50 - Accusations

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Le lendemain matin au réveil, il fallut quelques secondes à Chiyo pour se rappeler pourquoi elle avait si mal. Lorsque l'épisode de la veille lui revint en mémoire, elle se roula en boule sous sa couette et elle la rabattit par-dessus sa tête. Après l'avoir soignée, sa mère l'avait prévenue qu'elle appellerait le lycée pour avertir qu'elle était souffrante et qu'elle n'irait pas en cours pendant quelques jours. Chiyo la remercia en silence. Elle n'avait vraiment pas envie d'exhiber son visage meurtri.

Un quart d'heure plus tard, Ayumi, qui avait dû l'entendre remuer, vint frapper à la porte.

– Debout Chiyo, dit-elle, habille-toi, on sort.

Puis elle s'éloigna sans attendre de réponse.

On sort ? Se demanda Chiyo en sortant la tête de sous sa couette. Mais pour aller où ?

Elle s'extirpa de sa chambre, pieds nus et en pyjama, et rejoignit la cuisine. Sa mère était en train de préparer son petit déjeuner. Elle déposa les assiettes, accompagnées d'un bol de riz, devant elle et Chiyo la regarda.

– Maman... Où est-ce qu'on va ? Demanda-t-elle.

Ayumi retourna devant la cuisinière.

– Nous avons parlé avec ton père hier soir, répondit-elle. Toi et moi, nous allons au poste de police pour porter plainte et ensuite nous irons à l'hôpital pour faire examiner tes blessures. Les jeunes filles qui ont fait ça ne doivent pas s'en tirer impunément.

Chiyo prit ses baguettes et elle plongea le nez dans son bol de riz. Elle doutait que la police puisse faire quoi que ce soit contre ce genre de délinquantes, mais elle comprenait la réaction de ses parents.

– Hmm... Répondit-elle.

Le souvenir de la détresse qui l'avait fait suffoquer quelques heures plus tôt s'était estompé, mais elle n'avait pas oublié la culpabilité qui l'avait faite se tordre de douleur presque autant que les coups.

J'espère que Mai va bien, je lui passerai un coup de téléphone tout à l'heure.

Ayumi retira son tablier.

– Termine de manger, dit-elle, et va te préparer. On part bientôt.




Après avoir enfilé un sweat large dont la capuche lui retombait sur les yeux, Chiyo emboîta le pas à sa mère.

Le Japon avait la chance de disposer de petits postes de police presque à tous les coins de rues. Ces agents étaient le plus souvent chargés d'aider les personnes égarées ou encore de raccompagner ceux qui avaient trop bu. Mais on pouvait tout à fait y aller pour déposer une plainte.

Chiyo et Ayumi n'eurent pas beaucoup de chemin à parcourir pour rejoindre le plus proche et, une fois à l'intérieur, Ayumi prit les choses en main. Lorsqu'elle eut donné au policier la raison de leur visite, l'homme en uniforme les fit passer dans un bureau, à l'arrière, tandis que son collègue restait à l'accueil du kōban.

(NDA : Kōban, 交番, est le nom donnée aux petits postes de police au Japon. Il y en a un peu plus d'un millier, rien qu'à Tokyo)

Assise à côté de sa mère, le regard baissé, Chiyo la laissa raconter ce qui était arrivé à l'agent de police sans dire un mot. De temps en temps, ce dernier levait les yeux vers elle, mais Chiyo l'ignora.

– Et vous dites que cela s'est passé derrière le complexe sportif de Taitō ? Lui demanda-t-il.

– Oui, c'est ça, répondit-elle dans un murmure, le long de la promenade.

Bad boy [Wakasa x OC]Where stories live. Discover now