Chapitre 20

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Alors que je tourne à droite après avoir monté l'escalier, je m'aperçois que le beau mec d'hier est accoudé à la rambarde en face de ma chambre. Je longe le mur pour essayer de passer derrière lui sans qu'il me voie.

— Adi ! Comment tu vas depuis hier ?

Et merde. Il va vraiment falloir que je prenne des cours de camouflage, parce que des fois j'aimerais bien passer inaperçue...

— Ça va, j'ai eu un entraînement épuisant, alors je vais me reposer un peu avant d'aller manger.

S'il-te-plaît, dis-moi que t'as compris que je veux être seule et barre-toi ! Je reste dos à lui et ouvre ma porte.

— Ça ne m'étonne pas de John.

Je me tourne vers lui pour le congédier, mais soudain il fronce les sourcils et me demande d'une voix menaçante :

— Qu'est-ce qui t'est arrivé ?

— Comment ça qu'est-ce qui m'est arrivé ?

Il a vu quelque chose sur moi qui fait qu'il sait que j'ai été battue. Mince, ils ne m'ont tout de même pas tapé au visage... Je m'en souviendrais non ?

— C'est quoi cette marque rouge sur ta joue ?

Une marque rouge... Ah oui, la copine de Jackson m'a mis une claque tout-à-l'heure ! Mais je ne vais pas lui dire ça ! Vite, une excuse !

— C'est rien... C'est... l'entraînement, je me suis donné un coup moi-même pendant un exercice !

Je vois bien qu'il ne me croit pas. Heureusement que je me suis rhabillée après la douche. S'il avait vu tous les coups que j'ai sur le corps, je ne sais pas comment il aurait réagi !

J'entre dans ma chambre, et il s'invite à ma suite. Sans m'en préoccuper, je range mes affaires de toilette et j'étends ma serviette sur la chaise de ma coiffeuse pour qu'elle sèche. Puis je sors mon carnet de dessins et je m'installe sur mon lit. Mon mystérieux inconnu s'y trouve déjà, allongé de tout son long sur ma couverture, les mains sous la tête et en me suivant du regard. Je trouve ça un peu gênant, mais j'ai l'impression que je peux lui faire confiance.

Je commence à dessiner, puis je lui pose la question qui me taraude.

— Tu peux me dire comment tu t'appelles ?

Je ne le regarde pas et reste concentrée sur mon carnet et mon crayon, mais je l'imagine sourire en me répondant :

— Je t'ai dit hier que tu le saurais en temps utiles. Et le moment n'est pas encore venu.

— Mais alors dis-moi au moins quelques informations sur toi !

— Qu'est-ce que t'aimerais savoir ?

Je continue de crayonner sans vraiment réfléchir à ce que je dessine.

— Ton âge, ta division, quand est-ce que t'es arrivé là, pourquoi j'ai l'impression que tu me surveilles... Des trucs banals quoi.

— Hum... Je vois. D'abord sache que je ne te surveille pas, je te croise juste par hasard, plus que n'importe qui d'autre... Ensuite, pour te répondre clairement, j'ai vingt-cinq ans, je suis en div cinq, et je suis un originel.

Je grimace à la dernière information. Et il a dû le remarquer car il me demande :

— Ça te dérange que je ne sois pas né au sein de l'Union ?

— Nan, pas du tout ! C'est juste que les seuls originels que je connais... Eh bien... Disons qu'ils ne me portent pas dans leur cœur, et que c'est réciproque.

— Mais moi j'ai rien fait pour que tu m'aimes pas !

— Mais j'ai jamais dit que toi je t'aimais pas !

— Alors tu m'aimes bien ?

Il a dit ça plus sur le ton d'une évidence que d'une question, mais il attend une réponse. Il est habile pour me faire dire ce que je ne veux même pas m'avouer à moi-même.

— Oui je t'aime bien.

— Cool ! Y a d'autres choses que t'aimerais savoir ?

— Oui, vu que t'es un originel, tu dois savoir ça. Pourquoi il n'y a pas d'enfants à la grange ? Je sais qu'il ne doit pas y en avoir beaucoup, mais je n'en ai vu aucun depuis que je suis arrivée.

— C'est normal. Ils vivent dans un autre bâtiment, et ils ne viennent à la grange qu'une semaine par mois. D'ailleurs, ils doivent arriver après-demain.

On parle encore un peu, puis il me dit qu'il va me laisser me reposer un peu, et il sort après m'avoir embrassée la joue.

L'Union FéminineWhere stories live. Discover now