3. Je ne suis pas seule

163 14 126
                                    

Levy

Je me réveille avec un mal de tête intense, ma vision est floue et je n'ai pas encore la notion de l'espace. Mes tous premiers souvenirs sont le moment où je me suis évanouie. Puis la suite revient.

Mr Guiz... il est mort. Et je n'ai rien pu faire...

Mes larmes se mettent à ruisseler le long de mes joues et je finis par me rouler en boule sur ce sol froid et dur comme du béton. Ma respiration est intense et ma morve coule sous mon nez. Au moment où je ne crains de refaire une crise, j'arrive à me calmer.

J'en profite alors pour regarder la pièce, dans laquelle je suis. Elle est petite et je ne peux pas faire de grands mouvements.

Mes pleurs cessent définitivement au bout d'un long moment et je prends conscience d'où je me trouve réellement. Ce n'est pas une simple pièce, la porte est composée de barreaux, de gros barreaux. Une grosse serrure sert à la fermer et surtout, une odeur de métal humide y est omniprésente.

Je décide finalement de rassembler mes forces et me lève de cette place inconfortable. Je titube légèrement par moment mais finit par atteindre ce que je veux : ces barres.

Quand je les touche, elles sont froides. Je dirais même glacées. Mon regard finit par dépasser cette porte et je remarque qu'en face de ma cellule s'en trouve une autre, à ma gauche, il y en a une aussi et à ma droite, c'est pareil. On dirait que je suis dans un couloir où seules les pièces qui s'y trouvent sont des cellules, des cages.

Nous prend-t-il pour des animaux ?!

A chaque nouvelle inspiration, je constate que cet endroit est humide et j'ai l'impression qu'il est de plus en plus à chaque fois. Dans le couloir, une infime ouverture est présente. La luminosité est faible mais forte pour autant. Je comprends alors aisément que nous sommes encore pendant la journée, ou peut-être le lendemain... Je ne sais pas combien de temps j'ai dormi.

Quand j'essaye de me déplacer sur ma gauche, je me retrouve tirée en arrière. Ce n'est pas fort mais assez pour que je le ressente. Depuis que je me suis levée, je ne l'avais pas encore senti, j'étais trop occupée à décrire cet endroit insalubre que je n'avais pas prêté attention à mon corps.

Mes avants bras sont recouverts d'hématomes, mon jean qui de base est intacte, possède des trous, de larges trous aux niveaux de mes genoux et mes mollets.

Aurai-je été traîné ?

Le reste de mon corps semble intact mais pas mon cou. Un collier, un énorme collier en fer l'entoure. Voilà pourquoi cette odeur de fer humide me suit depuis le début dans cette pièce. Il est relié au mur à l'aide d'une grosse chaîne assez solide pour qu'un être humain même fort ne puisse pas la briser. En connaissant ma force, je devine que je n'ai aucune chance de la briser.

Tu ne pourras jamais sortir Lévy.

Cette pensée me glace le sang. Il doit forcément y avoir un moyen pour que je parte d'ici.

Soudain, j'entends une porte s'ouvrir. Elle me paraît vieille vu le bruit qu'elle fait. Des pas se font entendre. On dirait que cette personne descend des marches.

Ces pas s'approchent de moi. L'escalier par lequel elle est arrivée semble être assez loin de ma... cellule. Lorsqu'elle s'approche, je la reconnais. Ce n'est nul autre que, j'ai nommé: la vieille tarée.

— Mange. M'ordonne-t-elle en me posant -sans tendresse- une assiette en face de moi.

Elle s'éloigne de moi mais au moment où je pense qu'elle s'apprête à reprendre son chemin d'arrivée, cette dernière s'arrête devant une autre cellule, beaucoup plus proche de la sortie.

LEVYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant