisine, et que tu participes à la préparation des repas !

— Oh non !

Merde, j'ai pas envie de passer la journée à éplucher des patates !

— Et si ! Et je ne te laisse pas le choix.

Il sort de la pièce, et Adlyn entre avec des vêtements dans les bras.

— C'est des habits à moi, mais tu me les rendras plus tard. Je vais t'aider à t'habiller, et puis les potes d'Elden t'emmèneront à la cuisine. Parce que tu as bien compris, il est hors de question que tu vadrouilles dans la grange, ou que tu ailles à l'entraînement ! D'ailleurs, j'ai arrangé le coup avec John, pas besoin d'aller t'excuser de ne pas pouvoir être là !

Je grogne et la laisse me passer un T-shirt propre et un jean. Je ne suis plus habituée à porter des jeans, et je me sens serrée dans le pantalon, mais heureusement c'est un taille basse, il ne vient donc pas entrer en contact avec mes plaies.

Puis elle appelle Elden, et il entre avec un pote a lui dans la petite pièce. Adlyn me dit de ne pas trop bouger et de me laisser faire. Elle dirige la mission compliquée qui consiste à me déplacer jusqu'à la cuisine en marchant lentement et en faisant le moins de gestes brusques possibles. Une fois dans les cuisines, elle demande à ce que je sois placée de façon à tout avoir à portée de main pour ne pas avoir à bouger.

Puis ils ressortent tous, sauf Elden qui m'amène une bassine pleine de poireaux.

— Tu en as pour deux bonnes heures, je t'en amènerai d'autres au fur et à mesure car il faut une dose de poireaux pour chacun. Bonne chance !

Et il part lui aussi, me laissant seule avec une planche à découper, un couteau, et deux bassines, une pleine de poireaux, et l'autre vide.

Au bout d'une heure j'en ai déjà plus que marre, et j'admire les cuisiniers qui passent leurs journées à faire des actions pareilles. Elden est passé deux fois me donner de nouveaux poireaux et du courage. Parce que j'avoue qu'être seule pendant une heure m'a profondément ennuyée. Heureusement, une cuisinière vient me prêter main forte au bout de cette heure qui n'en finissait pas.

Elle s'appelle Ysildra, a dix-neuf ans, est en division une, et fait partie de la résistance depuis un peu moins d'un an. Elle n'a pas eu la même chance que moi à son arrivée de trouver des amis pour la défendre, et elle a mis plusieurs semaines à se remettre du viol qui lui est arrivé trois jours après son arrivée. Mais aujourd'hui, il me semble qu'elle est passée au-dessus de ça, et elle paraît forte et heureuse.

Avec Ysildra, la deuxième heure d'épluchage de poireaux passe plus vite. Quand Elden vient récupérer les deux grosses bassines pleines, il nous félicite et nous dit que le chef fera des pizzas pour le soir-même pour nous faire honneur.

— Si éplucher pendant deux heures des poireaux nous permet de manger des pizzas tous les soirs, ça ne me dérange plus tellement !

Mes deux amis rigolent à ma déclaration, et on reste à parler tous les trois pendant le reste du temps qu'il nous reste avant qu'ils aillent déposer les plateaux de bouffe sur les tables pour le déjeuner.

L'Union FéminineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant