Bad boy [Wakasa x OC]

60 - Victory day !

Au pied du ring, Bunji se leva en faisant tournoyer son écharpe.

– C'EST MA FILLE ! Braillait-il. C'EST MA FILLE ! VOUS AVEZ VU ? C'EST MA FILLE !

Son voisin de siège fit les frais de son enthousiasme et le pauvre homme se retrouva secoué dans tous les sens lorsque Bunji l'attrapa par les épaules.

Chiyo ne put étouffer un rire en le voyant laisser exploser sa joie et elle se laissa aller en arrière, contre le montant du ring. Elle ferma les yeux, transportée par les cris de la foule.

J'ai gagné... J'ai gagné !

De retour dans les vestiaires, le vieux coach examina ses blessures. L'œil de Chiyo garderait la trace de l'affrontement plusieurs jours vit-il et un bleu de belle taille s'étendait de sa mâchoire à son cou, mais dans l'ensemble, elle s'en était bien tirée. Wakasa lui retira ses gants et l'entraîneur jeta un coup d'œil à ses mains.

– Repos pendant une semaine, annonça-t-il. Si je te vois approcher une paire de gants, je te file des coups de canne.

Chiyo rigola.

– Oui chef ! Dit-elle.

L'euphorie de la victoire n'était pas retombée et elle avait l'impression d'être encore sur le ring à esquiver les coups de son adversaire.

Wakasa vint lui mettre de la glace sur la nuque et elle leva vers lui un regard brillant.

– Tu as vu ? Lui dit-elle. Cette fille était vraiment forte ! C'était incroyable !

– C'est toi qui a été incroyable Chi, lui répondit-il. Tu es vraiment stupéfiante ! Ce coup que tu lui as mis à la fin !

Un tumulte dans le couloir leur fit lever les yeux et la porte s'ouvrit en coup de vent sur Bunji Tōga, une lueur presque démente dans le regard. Derrière lui, un des organisateurs de la compétition s'efforçait de le retenir.

– Monsieur ! Vous ne pouvez pas entrer là ! Ces vestiaires sont réservés aux boxeurs et à leurs équipes !

Bunji le repoussa et l'entraîneur dut venir à leur rencontre pour calmer l'employé paniqué.

– Ne vous en faites pas, lui dit-il, c'est le père de la petite.

Bunji rejoignit sa fille en deux pas et Chiyo se redressa pour l'accueillir.

– Papa, tu as vu ça ?!

– C'était superbe Chiyo chan ! Lui répondit-il sur le même ton. Ce match... c'était une merveille !

Tous les deux se tenaient face à face avec, sur le visage, la même expression surexcitée. Wakasa recula pour leur laisser un peu d'intimité.

C'était la première fois qu'il voyait le père de Chiyo. Bunji Tōga n'était pas très grand, comme sa fille, mais il arborait la carrure impressionnante d'un ancien boxeur. Wakasa songea un instant qu'il ne devait pas être commode de l'avoir comme adversaire.

Pour le moment toutefois, Bunji faisait de grands moulinets avec l'éventail au nom de sa fille et il portait toujours son bandeau Victoire assurée !

– Tu as été tellement incroyable Chiyo chan ! Dit-il. Ta mère va être fière de toi !

Chiyo éclata de rire.

– Alors là, je ne crois pas, dit-elle sans arrêter de rire. Je suis sûre qu'elle va me faire la morale sur chacun de mes bleus pendant des heures !