Sensitive Love II : Submersion

21. Réunion de Crise

AARON

Aujourd'hui,

Je passe ma main dans mes cheveux fraîchement mouillés, sortant enfin des vestiaires après un entraînement intensif. Les gars et moi venons tout juste de commencer notre préparation pour le tournoi et je ne pourrais pas en être plus satisfait ; on est tellement bien partis pour la victoire. Sur mon chemin vers la sortie, je check les derniers qui restent dans les vestiaires avant d'enfin retrouver le couloir. Depuis qu'elle est de nouveau sobre, Alison s'est donnée pour habitude d'assister à mes entraînements et de m'attendre à la fin d'eux. Je suis bien heureux qu'elle ait pris cette initiative parce que, sans elle à la résidence, j'ai besoin d'un moment avec elle. En quittant les vestiaires, je ne suis donc pas surpris de la retrouver tout juste en face d'eux. Ce qui me surprend, c'est le mec avec qui elle est en train de discuter ; je ne crois pas l'avoir déjà vu avec elle. En pleine conversation, elle ne me remarque donc pas. J'essaie de deviner ce dont ils sont en train de parler, peut-être qu'ils sont seulement ensemble à un cours ou un truc du genre.

Ça doit forcément être ça.

— Fais gaffe, Davis. Tu vas finir par le tuer avec ton regard de feu.

Je détourne les yeux vers Jayden qui vient me rejoindre.

— Qu'est-ce que tu racontes ? J'étais juste en train de–

— Désolé, je suis pas vraiment d'humeur à faire semblant. Passons juste au moment où je te dis que t'es juste en train de te voiler la face.

Sans me laisser le temps à la moindre protestation, Jayden retrouve Aria qui vient à son tour d'arriver. Tous les quatre, nous avons prévu de nous rendre à un diner pour passer un peu de temps. Enfin, c'était surtout une excuse d'Aria afin de tous nous regrouper dans le but de nous faire parvenir ce qu'elle souhaiterait avoir comme cadeau pour son anniversaire. De mon côté, je refuse toujours catégoriquement l'idée de la Lamborghini. Peu après, Alison salue le mec avec qui elle discutait et m'aperçoit enfin, ce qui me fait bêtement sourire. Elle s'approche de moi ; j'en fais de même jusqu'à ce que nous nous retrouvions l'un en face de l'autre.

— Eh bien, je peux dire que tu t'es bien entraîné aujourd'hui.

Je souris un peu plus.

— Merci. Mais j'ai surtout hâte que tu voies le vrai jeu. Tu deviendras bientôt la plus grande fan de football.

— ...américain, ajoute-t-elle. Et j'en doute fort, mais ton espoir est adorable.

Je roule des yeux.

— T'en fais pas, poursuis-je sur un ton plus certain. Bientôt, t'auras effacé Pelé pour laisser place à Walter Payton.

— Walter qui ?

— T'as encore un tas de choses à apprendre, soufflé-je.

Elle hausse simplement les épaules, pas le moins concernée par tout ça. Dans le fond, je me fiche qu'elle aime le football américain ou non. Ce que je veux, c'est surtout qu'elle apprécie quelque chose qui me tient à cœur. Je veux continuer de la retrouver à mes matchs et à la voir m'encourager comme elle le fait parfois. Pas pour flatter mon ego. Seulement parce que je vois qu'elle est là. Sa présence me fait du bien et, que ce ne soit juste qu'une impression ou non, je crois encore mieux jouer lorsque je la sais présente. C'est comme si je m'efforçais de l'impressionner plus que je ne désire remporter. Et un sentiment comme celui-ci, je ne l'ai jamais eu. Je me demande même ce qu'il fait ici. Je me questionne, c'est vrai, mais je veux surtout le garder auprès de moi. Cette sensation, je veux en être l'éternelle possesseur. Autant de fois qu'Alison sera là pour me voir, je serais sur le terrain à gagner pour elle.