24. Cette nuit-là

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Bonne lecture ♡
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Victor

Mais putain, qu'est-ce qui lui prend de se balader dans cette foutue demeure ?! Je n'ai pas été assez claire en lui disant d'arrêter de traîner seule ?! Et de quel droit se permet-elle de venir ici, dans mon putain de bureau ?! Bordel, cette femme va finir par me rendre fou.

Alors qu'elle vient de franchir le seuil de la porte, je me sens bouillir de l'intérieur. Je sais pertinemment que je vais faire une connerie si je pars maintenant, voilà pourquoi j'attends.

Je suis resté assis sur cette chaise toute la journée, mais je ne peux plus rester une minute de plus ici. Je quitte à la hâte mon bureau, à la recherche de celui qui ne l'a pas retenu, qui n'a pas respecté mes règles, Eric. Mes jambes me guident, sans que je n'ai besoin de leur indiquer où nous devons aller. Durant le chemin que je dois prendre pour me rendre vers le principal intéressé, je sens mes pensées se diriger vers ce terme qu'elle a utilisé un peu plus tôt :

— Un monstre.

Un rire sourd quitte ma bouche, si seulement tu savais, princesse...




Flash back

Je ne sais pas ce que je fais encore debout à cette heure tardive, mais mon cerveau n'arrive pas à trouver ce putain de sommeil. L'horloge à côté de moi m'indique qu'il est une heure cinquante-six du matin. Cela fait déjà trois heures que tourne en rond dans mon lit, cherchant une place pour réussir à dormir, mais rien n'y fait. Je n'arrive pas à dormir. Merde !

Après maintes reprises pour chercher ce sommeil, qui ne vient pas, je décide de tenter une autre option, celle que je prenais quand j'étais adolescent. Je pars me balader dans ces couloirs déserts et lugubres. Je quitte promptement mon lit, me muni d'un sweat large et pars marcher pour me libérer l'esprit.

Je ne sais pas encore où je veux aller, tout ce dont je suis certain est qu'il faut que je me fatigue par n'importe quel moyen. Il faut que je trouve un moyen de détendre mon corps. Je quitte l'étage que je me suis moi-même attribué et descends au premier. Pourquoi ? La voir.

Vous vous direz sûrement, oh un psychopathe qui va l'espionner dans son sommeil. Oui. Vous avez totalement raison. La question est, pourquoi elle ? Là, la réponse me manque, seul mon cerveau veut y aller. Et c'est lui qui a les commandes de mon corps, je ne peux donc que le suivre. En réalité, je pourrais lutter, mais j'ai cette envie qui grimpe en moi. Pour la première fois, je me retrouve prisonnier de mes actes. Enchaîné à celui qui contrôle mon corps, je suis une marionnette, sa marionnette. Et putain, ce que je déteste me retrouver dans cette position !

J'arrive finalement devant sa porte et un sentiment, que je n'avais jamais eu avant, vient prendre possession de moi. Un sentiment de peur, de dérangement, de prendre une partie de son intimité alors que je n'y étais pas autorisé...

Je finis par chasser cette pensée et tourne vers la droite la poignée de la porte tout en l'ouvrant le plus discrètement possible. Mes yeux se posent sur son corps endormi, elle a l'air si paisible. Ses lèvres rosées sont entre-ouvertes et laissent passer un filet d'air qui vient pénétrer dans ces poumons avant de ne se faire expulser par son nez. Elle paraît si fragile. On pourrait presque la briser si on la touchait.

Je ne sais pas pourquoi toutes ses pensées me viennent en tête. Tout ce que je sais, c'est que la voir dormir ainsi, la voir dans cette position si fragile, me donne envie de rester, de la surveiller, d'empêcher quiconque de venir lui faire du mal. Oui, je veux la protéger, de quelqu'un qui pourrait venir... de moi.

LEVYWhere stories live. Discover now