11. Escapade nocturne II

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Levy

— Sur la gauche, Letcher ! Hurle une voix masculine.

Mes jambes redoublent d'effort quand j'entends ces paroles se prononcer. Mon sang afflue tout mon corps. Mon cœur bat encore plus vite. Mon cerveau sonne l'alarme. Il faut que je me trouve un endroit où me cacher, et si possible où passer la nuit.

De ce côté aussi, les branches se font plus basses. Certaines m'érafflent le visage, d'autres me mettent des coups un peu partout sur mon corps. Je n'ai pas le temps de me plaindre, ni de regarder mon état mais je sens mon corps meurtrit me tirailler de plus en plus.

Derrière moi, les pas se font plus fort, plus proches. Cependant, la pénombre et cette vaste forêt, je n'arrive pas à les voir. Au loin, des bruits de moteurs se font entendre. Est-ce une route ?

Je ne me pose pas plus de questions et commence à courir vers ce bruit. Il est à la fois lointain et proche, tout comme eux. Je suis presque à bout de souffle mais mon cerveau me pousse un peu plus à faire un nouveau pas. Ils deviennent plus grands, plus solides.

Soudainement, plus aucun bruit ne résonne. Ni pas, ni moteur. Rien. Le silence crée une situation pesante, angoissante. Je m'arrête et regarde les alentours. Il n'y a pas un chat ici. C'est comme s'ils avaient disparus. Auraient-ils compris mon plan ? Auraient-ils trouvé un autre chemin plus rapide pour s'y rendre ? Après tout, ils connaissent mieux cet endroit que moi. Quoi qu'il en soit je ne peux pas laisser passer cette autre occasion.

Je commence à marcher, en faisant le moins de bruit possible vers cette route. Plusieurs fois, je manque de tomber à cause des racines, des trous présents que je n'arrive pas à voir. Mais à chaque fois, j'arrive à me rattraper sur un arbre. A ce moment, je ne sais pas pourquoi mais mon corps fait encore plus attention qu'avant. Mes pas deviennent moins grands, moins assurés qu'avant. C'est comme si mon corps sens quelque chose.

Il a raison. Rapidement, je me retrouve sur les fesses et dans une situation d'impuissance. Mon corps dévale une pente raide. Je me prends plusieurs racines et fini en rouler bouler ma course. Quand j'arrive en bas, je la vois. Cette pierre. Avec la vitesse à laquelle j'arrive dessus, je sais déjà que je n'arriverai pas à l'esquiver. Mais ce dont je n'avais pas pris en compte, c'est l'arbre qui va venir frapper mes genoux.

Je heurte en premier l'arbre avec une telle force que mes genoux ont craqué. Ma tête à suivi et vient heurter de plein fouet la pierre.

Quand j'ouvre mes yeux, d'abominables bourdonnements raisonnent dans ma tête. Un liquide coule le long de ma tempe. Je remarque vite que du sang sec est sur la pierre, je déduis alors avec facilité ce qu'est ce liquide. Je ne sais pas combien de temps j'ai dormi, mais des chants d'oiseaux se font entendre. Cependant, le soleil ne s'est toujours pas levé.

Ma tête se tourne seule vers ma droite et une silhouette est présente. Elle est plutôt petite et menu. Elle a l'air d'avoir des cheveux assez longs. Je n'arrive pas à voir son visage. Elle est bien trop loin de moi.

— Ici.

Sa voix raisonne dans cette forêt. Elle ressemble à une voix que j'ai déjà entendue mais impossible de me souvenir où.

De nouveaux bruits de pas se font entendre. Je me lève mais ma tête tourne très vite. Elle me force à me rasseoir. Si je n'attends pas qu'elle aille mieux, alors je n'irai pas bien loin mais si j'attends trop, ils me retrouveront. De plus, cette silhouette a hurlé. Ils ne vont pas tarder. Il faut que je trouve une échappatoire.

Quand ma tête est à peu près remise, je ne commets pas la même erreur et me lève petit à petit. Petite, j'étais souvent sujette à des malaises et c'était la technique. J'arrive à me tenir debout mais il est trop tard. Ils sont là. Une personne se situe à ma gauche, une autre devant moi et enfin, la même personne qu'au début à ma droite.

LEVYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant