Chapitre 41: Une nouvelle énergie

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C'est avec l'esprit encore embrumé et le corps lourd que j'émerge d'un profond sommeil sans rêve ni cauchemars. Cela fait longtemps que je n'avais pas aussi bien dormi.

Je m'étire et me lève avec lenteur, prenant le temps de reconsidérer mon monde. Je me trouve dans la chambre d'ami de Gabin, la douleur ne pulse plus dans mon corps, et... quelque chose d'agréable entoure mon coeur. Cette chose, je ne l'avais encore jamais ressentie, mais j'aurais aimé la connaître plus tôt.

Munie de simples habits, je pars dans la salle de bain pour me doucher. C'est là que je remarque qu'elles s'estompent, qu'elles ne sont plus que des souvenirs, et que peut-être elles ne me feront plus souffrir. Sur mes bras, il n'y a plus que des marques estompées d'entailles plus ou moins grosses, en revanche plus aucune couleur ne tâche peau. Je tends ensuite le cou pour observer les quatre perforations qui ne sont plus que de vilaines cicatrices, me rappelant à chaque instant que toutes les blessures ne peuvent être guéries, tout comme cette marque à mon oeil gauche. Je couvre ce dernier de ma paume, et sors de la salle de bain en soupirant discrètement.

Ensuite, je quitte la maison, n'ayant pas croisé Gabin ni dans la cuisine ni dans le salon. Je cache mon oeil avec mes cheveux de rouille, baisse la tête, et rentre mes mains dans les poches du sweat à capuche, avant d'avancer en direction de l'agitation du village. Je ne tarde pas à découvrir les nombreuses tables en bois presque toutes occupées. Soudain, une question que je ne m'étais jamais posée voit le jour dans mon esprit: et moi, où est ma place ? Ici, tout le monde semble avoir sa famille, et... des gens avec qui ils s'entendent et s'amusent. Sont-ils comme mon frère ? Lui aussi semblait entretenir ce genre de relation. Est-ce qu'il regrette d'être parti, de les avoir quittés ? Et moi, est-ce que je regrette ?

Soudain, une fille attablée lève ses yeux noisette sur moi. Aussitôt que son regard rencontre le mien, elle se lève et vient me voir à grandes enjambées, toute souriante. Ses frisettes brun foncé rebondissent sur ses épaules basanées, et son apparence me revient en mémoire. Je l'ai rencontrée au bord du lac.

Elle s'arrête devant moi et sort aussitôt un petit carnet pour y griffonner des mots avant de me le faire lire:

- « Je suis Anouk, on s'est rencontré au lac, je ne sais pas si tu te souviens de moi. »

- Si si, je me souviens de toi.

Un grand sourire illumine son visage et elle s'empresse d'écrire quelque chose d'autre, ignorant les boucles qui tombent devant ses yeux.

- « Viens manger avec nous, les autres seront contents de te voir. En plus tu dois avoir faim ! »

- C'est très gentil, mais—

Anouk ne me laisse pas le temps de finir qu'elle m'attrape par la main et m'entraîne vers la table à laquelle elle était assise quelques minutes plus tôt. Aussitôt que ses occupants me remarquent, tous se mettent à me sourire chaleureusement. Mon petit frère se lève d'un bond et se précipite vers moi pour me prendre dans ses bras.

- Elisabeth ! Tu vas bien... Ces bougres m'ont demandé de ne pas te brusquer, mais peu importe.

Quelques rires fusent à la table, puis Maël m'invite à m'asseoir entre lui et Anouk, mais aussi en face de l'Alpha et Gabin qui me sourient chaleureusement. A cette table se trouve également ce garçon... qui sort avec Anouk, ainsi que celui tout en noir et argent, et Miss Platine.

- Tu te sens mieux ? demanda l'Alpha.

J'hoche timidement la tête devant tout ce beau monde qui attend ma réponse. Sans plus attendre, on me sert une assiette remplie de lasagnes.

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