05. Conflit de Famille

70 9 0
                                    

AARON


Je me passe la main sur le front en reculant de deux pas du tableau blanc que je viens de recouvrir de différents traits de crayons ainsi que de fils de différentes couleurs simplement pour ajouter de la couleur – j'ai besoin de stimulation visuelle.

Je martyrise ma lèvre en jouant avec le crayon entre mes doigts tout en évaluant ce que je viens de noter. J'ai passé toute la matinée à faire ça – ce qui se résume à peu étant donné que je me suis levé à neuf heures – et je dois dire que relâcher tout ce qui se trouvait dans ma tête est extrêmement reposant.

Je n'ai pas l'habitude de faire ça, mais je me suis dit que ça pouvait être bien d'apaiser l'esprit dans un moment pareil. J'ai laissé Alison avec Aria parce que c'était la meilleure chose à faire et parce que je lui fais confiance, mais ça ne veut pas non plus dire que j'ai abandonné l'idée de l'aider.

Tout de suite, en voyant ce que j'ai pu sortir de mon cerveau, je me dis que je vais pouvoir être capable de de trouver une solution ou au moins quelque chose d'utile.

Ce que j'ai pour l'instant, c'est le résumé de la situation : Wesley a provoqué l'accident qui a tué les parents d'Alison, est sorti avec elle et a fait d'autres choses que je ne veux pas imaginer. Le rôle que j'ai là-dedans, c'est d'avoir gardé le secret, l'avoir poussée – en quelque sorte – dans les bras de mon frère et donc de lui avoir menti de la pire des manières.

Si pour faire pardonner quelque chose, il faut en faire l'opposé, cela signifierait que je devrais lui dire la vérité du début jusqu'à maintenant – ce que je peux totalement faire –, l'éloigner des bras de mon frère – ce qui est déjà fait, et... ne plus garder le secret ?

Bordel, je ne suis pas près de m'en sortir.

J'ai l'impression que toutes les « solutions » auxquelles je pense sont stupides et qu'elles ne me mèneront à rien. La question que je dois surtout me poser, c'est « de quoi a besoin Alison ? ».

Et pour ça, la réponse est loin d'être évidente parce que j'en ai tout simplement aucune idée. Je n'arrive pas à trouver quoi que ce soit qu'elle pourrait avoir besoin et que je pourrais lui donner.

Ce dont elle a besoin tout de suite, c'est d'arrêter l'alcool et je suis tellement loin d'être celui à lui conseiller là-dessus. Putain. Je me sens complètement inutile.

Au bout d'un moment, je finis par m'asseoir au bord de mon lit pour chercher plus loin dans ma tête afin de trouver quelque chose de plus utile.

Au même moment, la porte de ma chambre s'ouvre brutalement et je m'apprête à protester, mais me stoppe lorsque j'aperçois débarquer droit sur moi. Il arrive comme une furie et s'empare de mon col pour me lever de mon matelas avant de me cogner contre le mur le plus proche.

Je n'ai pas le temps de réagir, déjà collé par sa force qui m'étonne tant elle ne lui ressemble pas.

— T'es fier de toi ?

— Je–

— Dis-moi au moins que t'es fier de toi. Que ça en valait la peine.

Je fronce les sourcils, m'efforçant de trouver l'air qu'il est peu à peu en train de me prendre.

— Wesley.

Toujours son bras pressant mon cou, je sens que son attention est toutefois dirigée vers notre père qui vient à son tour d'entrer dans ma chambre. Calme comme il l'est tout le temps, il s'approche de mon frère qui est dans un état déplorable.

Sensitive Love II : SubmersionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant