Bad boy [Wakasa x OC]

55 - Pourquoi tu as fait ça ?

Assis sur son lit, le dos appuyé contre le mur, Wakasa contemplait l'écran de son portable posé à côté de lui.

Peut-être que je devrais l'appeler ?

La même question tournait en boucle dans sa tête depuis des jours et à chaque fois, la même scène suivait. Il prenait son téléphone en main, le faisait sauter une fois ou deux dans sa paume, avant de le reposer sur le lit.

Non... Elle a dit qu'elle voulait du temps. Elle va juste prendre la fuite si je fais ça.

Un soupir douloureux monta de sa poitrine et il laissa son regard s'égarer au dehors.

Chi, tu me manques... J'ai envie de te voir.

Comme ces mots lui traversaient l'esprit, le téléphone se mit à sonner et il baissa les yeux vers l'écran.

Lorsqu'il vit le nom de Chiyo s'afficher, Wakasa se redressa brusquement. Il décrocha d'une main vive.

– Chi.. ? Dit-il.

Il sentit sa poitrine s'emplir de chaleur avant même d'avoir entendu le son de sa voix.

– WAKASA IMAUSHI ! Cria-t-elle. TU AS DIX MINUTES POUR TE RAMENER ICI ! BOUGE-TOI !

Puis elle raccrocha sans attendre de réponse. Stupéfait, Wakasa regardait son téléphone sans comprendre.

Tout à coup, il n'était plus aussi sûr de vouloir la voir tout de suite.

Et puis c'est où "ici" ?

Il se mit finalement en route pour le dernier endroit où ils s'étaient vus, le pont qui s'étendait sur la rivière Ara, non loin de chez elle.

Lorsqu'il arriva à proximité, il reconnut sa silhouette accoudée à la rambarde, le menton rentré dans le col de sa veste pour se protéger du froid toujours plus vif dans ce genre de coins. Wakasa se gara à proximité et Chiyo se redressa en reconnaissant le bruit de sa moto.

Pendant une minute, il la contempla de loin. Sa taille menue aux courbes sculptées par l'exercice éveillait toujours toute une foule de sentiments en lui. Mais en cet instant précis, celui qui dominait tous les autres, c'était l'envie de la prendre dans ses bras et de ne plus la lâcher.

Il s'approcha et vit qu'elle fronçait les sourcils. Wakasa se demanda ce qu'il avait bien pu faire pour la mettre en colère.

Chiyo combla les quelques mètres qui les séparaient en trois enjambées et elle vint se poster juste sous son nez.

– Des filles ? Dit-elle. Vraiment Imaushi ? Tu as tabassé des filles ?

Wakasa ouvrit des yeux surpris. Qui avait bien pu aller lui raconter ?

Il fit un pas en arrière et leva les mains devant lui pour se défendre.

– Pas des filles, mais une fille, corrigea-t-il. Et puis je l'ai à peine effleurée, elle n'a presque rien.

– On s'en fout de ce qu'elle a ! Tu n'as pas à t'en prendre à des filles ! Mais qu'est-ce qui t'a pris ?

Wakasa laissa retomber ses bras. Son cœur se serra, comme s'il était pris dans un étau. Cela ressemblait à un écho de la douleur qui l'avait étreint ce jour-là.

– Elle t'avait fait du mal, dit-il d'une voix brisée.

Durant un instant, Chiyo le regarda sans un mot, puis elle pivota sur ses talons en soufflant.