Chapitre 58

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J'agis au quart de tour, et visant du mieux que je peux, je tire une balle en direction du fusil. Mes entraînements m'ont été utiles, je ne l'ai pas manqué, malgré les cinquante mètres qui nous séparent.

A côté de moi, les gens soufflent de soulagement, et Nikoley m'enlace une demi-seconde avant de reprendre son rôle de leader :

— Bien, mes amis, je pense que l'heure est venue de prendre définitivement le pouvoir sur cette ville !

Je souris en voyant les gens hurler à la nuit qui nous entoure. Ces centaines de personnes, rassemblées dans le même but : mettre sa vie au service d'une vie future meilleure.

Je prends la main de mon petit-ami, et nous suivons le mouvement de la foule qui s'engouffre dans le bâtiment.

Malgré les balles qui volent des deux côtés, la victoire nous est incontestable. Et au bout d'un combat acharné, nous mettons fin à la vie de toutes les dirigeantes, et annonçons à la ville entière notre victoire.

Aussitôt, on entend à travers la nuit des cris de joie. Apparemment l'Union Féminine n'avait pas autant d'adeptes qu'elle le faisait croire...

Je retrouve tous mes amis vivants, mais quand je vois ma mère s'approcher de moi en pleurs, je comprends que quelque chose est arrivé. Et je n'ai pas envie que ce soit ce à quoi je pense.

— Lya, c'est... c'est ton père... ! Il... Il... il est mort !

Elle s'effondre en larmes dans mes bras. Je la soutiens comme je peux malgré la douleur qui commence à me comprimer la poitrine. Mon père... Je n'ai jamais été très proche de lui, mais il reste tout de même mon père !

La vie est putain d'injuste ! Pourquoi fallait-il que ce soit mon père qui soit tué !

Je pleure plusieurs minutes avec ma mère avant de nous relever toutes les deux.

— Maman, il est mort pour une bonne cause, c'est en partie grâce à lui que nous avons gagné ! Il ne faut pas croire qu'il soit mort en vain ! Il ne l'aurait pas souhaité !

Ma mère hoche la tête, et retourne d'où elle vient, sûrement auprès du corps de mon père... Je manque de recommencer à me mettre à pleurer, mais je dois rester forte. Et puis, nous avons une victoire à fêter !

Tous mes amis viennent me retrouver dans une des salles du bâtiment pour me féliciter d'avoir ramené autant de monde avec moi pour la bataille finale. Apparemment mes recrues ont été d'une grande importance !

Je sens soudain des mains m'enlacer la taille. Je souris et embrasse Nikoley qui me retourne vers lui.

— Vu qu'on a tous les deux survécu à la guerre, j'ai quelque chose à te demander...

Je hoche la tête, un peu inquiète de la question qu'il va me poser. Pas une proposition de mariage, c'est encore trop tôt. Mais qu'est-ce qu'il a en tête alors ?

— Le général m'a nommé chef du conseil qui va être mis en place pour diriger notre nouvelle société, et j'aimerais que tu en fasses partie. Pas seulement parce que je t'aime, mais aussi parce que tu as toutes les compétences qu'on peut demander à un conseiller !

J'acquiesce en silence. Me voilà, quelques semaines après mon départ de l'Union, l'une des personnes les plus importantes de la ville !

Nous avons gagné, et la paix est revenue. Que demander de plus pour le moment ? La résistance est vainqueure de cette guerre, et c'est le principal ! J'ai devant moi un futur radieux en compagnie de ceux que j'aime, et c'est tout ce que je demande !

L'Union FéminineWhere stories live. Discover now