12. Deuxième fois

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Victor

J'entends Éric lui parler mais n'en prête pas importance. Dès que nous avons passé la porte, j'ai vu son regard. Il était à la fois bourré de haine, de rage mais aussi de peur. Il sait de quoi je suis capable et ses iris parlent pour lui.

Maintenant qu'il est là, qu'il l'a vu, je peux enfin lui faire savoir le fond de mes pensées. Si ça n'avait pas été un de mes hommes, il serait mort depuis longtemps. Or, nous ne sommes pas assez nombreux.

Je sens son regard sur moi. C'est un lâche et il le sait. Il me regard comme quand un gosse sait qu'il a fait une putain de connerie. Mais là, c'est bien plus. Il connaît les règles. Il ne veut pas les appliquer mais il en connaît aussi les conséquences.

Je tourne à droite et emprunte les escaliers. Ils sont étroits, sales, nonchalants. D'ici, on peut déjà commencer à sentir la chaleur. Dans cette partie du sous-sol, ce ne sont pas les cages mais les fours. Ils servent, en partie, à chauffer la demeure, pour faire la cuisson parfaite du corps. Du chevreuil. Qu'est-ce qu'elle peut être conne !

Je ris intérieurement face à cette pensée mais garde un visage neutre.

Il faut qu'il paye.

Plus nous avançons vers ces fours géants, plus la chaleur est intense. Quand nous arrivons devant eux, je saisis le fer marqué d'un numéro et le plonge dans le feu brûlant.

— Let... Letcher, commence-t-il, écoute, je sais que je ne devais pas le faire. Que c'est contre la loi, ta loi. Mais elle le mérit-

— Ferme ta putain de gueule maintenant. Tu connais les règles, tu as voulu jouer et tu as perdu. Tu n'es qu'une pauvre merde. Tu n'évolues pas, tu n'apprends rien, tu restes seulement en vie pour le manque d'effectif. Mais crois-moi, le jour où je pourrais te tuerais, je craquerais ta chair crue de mes propres dents. Je les enfoncerai à l'intérieur de ton misérable corps.

Il ravale sa salive pour seule réponse. Mes points commencent à se serrer de plus en plus en regardant sa gueule de merde. Je finis par lâcher le fer qui claque sur la paroi du four. Son bruit strident résonne dans la pièce.

Marc n'a pas bougé, il est resté à sa place tandis que j'avance à grandes enjambées. Quand je suis à hauteur, mon point vient s'abattre violemment dans sa gueule.

Je n'arrive pas à m'arrêter à seulement ce coup et je viens lui en foutre d'autres. Plus je le cogne, plus j'en veux. J'en ai besoin de plus. Son visage commence à gonfler sous mes coups. Des rougeurs apparaissent sur l'entièreté de sa tête. Cela ne m'arrête pas pour autant.

Du sang coule de sa lèvre inférieure et de son nez. De bleus apparaissent sur ces joues. C'est à ce moment que je m'arrête. Quand je le lâche, il ne reste pas bien longtemps debout et s'écroule au sol.

Je pars chercher un gant anti-chaleur et récupère le fer que j'ai abandonné. Je m'approche de cet enculé. Il me regarde sans trop me voir face à ses yeux gonflés comme des ballons par mes coups. Je lui attrape le bras et le tire vers moi. Je viens lui enfoncer dans sa peau le fer brûlant.

Quand il entre en contact avec cette dernière, il se met à hurler de douleur. Cette ordure se met à bouger comme un ver qui essaye de fuir. Dans mes yeux, une lueur perverse apparaît. Le voir fuir ainsi est à la fois amusant et excitant.

Lorsque je lui retire enfin la source brûlante, une partie de sa peau vient avec. Elle créée comme un élastique qui vient relier les deux. Cette vision me donne presque envie de rire.

Plus je tire dessus, plus elle se décolle, lentement. Lui, continue de lâcher ses poumons. Ses cris sont stridents, perçants.

— J'espère sincèrement que tu ne recommenceras plus. Susurre-je prêt de son oreille.

LEVYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant