Bad boy [Wakasa x OC]

95 - Se briser...

Trois ans plus tard

Le téléphone dans la main, Wakasa n'arrivait pas à croire ce qu'il venait d'entendre.

– Quoi... ? Dit-il abasourdi. Comment ça ? Qu'est-ce que... ?

À l'autre bout du fil, le grand-père de Shin avait la voix rauque, presque étranglée. S'il l'avait eu en face de lui, Wakasa aurait vu ses mains trembler.

– Un accident, dit le vieil homme, un cambriolage qui a mal tourné. Shinichiro...

Il s'interrompit une seconde la gorge serrée.

– Il est décédé sur le coup, reprit-il.

Wakasa avait l'impression que l'air avait cessé de pénétrer dans ses poumons.

C'est pas possible, se dit-il, c'est une blague, c'est forcément une blague.

Lorsqu'il raccrocha quelques minutes plus tard, il resta un long moment à contempler le téléphone sans savoir quoi en faire.

Shin est... mort ?

L'instant d'après il sortit, la clé de sa moto à la main.

Quand Chiyo rentra à l'appartement ce soir-là, Wakasa n'était toujours pas revenu.

Elle avait appris la nouvelle par Benkei un peu plus tôt dans la journée. Le vieux monsieur Sano avait appelé lui-même les trois amis de son petit-fils pour les prévenir. La nuit précédente, deux camarades de Manjirō, le petit frère de Shin, s'étaient introduits dans son garage pour lui voler une moto. Quand Shin les avait surpris, l'un d'eux l'avait frappé.

Les secours n'avaient rien pu faire. Shinichiro était mort à leur arrivée.

Chiyo se laissa tomber sur le canapé.

Les larmes qu'elle avait retenues toute la journée roulèrent sur ses joues et elle écrasa son poing contre sa bouche pour faire taire ses sanglots.

C'est pas vrai... C'est pas possible... C'est un cauchemar !

Le visage de Shin ne cessait de revenir flotter devant ses yeux, ce visage avec sourire immense, si lumineux qu'il attirait tout le monde à lui. Elle n'arrivait pas à croire qu'elle ne le reverrait plus.

Comment ça a pu arriver ?

Puis, brusquement, elle se leva en pensant à Wakasa.

Je dois le trouver ! Je ne dois pas le laisser seul !

Tandis qu'elle dévalait les marches de la petite résidence, Chiyo repensait à toutes ces phrases que Wakasa lui avait dites lorsqu'il lui parlait de Shin.

Si j'avais eu un frère, j'aurais voulu qu'il soit comme lui... Des fois, je me dis que Manjirō a de la chance...

Il faut à tout prix que je le trouve ! Il doit être dévasté !

Une fois dehors, elle regarda de part et d'autre de la rue.

Sa moto n'est plus là... Où est-ce qu'il a pu aller ?

Elle ne savait pas par où commencer.

Pendant une seconde, elle pensa téléphoner à Benkei pour lui demander son aide, puis elle se ravisa.