18 - Test pro

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Chiyo était assise sur un banc, dans les vestiaires de la salle où allaient avoir lieu les tests pratiques pour l'obtention de la licence professionnelle de catégorie C, la première, celle qui regroupait les boxeurs professionnels débutants.

Après la catégorie C venaient les catégories B et A auxquelles appartenaient respectivement Aoki, Kimura et Takamura. Ensuite on retrouvait le classement JBC (NDA : JBC pour Japanese Boxing Commission, l'agence de la boxe japonaise qui fait partie du WBC, le World Boxing Council). Pour accéder à la catégorie supérieure il fallait se hisser à la première place du classement en remportant des matchs. On affrontait ensuite le dernier de la catégorie supérieure et, en cas de victoire, on prenait sa place tandis que lui était relégué au rang inférieur. La licence pro n'était que la première marche.

La veille, Chiyo avait passé le test écrit qu'elle avait brillamment réussi et aujourd'hui elle devait affronter deux adversaires. Le résultat des matchs déciderait de son passage en boxe professionnelle.

Elle souffla longuement, les coudes sur les genoux, les mains pendant entre les cuisses et les yeux fermés pour se concentrer. Elle se sentait moins stressée que lors de son premier match le mois précédent, mais il faut dire qu'à ce moment-là, elle ne savait pas trop à quoi s'attendre. Maintenant, elle savait. C'était malgré tout la première fois qu'elle allait boxer devant des juges, dans une salle normalement réservée aux matchs, même s'il ne s'agissait pas du prestigieux Kōrakuen Hall.

Un mois plus tôt, après que sa mère avait refusé catégoriquement de la laisser boxer dans le circuit professionnel, Chiyo avait passé la nuit à réfléchir pour trouver un moyen de la faire céder. Quelle n'avait pas été sa surprise le lendemain matin, lorsque Ayumi lui avait finalement annoncé qu'elle était d'accord !

– Ton père a décidé... Avait commencé sa mère avant de toussoter et de se reprendre. Nous avons décidé ton père et moi que si c'est vraiment ce que tu souhaites, alors nous sommes d'accord pour que tu passes cette licence de boxeuse.

Chiyo avait regardé sa mère, incrédule.

Qu'est-ce qui a bien pu se passer pour qu'elle change d'avis ? S'était-elle demandée.

Puis Chiyo avait décidé qu'elle s'en moquait. Elle allait pouvoir se présenter à l'examen de la licence pro ! C'était tout ce qui comptait. Elle s'était jetée au cou de sa mère, folle de joie.

– Merci maman ! Merci ! S'était-elle exclamée. Tu ne le regretteras pas ! Je te promets que je vais faire de mon mieux ! Je m'entraînerai dur et je remporterai mes matchs !

Ayumi l'avait regardée partir pour le lycée, éberluée.

Est-ce que c'était bien sa petite Chiyo cette jeune femme qui sautait de joie à l'idée de monter sur un ring pour en découdre avec d'autres filles ? Elle ne la reconnaissait plus. Où était passée la petite fille qui pleurait pendant des heures quand elle s'écorchait un genou ?

Lorsque le père de Chiyo était rentré la nuit d'avant en lui disant lui aussi qu'il voulait lui parler de cette histoire de licence de boxe professionnelle, Ayumi n'en avait pas cru ses oreilles.

Mais qu'est-ce qui leur prend à tous les deux ?

Bunji s'était montré intraitable. Si Chiyo voulait passer sa licence professionnelle, ils n'avaient pas à l'en empêcher, c'était sa décision. Ayumi ne s'était pas laissée faire, il faut dire que le monde de la boxe ne lui était pas totalement inconnu. Elle avait commencé à fréquenter Bunji quand ils étaient tous les deux à l'université. Il était alors lui-même licencié et Ayumi avait assisté à quelques-uns de ses matchs, plus pour lui faire plaisir que par passion. Elle qui s'était attendue à des combats en grande partie mis en scène, un peu comme dans le catch, elle avait été choquée par la violence des affrontements. Imaginer sa petite Chiyo sur ce genre de ring, c'était au-dessus de ses forces.

– Tu te rends compte de ce que tu dis ? Lui avait-elle rétorqué, sa voix grimpant d'une octave. Tu veux laisser Chiyo pratiquer ce... cet... ce sport de brutes ? Une jeune fille ?

– Une jeune fille qui a remporté son premier match par K.O. aujourd'hui même, lui avait appris Bunji.

Ayumi qui s'était levée un instant plus tôt, s'était rassise, stupéfaite.

– Chiyo ? Avait-elle dit.

Elle venait de comprendre que l'adolescente ne fréquentait pas le club pour les beaux yeux d'un garçon et, étrangement, cette idée l'effrayait plus que le reste. Elle avait l'impression tout à coup de parler d'une étrangère.

Où est passée ma petite fille ? Ma petite Chiyo ?

– Tu ne devrais pas t'en faire comme ça Ayu, avait repris son mari plus doucement. Il ne s'agit pas de bagarres de rues, mais d'un sport, et Chiyo se défend bien, son coach me l'a assuré.

– Mais...

– Et si c'est elle qui le demande, nous n'avons pas le droit de le lui interdire.

Ayumi s'était alors rendue compte que Chiyo ressemblait bien plus à son père qu'elle voulait se l'avouer.

C'est normal, c'est son père...

Les yeux sur les mains, elle s'était retenue de pleurer de contrariété.

Même si cela lui faisait mal de le reconnaître, Bunji avait raison, l'adolescente avait le droit de faire ses propres choix.

Finalement, Ayumi avait cédé.




La porte du vestiaire s'ouvrit et le coach Gojō entra, suivi de Takamura. Ce dernier avait insisté pour les accompagner. Chiyo avait été étonnée, puis elle s'était souvenue que c'était lui qui l'avait invité à venir cogner dans un sac de frappe la première fois, on pouvait comprendre qu'il veuille suivre ses progrès.

– Tu es prête ? Dit le vieux.

Chiyo hocha la tête.

– Oui.

Il l'aida à enfiler ses gants et tous les trois gagnèrent la salle où les cinq filles qui avaient réussi le test écrit allaient s'affronter pour obtenir la licence qui les autoriserait à monter sur un ring professionnel.

Une seule d'entre elles repartirait avec le précieux sésame.



NDA : Vous l'avez compris, j'ai creusé le sujet de la boxe professionnelle au Japon comme une malade ! Le sujet n'a presque plus de secret pour moi ! Par exemple vous saviez, vous, que le Japon compte trois fois plus de boxeurs licenciés que la France ? L'archipel est une terre de boxeurs, c'est d'ailleurs l'un des pays les plus représentés sur la scène mondiale ! (๑•̀ᗝ•́)૭

NDA : Vous l'avez compris, j'ai creusé le sujet de la boxe professionnelle au Japon comme une malade ! Le sujet n'a presque plus de secret pour moi ! Par exemple vous saviez, vous, que le Japon compte trois fois plus de boxeurs licenciés que la Fr...

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Bad boy [Wakasa x OC]Where stories live. Discover now