48. L'Après-Coup

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AARON

Je lui ai dit que je l'aimais.

Pour la première fois en quatre ans, j'ai avoué mes sentiments à quelqu'un sans même être effrayé de tout le reste. C'est sortir sans que je ne le prévoie, mais je n'en regrette rien. Parce que le sentiment que j'éprouve en ce moment même ne peut être défini par de simples mots. Je ne me suis jamais senti à un tel niveau de paix intérieur que je ne le suis à présent. C'est comme si je m'étais relâché d'un poids qui me pesait lourdement depuis des années. Je me sens libérée Libéré de mes sentiments, de toutes ces émotions que je gardais profondément enfoui en moi. Je me suis entièrement laissé aller sans même en connaître le résultat. Sans me soucier de rien, je me suis abandonné dans ce désir grandissant qui parcourt toujours mes veines brûlantes de passion. Je ne me suis jamais senti aussi bien. Aussi heureux. Aussi comblé. En dépit de tout ce qui a pu se passer ces derniers jours, c'est comme si toute la peine, toute la culpabilité et toute cette douleur qui pouvait encore être moi s'étaient échappées.

Seule la bonne humeur est restée – et elle ne semble pas encore prêtre à me laisser.

Les yeux toujours clos, je n'ose plus les ouvrir. J'ai peur, qu'une fois réveillé, tout ça s'effondre. De retour à la réalité et tout se trouve n'être qu'un rêve. Pourtant, sa délicieuse odeur trouve son chemin jusqu'à mes narines et je me vois immédiatement soulagé. Ma bouche se relève dans un sourire sincère alors que je laisse ce délicat parfum m'enivrer entièrement. Son odeur m'est familière désormais, mais c'est comme si je la redécouvrais à chaque fois. Il ya toujours cette vanille qui me fait tourner la tête chaque fois qu'elle est dans les parages. Le temps d'un instant, je me surprends à imaginer ce que pourrait être la sensation de me réveiller tous les jours auprès de cette odeur ; mon stupide sourire redouble d'intensité. C'est la plus belle chose qui pourrait jamais m'arriver ; un désir qui ne demande qu'à être comblé.

Je souffle doucement en me relevant sur le lit, étirant mes bras engourdis. Rouvrant les yeux, j'observe le rayon de lune qui traverse ma chambre – la seule source de lumière qui illumine la pièce. Après avoir relâché les muscles de mon bras, je le laisse tomber sur la place à côté de moi en espérant trouver la chaleur de son corps. Y allant à l'aveugle, je me rends rapidement compte que l'autre côté de mon lit est vide. En me retournant, je fronce les sourcils et ce sentiment de profonde solitude m'envahit en l'espace de quelques secondes. J'allume la lumière et me frotte les yeux en tentant de me réadapter à ce nouvel éclairage. Une fois fait, je retire les draps de mon corps et attrape un bras de jogging traînant par terre. Me relevant, j dois me tenir mon lit pour m'empêcher de perdre l'équilibre – tous ces vêtements que j'ai laissés en bordel derrière moi avant de partir n'aident vraiment pas.

Mon regard se perd sur mon réveil : il est à peine deux du matin. C'est la première fois que je dors autant depuis la fusillade. Repensant à Cameron, je sens mon estomac se retourner. Je pensais m'être retrouvé sur un petit nuage loin de tout ça, mais une fois de retour à la vraie vie, la peine est toujours là. Alison ne l'est pas. Où est-elle ? Je me passe une main sur le visage en gardant les yeux dirigés vers le sol alors que je m'aventure dans une route périlleuse. Finalement, je sors de ma chambre. Dans le couloir, tout est sombre et silencieux – rien qui change de l'ordinaire. Je prends une langue respiration lorsque j'entends mon téléphone m'avertir d'un message. Je me stoppe net et m'empresse de le récupérer en intégrant la simple pensée qu'il pourrait s'agir d'elle. J'allume mon écran et m'attends y voir son nom. À la place, c'en est un tout autre.

Aria.

Je suis sur le point de l'ignore, pensant qu'il s'agit seulement de reproches pour avoir frappé son copain, mais une sensation étrange me pousse à l'ouvrir. Et quand le dernier message apparaît sous mes yeux, j'ai l'impression que ce mauvais pressentiment se confirme.

Sensitive Love II : SubmersionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant