Bad boy [Wakasa x OC]

6 - Boxing club

Sur le chemin du retour, Chiyo fit une halte devant le gymnase Gojō comme cela lui arrivait souvent. Au travers des vitres, elle voyait les boxeurs en train de s'entraîner. L'un d'entre eux donnait des coups dans un de ces gros sacs de sable suspendus au plafond.

– Ça doit faire du bien de cogner sur un truc comme ça, se dit-elle tout haut. Moi aussi j'aimerais bien pouvoir me défouler...

Elle posa son cartable sur le sol et mima quelques coups de poing dans le vide.

Bim ! Prends ça Wakasa ! Dans tes dents ! Tiens, le chef de gang ! Paf !

– Si tu veux taper sur un truc, fais-le plutôt à l'intérieur gamine.

La voix fit sursauter Chiyo et elle se plaqua contre le mur du bâtiment, la main sur le cœur comme si elle avait frôlé la crise cardiaque. Devant elle, se tenait un homme qui tenait plus de l'ours que de l'être humain, que ce soit par la carrure ou l'expression de son visage. Mamoru Takamura, champion du Japon des poids mi-moyens, invaincu dans sa catégorie depuis qu'il avait été repéré par le vieux Yoshio Gojō alors qu'il était au lycée.

Chiyo s'inclina précipitamment.

– Je suis désolée ! S'exclama-t-elle.

– Tu t'excuses de quoi ? Lui demanda-t-il en haussant un sourcil.

Il se tourna vers la porte et reprit.

– Entre si tu veux cogner sur quelque chose, dit-il.

Chiyo le regarda passer la porte. Elle ramassa son cartable et le suivit avec hésitation.

Le gymnase Gojō n'était pas un endroit dangereux, son père en parlait toujours avec beaucoup d'admiration, il venait s'entraîner ici tous les jours quand il était étudiant. Mais Chiyo n'était pas tranquille, l'endroit était plein d'hommes et cela lui rappelait sa mésaventure avec Wakasa.

Debout sur le pas de la porte, elle jeta un œil à l'intérieur.

– Viens, répéta Takamura, on va pas te manger.

Les boxeurs la regardèrent passer tandis que Takamura la conduisait jusqu'à un des sacs de frappe.

L'endroit sentait la sueur et la sciure répandue sur le ring pour absorber la transpiration. Il était rempli de ahanements ponctués d'impacts plus ou moins violents et des cliquetis métalliques du matériel mis à rude épreuve. Chiyo s'arrêta devant le sac.

Vu de près, il était beaucoup plus gros qu'elle l'imaginait. Plus haut et presque aussi large que Takamura lui-même. Ce dernier le lui montra d'un signe du menton.

– Vas-y, cogne, dit-il.

Chiyo le regarda, étonnée. Puis elle posa son cartable par terre.

Au fond, pourquoi pas ? J'ai bien le droit de me défouler moi aussi.