2. Pourquoi lui ?

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TW : Scène de violence physique décrite.

Levy

Mon esprit est focalisé sur cette question. Mais pourquoi ? Je n'ai jamais rencontré cette femme, ni même cet homme.

Ma famille ? Non, enfin je ne pense pas... Pour ma mère, cela va faire des années que nous ne nous parlons plus. Quant à mon père, certes nos relations sont un peu tendues à certains moments, mais cela reprend toujours son cours. Et puis, jamais il n'aurait adressé sa parole à ce meurtrier.

— Je sens que tu vas adorer ce spectacle Lévy ! Dit Letcher, la voix remplie d'exaltation.

Je pose alors mon regard sur cet homme, que je ne connais pas hormis par la télé, et perçois une lueur. Une lueur à faire froid dans le dos. Une lueur de folie, de joie, d'impatience. Il a hâte. De quoi ? Je n'en sais rien.

Il descend du bureau sur lequel il est assis à califourchon et s'approche du plateau à roulettes présent un peu plus loin dans la pièce. Je peux maintenant mieux apercevoir le corps du docteur. Ses mains sont positionnées sous le bureau afin de l'empêcher de fuir. Elles sont menottées. Je peux apercevoir du sang couler le long de ses poignets, aisément je comprends que ce taré les a serrées jusqu'à ce que ses poignets saignent.

Il est pire que ce que les informations disent.

Mes tremblements s'accentuent. Ma vision devient trouble. Je me sens tomber mais un bras me rattrape par les hanches avant que je ne heurte le sol. Sa poigne est dure. Son touché me coupe ma respiration. C'est lui, ce sont ses mains.

— Ne t'évanouit pas, pas maintenant en tout cas mon ange. Me dit Letcher avec un sourire qui remonte jusqu'à ses oreilles.

Je me dégage de sa poigne avec le peu de force qui me reste. La vieille dame derrière moi me prend mon poignet et me force à aller me placer sur le canapé.

Autrefois, ce canapé m'avait vu pleurer, rire, me confesser. Mais aujourd'hui, il ne représente plus la même chose pour moi. C' est maintenant un canapé de peur, de dégoût.

Elle me jette dedans violemment. Je ne pensais pas qu'une personne de son âge pouvait avoir encore tant de force. Elle vient se placer à côté de moi, beaucoup trop près de moi. Je peux sentir son parfum mais ce n'est pas cela que je sens en premier. C'est le contacte du fer, d'une lame froide, qu'elle pointe sur mon coup.

— N'essaye même pas de crier ma jolie. Tu le regretteras assez vite.

Mes larmes montent. Elles me brouillent la vue. Mon corps tremble, il pourrait presque faire bouger le canapé. Soudain, une gifle, que je n'avais pas senti venir, vient rencontrer avec une incroyable force ma joue gauche.

— Regarde et tais-toi. Me dit sèchement la vieille dame.

Comment une vieille dame comme elle peut être une personne comme cela, aussi horrible et cruelle ? N'a-t-elle pas de petits enfants ?

A droite, mon docteur est toujours présent mais cette fois-ci, il a un bandana dans sa bouche. Il est privé de toutes paroles. A gauche, Letcher arrive avec son plateau.

Sur son visage, un sourire fier trône. Dans ses yeux, une lueur d'excitation y est présente. Sa démarche est assurée, droite mais il avance tout de même à pas de loup.

Mr Guiz essaye de se débattre, de bouger. Mais rien n'y fait. A travers le bandana posé sur sa bouche, il essaye de hurler mais seul un bruit sourd, venant du fond de sa gorge, y sort.

Letcher, une fois arrivé à sa hauteur, arrête le plateau et me regarde droit dans les yeux. Ce n'est pas un regard rassurant, au contraire.



LEVYOnde histórias criam vida. Descubra agora