37. La Grande Finale

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AARON

En plein dernier quart-temps du match, le score est serré. Menant le jeu 40-38, Garfield nous devance de trois points. Sans le vouloir, nous les avons sous-estimés. On s'était promis de ne pas le faire, mais à mesure du match, nous nous sommes bien trop reposés sur nos lauriers, ce qui leur a permis de prendre l'avantage. Les Bulldogs sont loin d'être prêts à battre en retraite. Essoufflé, je rejoins le reste de mon équipe qui s'est regroupés dans l'espoir de trouver un moyen de remonter notre score. Dans mon dos, Jay me donne un coup amical et j'en profite pour lui checker le poing. Retirant mon protège-dents, je checke d'autres coéquipiers qui me félicitent de mon dernier touchdown qui nous a permis de nous rapprocher. Malgré quelques erreurs commises, nous pouvons encore changer la mise. Tout n'est pas perdu. Si nous restons concentrés et déterminés, nous pouvons y arriver. J'en suis certain.

En tant que quarterback et capitaine, je sais que c'est à moi de faire bouger les choses. Sous cette pression que chacun de nous ressent, je lance le jeu et mets fin à notre concertation après nous être tous accordé sur une stratégie. La défense en face de nous est difficile, mais notre plan est solide. Nous l'avons déjà répété un nombre incalculable de fois, tous ensemble. Je sais qu'aucun de mes joueurs ne me décevra. Prenant ainsi ma position derrière le centre, je balaie le terrain du regard et l'analyse avant de jeter un coup d'œil à Jayden, qui rencontre mes yeux. L'horloge tourne et nous n'avons pas beaucoup de temps : nous devons à tout pris agir vite. Je fais donc signe aux receveurs, et Logan se met déjà en route. Mes décisions doivent être rapides, sans pour autant être influencé par la pression sous mes épaules. Je prends alors sur moi, et me concentre autant que je le peux en n'ayant qu'une seule image en tête : celle de la victoire. Au moment où je m'apprête à faire une passe, la défense se précipite. J'esquive alors sur la gauche, sentant les Bulldogs s'agité, eux aussi.

Toutefois, je repère surtout une ouverture. Logan s'est libéré de son défenseur et s'enfonce dans le terrain à grande vitesse. Sans plus y réfléchir, je lance le ballon en implantant toute ma force et détermination dans ce geste. Le ballon s'envole dans les airs et je retiens mon souffle en le voyant atterrir dans les mains du recevoir. Il l'attrape sans aucun problème et poursuit sa course effrénée vers la zone d'en-but. Étant parés à le mettre au sol à n'importe quel moment, les Bulldogs essaient de le rattraper en surgissant par derrière. Logan est un joueur affûté qui possède une course presque hors-norme, mais ces défenseurs ont l'air vraiment déterminés à ne pas le lâcher. Malgré ça, il ne se laisse pas abattre et ne regarde pas un seul instant en arrière tout en esquivant tout sur son passage. Le stade est plongé dans un profond silence, ben trop concentré dans l'avancée de Logan. Aux aguets, personne ne veut risquer de gâcher ce moment. Ma respiration se raréfie jusqu'à se couper complètement dès lors qu'il ne lui reste plus qu'une dizaine de mètres.

Mes poings se serrent si fort que je peux déjà imaginer mes phalanges se blanchir.

Plus que six mètres.

Les pulsions de mon cœur me parviennent jusqu'à la tête ; je n'ai jamais été aussi nerveux depuis les premières minutes.

Plus que trois mètres.

Les deux défenseurs le touchent presque. Ils le frôlent de quelques centimètres, mais Logan ne se laisse pas distraire.

Plus qu'un pas.

La foule explose dans la joie et la fierté lorsqu'il franchi la ligne de but, marquant le touchdown dont nous avions besoin pour égaliser le score. Nous avons encore une chance de gagner ; je ressens une poussée d'énergie qui me certifie que nous le ferons. Tandis qu'il ne reste plus que quelques secondes au chrono, nous nous salignons pour l'extra point. Le coup d'envoi était bon, la prise de balle était parfaite et le coup de pied est passé à travers les montants. Nous sommes désormais en tête avec un point d'avance. Pour autant, Garfield possède encore une chance de marquer, néanmoins, notre défense tient bon et lorsque le temps s'écroule enfin, nous prenons immédiatement conscience que nous l'avons fait. Que nous avons réussi. Que le match soit à nous et que plus rien ne nous sépare de la victoire.

Sensitive Love II : SubmersionWhere stories live. Discover now