17. Qui est-ce ?

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Levy

L'endroit est désormais beaucoup plus calme qu'avant. Plus aucun bruit ne se fait entendre. Seul la lumière perçante paraît vivante ici, tout le reste est comme... mort.

Mon corps n'a pas bougé de sa place. Or, mon cerveau fuse et cherche, par toutes les idées possibles et inimaginables, ce que s'apprêtait à me dire Éric. Il semblait embarrassé tout en ayant une certaine appréhension.

Mais de quoi ?!

Il m'est impossible de savoir ce qui le travail autant que cela. Il faut que je sache, il faut qu'il me le dise. Il ne peut pas rester dans ce silence. Il vient d'être sauvé par Letcher, mais la prochaine fois que je me retrouve seule avec lui, je te le promets, Éric, que je saurai ce qu'il y a dans ton esprit.

Alors que mes pensées continuent de chercher la réponse à cette question qui reste en suspens, je reprends le contrôle de mon corps.

Je ne sais pas combien de temps, il s'est écoulé entre leur départ et mes premiers mouvements, mais ça parait une éternité. Je quitte ma cellule à petits pas et reste pendant un moment juste devant la porte. J'attends quelque chose, n'importe quoi, même si un pigeon vient s'écraser contre un mur, j'attends quelque chose. Cependant, rien ne vient. Je me décide alors à quitter cet endroit moisit pour de bon.

Ce n'est pas normal qu'il te laisse comme ça, toute seule et la porte grande ouverte...

Ma conscience a raison. Il doit forcément y avoir quelque chose qui se trame. Jamais Letcher ne m'aurait laissée seule, dans ce sous-sol, s'il n'avait pas un plan en tête. Je venais de tenter de fuir cet endroit et lui, il me laisse seule. Ce n'est pas logique.

Mon corps se remet en route et je monte, deux par deux, les marches qui mènent à l'entrée. Une fois en haut, la porte est ouverte et j'avais raison. Il a préparé quelque chose.

Mon regard se pose sur une bonne dizaine d'hommes armés présents juste dans l'entrée. A l'étage, il y en a cinq. Ils sont habillés, des pieds à la tête, d'une protection noire. Ils portent des casques et une cagoule leur masque leur visage. Ils sont lourdement équipés. Ces armes doivent être de haut niveau vu leur gabarit. Enfin je n'en sais rien, je ne suis pas une experte...

Mais comment a-t-il fait pour avoir une garde aussi grande et surtout personnelle ?

Dans un coin de la pièce, près d'une porte, le corps de Letcher est là. Éric est juste à côté, accoudé au chambranle de la porte, ses bras croisés sur sa poitrine. Un sourire satisfait est présent sur la figure abrutie de Letcher tandis qu'Éric le regarde désespérément.

Mon corps se crispe quand je le vois me regarder ainsi. On dira qu'il souhaite me dévorer toute crue. Voilà ma première pensée. Plutôt réjouissante...

Mais j'aime aussi comment il me regarde. Levy !

Une fois qu'il a bien remarqué que je l'ai vu, il vient chuchoter quelque chose à Éric que je n'arrive pas à entendre vue ma place. Éric hoche seulement la tête en guise d'approbation avant que Letcher ne tourne les talons et que les deux quittent leur place.

Je fulmine de rage. Ce tordu a encore réussi à m'énerver, — et à me faire penser ça — juste avec son sourire à la con et son regard. Il se croit au-dessus de tout le monde, et ce tout le temps.

Quand va-t-il arrêter ?!

Je regarde une dernière fois la pièce remplie de ces personnes armées jusqu'aux dents et m'en fuis le plus vite d'ici. Je n'étais pas à l'aise avant, maintenant, c'est encore moins le cas.

LEVYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant