Sans Prétention

Chapitre 50: Retour au Clan

Je me réveille d'un coup en sentant une odeur familière. Au début je pensais avoir rêvé cette odeur, mais elle persiste. Des senteurs de cannelle et de pain d'épices glissent sous ma porte pour venir subtilement chatouiller mon odorat. Je me lève un peu brusquement, et ne peux m'empêcher de gémir lorsque tous mes muscles me rappellent à l'ordre.

Alors avec plus de précautions, je m'avance vers la porte de ma chambre en boitant et en arrangeant un peu mes cheveux en bataille. C'est à ce moment que la porte s'ouvre et que les deux agents russes entrent sans attendre ma permission. J'ai un mouvement de recul claudiquant face à cette intrusion, puis Irina prend la parole:

- Nous avons voulu attendre que tu te réveilles pour te dire que quelqu'un nous a appelés lorsque tu es partie te reposer. Il était extrêmement inquiet et voulait à tout prix savoir si tu étais avec nous.

Et si Zack avait trouvé un moyen de me retrouver ? Si j'allais rentrer chez moi ?

- Il t'attend dehors, il ne voulait pas te réveiller non plus. En revanche, je préfère te prévenir tout de suite: il ne s'agit pas du Zack dont tu nous as parlé. Mais en sachant qui est venu te chercher et en le connaissant personnellement, je n'ai qu'un conseil à te donner: n'essaie pas de retrouver ce Zack.

- Il le faut.

- Ce type... commença-t-elle avant de se faire interrompre par les voix en provenance de l'extérieur.

Je parviens rapidement à les identifier, et une chaleur grandit aussitôt en moi. Maël est ici.

- Eli !!

- Maël calme-toi, dit une autre personne quelque peu familière.

Malgré ma boiterie, je m'avance avec empressement vers la porte de la chambre pour l'ouvrir d'un coup. C'est alors que je tombe nez-à-nez avec mon petit frère dont les yeux sont cernés et injectés de sang. Les émotions nouent ma gorge, et Maël s'apprête à me serrer dans ses bras lorsqu'une voix emplie d'avertissements l'interrompt dans son geste:

- Ne fais pas ça, Maël. Elisabeth est blessée, alors ne la fais pas souffrir plus qu'elle ne souffre déjà.

Avec tristesse, mon petit frère baisse la tête et recule d'un pas. Toutefois, je fais m'avance vers lui et le prendre dans mes bras avant de réfugier mon visage dans son cou, respirant son odeur de cannelle et de pain d'épices. Avec incertitude, Maël m'entoure de ses bras et j'étouffe la douleur qui s'évacue avec mes larmes. Une agréable chaleur se répand en moi et m'enveloppe tel un cocon protecteur.

- Je veux rentrer à la maison, chuchotai-je.

- On va rentrer, je te le promets. Tout ça sera fini.

- Je veux retourner auprès de Zack, Maël.

Soudain, mon petit frère s'éloigne en me dévisageant, comme si je venais de le gifler. Sa réaction brise quelque chose en moi, et je sens la chaleur s'éclipser tandis que la douleur revient au galop.

- Non, je refuse. On ne retournera pas là-bas, toi encore moins.

- J'en ai besoin.

- Tu n'as pas besoin de ce... s'interrompit-il en cherchant ses mots avec haine. Je t'empêcherais d'y aller par tous les moyens, même si pour ça je dois combattre ma propre soeur.

A ses paroles je le dévisage, la douleur caressant mes blessures au même moment. L'Alpha du Clan Saphir pose alors une main sur l'épaule de mon frère, et celui-ci se détend.