Bad boy [Wakasa x OC]

45 - Gang meeting

Assise dans le train qui la ramenait vers Arakawa, Chiyo avait le regard perdu dans le vide et l'esprit ailleurs.

Est-ce que tout cela était bien réel ? Cet après-midi, ce baiser, tout ?

Elle effleura ses lèvres et les sentit picoter sous ses doigts. Le contact de Wakasa avait laissé sur les siennes comme une empreinte brûlante et Chiyo pouvait encore percevoir la chaleur de sa paume sur sa taille.

Oui, tout est bien réel.

Un sourire se posa sur ses traits. Elle avait passé un des meilleurs moments de sa vie avec le garçon dont elle était éperdument amoureuse et il lui avait dit qu'il l'aimait. Jamais la voix de l'appréhension n'avait été si faible dans son esprit.

Mais elle sera de retour, se dit-elle inquiète, demain ou peut-être même dès ce soir. C'est sûr.

Chiyo le savait, dès qu'elle était loin de lui, elle n'arrivait pas à s'empêcher de douter de sa sincérité et de ses sentiments, comme si, hors de sa présence, elle se retrouvait subitement plongée dans le noir.

La voix de Wakasa sembla murmurer à son oreille :

Je prendrai le temps qu'il faut pour te le prouver.

Le souvenir de cette phrase fit battre son cœur et elle se réfugia dans le col de sa veste pour sourire à son gré, les joues en feu.

Peut-être que cette fois, se prit-elle à rêver, je n'aurais pas peur, peut-être que je pourrais apprécier ces sentiments sans me poser de question.

Mais elle se doutait bien qu'il était peut-être trop tôt.

Wakasa regarda le train s'éloigner puis il rejoignit sa moto qu'il avait laissée dans un parking. Le Black Dragon se réunissait ce soir dans la vieille usine du quartier de Kaminakazato, là où se rassemblaient autrefois les membres du Kōdō Rengo, pas très loin de son appartement. Mais il avait encore du temps devant lui avant la réunion.

Il se demanda s'il allait rejoindre les autres membres du gang. Il savait que plusieurs aimaient se retrouver dans un petit restaurant de Shinjuku avant les réunions. Benkei allait souvent à eux.

Après réflexion, Wakasa préféra rentrer chez lui. Il n'avait pas envie de voir s'évaporer trop vite le sentiment d'euphorie qui l'habitait.

Chi... Ce baiser était incroyable.

Jamais un simple baiser ne l'avait autant bouleversé, c'était comme si son corps tout entier s'était mis à bouillir. Pas que le sien d'ailleurs, il avait clairement senti Chiyo s'enflammer entre ses bras.

Putain, j'aime cette fille, je l'aime comme un dingue...

Cette pensée le fit sourire sur le trajet jusqu'au parking et, quand il enfourcha sa moto, il contempla brièvement la paume de sa main, comme pour se persuader à son tour que tout cela était bien réel.

C'était notre premier véritable baiser, réalisa-t-il brusquement, le premier qui ne soit pas accidentel et que je lui ai donné avec sincérité.

Il se demanda si elle l'avait senti, si des sentiments pouvaient être transmis au travers d'un baiser.

Peu importe, reprit-il pour lui-même, ça prendra le temps qu'il faudra, mais elle comprendra que je l'aime, même si pour ça je dois le lui répéter des années.

Lorsqu'il se mit en route, son sourire n'avait toujours pas disparu.