75 - Erreurs

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– Comment tu as osé ? S'écria Chiyo en martelant la poitrine de Wakasa du doigt.

Elle le toisait avec une expression furieuse, les sourcils froncés et une main sur la hanche.

Chiyo avait profité de sa pause pour les emmener à l'écart, dans une des ruelles voisines, et depuis, Waka n'en menait pas large.

À deux pas de là, Shin riait toujours, les larmes aux yeux, et Benkei ne savait plus où se mettre. Takeomi, lui, venait de sortir une cigarette et il l'alluma tout en détaillant Chiyo des pieds à la tête dans son uniforme de maid. Elle n'avait pas eu le temps de se changer avant de sortir.

– Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans tu le gardes pour toi ? Reprit Chiyo. Ce sont des mots simples pourtant ! Même un abruti de bōsōzoku aurait dû comprendre !

– Mais Chi...

– Il n'y a pas de mais Chi qui tienne ! C'est mon travail ! Tu comprends ça ? Mon gagne-pain ! Qu'est-ce qui t'a pris de débarquer avec toute ta bande de copains idiots ?

– Hé ! S'insurgea Benkei.

Chiyo le foudroya du regard et il jugea plus prudent de se taire.

Elle avait beau être petite, il n'avait pas envie de la mettre en colère plus qu'elle l'était déjà.

Elle revint à Wakasa, les bras croisés sur la poitrine, et elle se mit à taper du pied par terre en attendant ses explications. En dépit de la situation, il n'arrivait pas à s'empêcher de la trouver mignonne dans sa tenue de soubrette, sa jupe voletant au rythme de son pied qui frappait le sol.

– Moi j'avais envie de te voir Chi... Dit-il, bougon. C'est les vacances et je te vois presque plus...

Les épaules de Chiyo s'affaissèrent et elle soupira. Elle savait bien ça, elle aussi aurait aimé passer plus de temps en sa compagnie, surtout en ce moment.

Mais ça n'est pas possible... Il vaut mieux s'y faire. Il vaut mieux s'y préparer.

– Waka...Tu sais bien que moi aussi j'ai envie de te voir... Mais c'est comme ça, on n'y peut rien.

Les trois autres se sentirent de trop. Ils échangèrent un regard et Shin commença à se diriger discrètement vers l'extrémité de la ruelle. Chiyo ne les laissa pas filer.

– Restez ici vous trois ! J'en ai pas fini avec vous ! Les rappela-t-elle.

Ils se figèrent sur place. Finalement, Shin revint vers Wakasa et elle.

– Allez Chiyo, lui dit-il, ne te mets pas en colère, c'est pas si grave après tout et puis avoue que c'était amusant...

Le regard de Chiyo le paralysa. Shin leva les mains devant lui et il recula en désignant Wakasa.

– C'était son idée, se défendit-il.

Takeomi ricana et il écrasa le mégot de sa cigarette sur le sol.

– Si je peux me permettre, dit-il à Chiyo, tu serais plus crédible dans une autre tenue.

Chiyo pivota sur ses talons pour lui faire face.

– Garde tes remarques pour toi, lui dit-elle, et tes yeux dans ta poche aussi tant que tu y es, espèce de vieux pervers ! Tu crois que je n'ai pas remarqué que tu me reluquais avec un air de gros dégueulasse ?

Elle revint vers les trois autres. Plus personne n'osait répliquer.

Elle les menaça du doigt un par un.

– Je veux vous voir tous les quatre à l'entraînement demain ! Oui, même toi le tire-au-flanc, dit-elle à l'intention de Shin qui avait commencé à protester. J'ai un match qui approche, ça tombe très bien, vous me servirez de sacs de frappe ! S'il y en a un de vous qui s'avise de ne pas venir, j'irai le chercher chez lui !

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