21. Ce n'était pas qu'un simple bout de chevreuil

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TW : Mention très subtile (du mieux que j'ai pu) d'organes

Levy

Besoin de moi ? Pourquoi faire ? Et pourquoi de moi ?

Je suis encore sur le pas de la porte, les mots que viennent de prononcer ces deux énergumènes me laissent encore sans voix.

Levy, prononce faiblement Eric, si bien que je me demande s'il a vraiment parlé.

Mes yeux croisent les siens puis ceux de Letcher. Inconsciemment, mon cerveau cherche à avoir une réponse de sa part. J'ai besoin qu'il m'explique et je ne veux pas savoir le pourquoi du comment par Eric, mais bien par lui.

Je ne sais pas combien de temps je reste ainsi, à fixer Letcher, mais une chose est sûre, je veux des réponses, des explications.

Quoi, finit par dire Letcher, sur son unique ton, l'agression.

Grincheux !

J'attends des réponses, des explications. Pourquoi moi ? Mon aide, mais pourquoi faire ? Pourquoi ne pas utiliser l'un de tes clébards qui te suivent partout ? Pourquoi MOI ?!

La respiration de Letcher s'est accélérée pendant que je parle. Son corps est tendu, stoïque. Le mien recule instinctivement, craignant une énième prise autour de mon cou. Même si Eric est là, avec nous, je doute qu'il me vienne en aide. Après tout, il travaille pour lui et même si notre relation est proche, rien ne me laisse dire qu'il me défendrait contre Letcher, celui pour qui il bosse, si je peux dire.

Je sens que pieds s'actionnent tous seuls et j'aperçois Letcher qui a, très légèrement, incliné sa tête comme s'il ne comprenait pas pourquoi mon corps réagissait ainsi.

Je m'arrête de reculer lorsqu'Eric étouffe un rire. Au début de leur apparition devant ma porte, c'était à peine s'il y avait dix centimètres entre nous, maintenant, il y a un bon mètre cinquante qui me sépare d'eux. Je ne m'étais pas aperçu avoir tant reculé.

Tu veux savoir pourquoi, commence Letcher, très bien. Parce qu'avec ta connerie de prendre la fuite, j'ai dû contacter une personne. Et cette personne n'était pas censée apprendre pour toi, sauf qu'un de ces putains d'employés lui a parlé de toi. À présent, il te veut toi. Alors, vendredi 20h00 tu es prête pour aller à sa rencontre.

Ses mots sont crus, froids, comme à chaque fois qu'il ouvre sa bouche. Il représente toute une haine. Une haine pour moi. Il n'attend aucune réponse de ma part et tourne les talons. Ses pas sont lourds, lourds de colère, lourds d'un sens que je ne comprends pas.

Excuse-le..., prononce Eric pour prendre sa défense.

Non Eric, je commence, agacée d'avoir, à chaque fois, le droit à un ton que l'on utiliserait pour un chien. Non. Tu me le dis à chaque fois, à chaque fois, tu veux que je l'excuse, mais là non. Et puis, c'est quoi cette belle merde de vendredi à 20h00 tu es prête ?! Je ne suis PAS son chien. S'il ne peut pas l'accepter, alors qu'il aille se faire foutre !

Levy. me rétorque froidement Eric.

Je reste sous le choc face à la froideur que vient d'employer Eric. Il ne m'avait jamais parlé ainsi et moi non plus.

Aurai-je abusé ? Tu as abusé.

Ce sont les dernières paroles que prononce Eric avant de lui aussi quitter le pas de ma porte. Ces pas à lui sont plus doux, plus comme un félin qui se déplace tout en évitant de se faire repérer par sa proie. Je reste à l'abri dans ma chambre pendant un moment avant que mes pensées ne divaguent.

LEVYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant