Chapitre 55 : Un rayon de soleil

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Je suis réveillée non pas par la senteur humide de la rosée du matin mais par une tignasse brune courant partout. Cette terreur matinale n'est autre que la petite soeur de l'Alpha. Ce dernier est d'ailleurs toujours sous sa forme animale et grogne gentiment sur sa soeur à chaque fois que celle-ci fait un peu trop de bruit. Néanmoins, je finis par ouvrir les yeux et me redresser en m'appuyant sur une fourrure. C'est alors que je réalise m'être endormie contre le Tigre du Bengal, blottie sur sa large épaule. Outre mon étonnement sur le lieu et mon compagnon de sortie, mon réveil m'apporte aussi des nouvelles sur l'état de mes blessures : mon flanc et mes côtes sont moins douloureux, ce qui n'est pas le cas de ma cheville ni de mon épaule qui semblent s'être rigidifiés durant la nuit. Cette dernière me tire douloureusement tandis que j'essaie de la détendre, tout comme ma cheville que je fais lentement bouger.

- Tes blessures te font encore très mal ? résonna la voix inquiète de l'Alpha.

- Ça va passer, la nuit a surement rendu mes articulations moins flexibles.

- Elisabeth !!!

Soudain, la petite fille qui barbotait dans le ruisseau s'élance jusqu'à nous avec autant d'entrain qu'il est possible d'avoir. Toutefois, avant qu'elle n'ait pu me sauter au cou, son frère pousse un grognement dissuasif qui la coupe net dans son élan.

- Elisabeth est blessée, Eloise, alors essaie de faire doucement si tu ne veux pas la faire souffrir davantage.

La petite baisse immédiatement la tête et s'avance lentement vers moi, mais une fois à ma hauteur elle relève brusquement les yeux pour plonger son regard vert dans le mien. Ce même regard commence à rougir tandis que sa petite lèvre se met à trembloter.

- Ne pleure pas, Eloise, la rassurai-je tant bien que mal.

Voulant faire mieux, je prends la petite soeur de l'Alpha de mon bras valide pour pouvoir la coller contre moi, et ce, malgré les pics légèrement douloureux qui émanent de mon flanc. Eloise semble apprécier le contacte car elle passe aussitôt ses petits bras autour de ma poitrine pour m'enserrer, avant de verser ses larmes dans mon cou.

- J'ai... J'ai eu trop peur, parvient-elle à barguiner entre deux sanglots. Ils avaient pas le droit de... de t'enlever.

- Je suis là maintenant, et c'est grâce à ton grand frère.

- Ils ont... Ils ont été méchants avec toi. Ils... Ils t'ont fait du mal.

Eloise s'éloigne alors de moi pour de nouveau plonger son regard dans le mien, cette fois avec une détermination d'acier.

- Quand je serai grande, que Evan et Gaëlle m'auront tout appris, j'irai tuer les méchants.

Avec un sourire attendri, je porte ma main à sa joue pour essuyer une de ses larmes.

- Merci, Eloise.

Sous l'émotion, la petite se jette à nouveau dans mes bras. Bien que son geste ne soit pas volontairement brusque, il ravive mes blessures et mon corps se crispe malgré moi.

- Doucement, Eloise, la rappelle gentiment son grand frère à l'ordre.

Celle-ci s'écarte alors de moi avant de s'excuser avec une grande sincérité :

- Pardon, Elisabeth. Je voulais pas te faire mal.

- Ce n'est rien, moi aussi je suis heureuse de te revoir.

Sans PrétentionDonde viven las historias. Descúbrelo ahora