Chapitre 13

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Mes affaires sont encore dans la chambre des nouveaux, contrairement à celles de ma mère. Elle a du les prendre juste après avoir su dans quelle division elle était, et a du s'installer dans une des chambres de sa division au premier étage. Je monte au dernier étage où se trouvent les chambres des div quatre et cinq. Sur le palier de la div quatre, il y a vingt couloirs qui contiennent chacun quatre portes. Quatre-vingts chambres ? Je ne pense pas qu'on soit autant mais bon... Sur chaque porte il y a un écriteau avec un prénom. Je prends un couloir où toutes les chambres sont vides. Comme ça je serai tranquille ! Je me dépêche de me changer et de mettre mon maillot de bain pour aller prendre ma douche. Comme c'est un deux pièces avec un bandeau, ça ne se voit pas que je ne suis pas nue sous ma serviette. Mais je préfère prendre mes précautions.

Finalement j'ai pu prendre ma douche sans problème, il n'y avait pas grand monde. Je reviens dans ma chambre et prends le temps de bien la visiter. Elle est trois fois plus grande que la chambre des nouveaux qui n'avait qu'un lit une place et deux tables de chevet.

Ma chambre est spacieuse, de forme rectangulaire. J'ai un lit double, un tapis tout doux sous mes pieds nus, une grande armoire, deux tables de chevet avec chacune un réveil, et une coiffeuse. J'avoue que ça, ça m'étonne. En plus elle est en bon état, comme le tabouret qui va avec. Je me doute que cette chambre ne doit pas être utilisée souvent, car elle sent un peu la poussière. Je me change pour mettre un jogging et un débardeur, tenue que je ne pouvais mettre que dans ma maison avant, vu que l'Union a des réglementations pour les tenues extérieures, et dans laquelle je me sens hyper bien.

Puis je range mes affaires dans l'armoire. J'y trouve un vieux T-shirt de mec noir avec un dessin d'un vieux groupe de musique. Sinon c'est vide. Ensuite je mets mes affaires personnelles dans la coiffeuse. Lorsque j'ouvre le dernier tiroir en bas à gauche, je tombe sur trois carnets de dessins dont seulement un est commencé, et des criteriums.

Je n'ai jamais vraiment dessiné, mais je pense que vu que maintenant j'ai le temps, je peux bien me permettre d'avoir des loisirs.

Je regarde le réveil alors que je m'installe tranquillement sur mon lit. Il est bientôt midi. Mon programme me laisse un peu moins d'une heure avant d'aller manger, puis aider la collectivité pendant une heure.

J'ouvre le carnet déjà commencé, et contemple tour à tour les pages noircies par la mine des crayons. Le mec avait du talent ! Je ne pense pas un jour arriver à son niveau.

Je me mets cependant à la tâche. Je dessine d'abord des formes, pour bien savoir manier le crayon, puis j'esquisse une fleur, un arbre, des paysages, des bâtiments de l'Union... C'est plutôt ressemblant. Alors je m'attelle à une tâche plus difficile : ma famille. Je crayonne sans vraiment regarder. Je suis dans ma bulle, mes souvenirs avec mon père, ma mère, et mes sœurs refont surface.

Je sens une larme couler le long de ma joue. Ils me manquent. Et je ne les reverrai peut-être jamais. Sauf ma mère bien sûr, vu qu'elle fait elle aussi partie de la résistance.

Mes yeux parcourent alors la feuille que j'ai devant moi. Je peux reconnaître sans peine mon père, Lilly et Cynthia. Apparemment j'ai un talent pour le dessin, en plus de mon talent pour tirer des couteaux et des balles. C'est possible ça ?

Je décide alors de m'attaquer au mouvement. Il me reste assez de temps pour ne pas me presser. Je sors de ma chambre que je verrouille à clef, et m'accoude à la rambarde du pallier. Dix mètres sous moi se trouve l'allée centrale de la grange. A six mètres en face de moi se trouve le pallier de la div cinq.

Je me penche un peu, et commence à dessiner dans mon carnet, la grange, vue d'en haut.

L'Union FéminineWhere stories live. Discover now