93 - Associés

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Assis dans le salon des Sano, Benkei avait la tête dans les mains et le front bas. Shin avait beau réfléchir, il ne voyait pas comment le réconforter.

– Et tu es sûr qu'on ne peut rien faire ? Dit-il.

Benkei secoua la tête.

– Non Shin, dit-il, c'est fini, il m'a piégé. On ne peut plus rien changer.

Wakasa fut de retour des toilettes. Il se laissa tomber dans le canapé.

– C'est quand même incroyable cette histoire, souffla-t-il.

Deux jours plus tôt, Benkei avait été convoqué dans le bureau du contremaître du chantier sur lequel il travaillait depuis plus d'un an maintenant. Pendant un instant, il s'était imaginé qu'on allait lui proposer une promotion. Ces derniers mois, il n'avait pas ménagé ses efforts dans ce but. Mais il était loin d'imaginer ce qui l'attendait.

Le contremaître l'avait regardé entrer, installé derrière son bureau.

– Arashi entre, avait-il dit.

Une fois la porte fermée, il avait repris.

– Ça fait un an que tu bosses ici maintenant, c'est ça ?

– Oui monsieur, avait répondu Benkei.

À ce moment-là, il caressait encore l'espoir de se voir offrir une promotion.

L'autre avait soupiré.

– J'aurais jamais cru ça de toi...

Benkei n'avait pas compris.

– De quoi parlez-vous monsieur ? Avait-il demandé.

– Je parle de voler dans la caisse Arashi, lui avait répondu l'autre, c'est de ça dont il est question.

Il avait feuilleté la liasse de papiers devant lui en secouant la tête et il avait repris.

– Tu croyais qu'en piquant juste un peu de fric tous les mois, personne ne s'apercevrait de rien ? Et moi qui avait donné une chance à l'ancienne racaille que tu es, c'est comme ça que tu me remercies ?

Benkei avait blêmi.

– Il y a erreur monsieur, avait-il dit, je n'ai rien volé.

– Ne mens pas, ça ne sert à rien, j'ai des preuves.

– C'est impossible, avait répondu Benkei.

Il était sûr de son bon droit. Il était innocent et son chef ne tarderait pas à s'en apercevoir, il en était persuadé.

– Ah oui ? Alors comment tu expliques le fric qui disparaît de la caisse justement les soirs où c'est toi qui est chargé de fermer ? C'est une coïncidence ?

Benkei n'avait pas su quoi répondre.

Une seconde plus tard, le contremaître avait fait glisser un papier vers lui.

– Si tu signes ça, avait-il dit, je veux bien renoncer à prévenir les flics. On oubliera ce qui s'est passé et tu quitteras simplement le chantier.

Benkei avait jeté un coup d'œil à la feuille.

C'était des aveux.

Il s'était raidi. S'il signait ce torchon, il serait coupable. Il n'y aurait plus rien à faire.

– Je ne signerai pas ce document monsieur, je suis innocent. Vous n'avez qu'à appeler la police.

L'autre s'était laissé aller en arrière dans son fauteuil, un mince sourire aux lèvres.

Bad boy [Wakasa x OC]Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon