11. Souvenirs du Passé

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ALISON

Assise sur la cuvette des toilettes, je referme ma petite valise bordeaux en trouvant enfin la fiole d'alcool que je m'entête à chercher depuis un quart d'heure. D'un coup, je me relève alors en remettant cette stupide robe noire en place avant d'ouvrir le bouchon de ce trésor qui m'appelle depuis bien trop longtemps. Sans plus attendre, j'en prends une gorgée qui me revitalise immédiatement ; c'est comme si je retrouvais enfin ma force. En sortant des toilettes, je passe devant le miroir et tente d'arranger mon apparence, bien que ce ne soit pas gagné. Au bout de quelques minutes, je suis enfin à-peu-près présentable, alors je finis par sortir de là. Tout en m'efforçant de ne pas tomber dans ces chaussures à talon, je récupère mon téléphone pour y retrouver deux nouveaux messages d'Aria qui me demande où je suis. Il me semblait l'avoir déjà prévenu, mais je l'ai peut-être imaginé. Dès lors, je lui préviens que je me trouve à Los Angeles et que je compte y rester quelques jours avant d'éteindre mon téléphone pour ne plus être dérangée.

Je quitte enfin les toilettes et me retrouve dans l'énorme hall de LAX, qui est complètement bondé de monde. Tout ce bruit autour de moi me donne mal à la tête et je n'ai qu'une seule envie : quitter cet endroit. Dès lors, je me hâte vers l'extérieur où je suis acclamée par un énorme soleil dans le ciel – comme le bon temps m'avait manqué ! Je ferme un moment les yeux, restant sur place en profitant de cette température et ce temps que je n'avais pas expérimenté depuis bien trop longtemps. Après une longue minute, je me mets à scanner les environs à la recherche de mon fameux chauffeur, mais tout ce que je rencontre, ce sont des taxis et des voitures qui attendent leurs clients. Je commence presque à perdre patience lorsque j'aperçois l'homme que j'attends arriver avec la même voiture qu'il avait le jour où j'ai été recruté pour la SSBA.

— Allez, monte ! m'interpelle Wada san.

Je passe un coup d'œil dans la voiture, mais il n'y a aucune trace de Takeshi. Après ça, j'ouvre le coffre et jette ma valise dedans avant de m'installer sur le siège passager. Wada san démarre aussitôt.

— Il n'est pas là, me prévient-il tandis que je cherche naïvement le brun des yeux. Il est resté à l'hôtel.

— Comment il va ?

Tout de suite, l'alcool devrait m'aider à ne pas me sentir triste, mais c'est tout le contraire. Sans savoir pourquoi, j'ai juste envie de pleurer. Néanmoins, je garde la face. Je reste aussi impassible que je le peux et me contente d'attendre une réponse de sa part, bien que j'en sache déjà la réponse. Comment pourrait-il être que dévasté par la mort de son père ?

— Il fait de son mieux. Tu peux deviner qu'il n'est pas au mieux de sa forme, mais il s'en sort mieux que la plupart des gens.

Je ne peux m'empêcher de croire qu'il fait référence à moi et à ce que j'ai pu faire à la suite de la mort de mes parents. Toutefois, je fais taire cette pensée.

— Qu'est-ce qui s'est passé, exactement ? Le jour où...

Pas besoin d'aller plus loin, Wada san comprend tout de suite. Ses mains se resserrent sur le volant tandis qu'il prend la route. Je sais que Fenikkusu san était comme un genre de deuxième père pour lui, il l'a aidé dans un moment où il avait besoin. Il considère Takeshi comme son petit frère, quelqu'un qu'il souhaite protéger à tout prix. Alors dans un moment comme ça, il prend sur lui. Il garde tout ce qu'il a en lieu pour mieux se centrer sur Takeshi.

— C'était un putain de piège, m'explique-t-il d'une voix étrangement calme. Il... Il savait qu'on viendrait, alors il a réussi par nous prendre par surprise. Il a écarté tout le monde du chef pour le tuer de ses propres mains alors que ses hommes s'occupaient de nous.

Sensitive Love II : SubmersionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant