90 - Sauter le pas

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Le lendemain, Chiyo alla trouver sa mère. Ayumi était en train de préparer le petit déjeuner dans la cuisine.

– Maman, dit-elle, est-ce que tu crois que je pourrais inviter quelqu'un un de ces jours ?

Sa mère répondit sans se retourner.

– S'il s'agit de ta copine Mai, dit-elle, pas besoin de prendre des gants comme ça Chiyo. Tu sais qu'elle est toujours la bienvenue.

– En fait, je ne pensais pas à Mai, mais plutôt... à un garçon.

Voilà, c'était dit.

Ayumi se figea. Elle pivota sur elle-même.

– Un garçon ? Répéta-t-elle.

Chiyo hocha la tête.

Sa mère sourit et elle revint à la préparation du repas.

– Et bien il était temps, lâcha-t-elle, j'ai cru que tu ne nous le présenterais jamais.

Chiyo la regarda, confuse.

– Mais... Je.. Bafouilla-t-elle. De quoi tu parles...?

– Si tu veux être discrète ma fille, lui dit sa mère, cache mieux ta plaquette de pilules.

Derrière elle, Chiyo vira au rouge vif et elle prit la fuite dans sa chambre.




Une minute plus tard, elle appela Wakasa sans attendre qu'ils se retrouvent au club.

– Si je leur dis dimanche prochain après le travail ça te va ? Lui dit-elle.

Elle était étendue à plat ventre sur son lit et jouait machinalement avec une mèche de ses cheveux.

Bien sûr Chi ! Répondit-il. Je suis tellement content que tu me présentes à tes parents !

Cette perspective l'enthousiasmait à un point que Chiyo n'aurait pas cru et elle sourit.

– Ça risque de ne pas être très marrant, lui fit-elle remarquer. Il est même possible que ma mère te claque la porte au nez sans te laisser ouvrir la bouche.

Elle imaginait déjà Ayumi grincer des dents à la vue des cheveux blancs et de la boucle d'oreille de Wakasa et se permettre une réflexion aussitôt après l'avoir vu. Chiyo pouvait presque la voir se tourner vers elle et lancer un j'espère que tu plaisantes jeune fille ? les sourcils froncés et les lèvres pincées.

Elle roula sur le dos, le doigt toujours entortillé autour de la mèche de cheveux.

Tant pis si elle ne l'apprécie pas, se dit-elle, moi je l'aime, c'est tout ce qui compte.

C'était la vérité. L'avis de sa mère comptait moins en cet instant que les sentiments qu'elle portait à Waka.

– ... ça serait mieux, tu ne crois pas Chi ?

Chiyo n'avait pas écouté.

– Hmm ? L'interrogea-t-elle. Tu disais quoi ?

– Je te demandais si tu pensais pas qu'il faudrait que je m'habille autrement, je pourrais peut-être aussi me coiffer un peu...

À l'autre bout du fil, Chiyo se sentit sourire.

Il est prêt à aller jusque là pour moi ?

– Tu sais quoi, dit-elle enfin, ne change rien, reste comme tu es. S'ils ne t'aiment pas, je m'en moque. Moi je t'aime, c'est tout ce qui importe.

Bad boy [Wakasa x OC]Where stories live. Discover now