28. Le chasseur et sa proie

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Ça vous avez manquez ? Moi oui ! Victor était trop... gentil

Tw : Violence
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Victor

Assis dehors sur les marches du perron, je regarde la pluie qui s'abat violemment sur l'allée. Cette météo ne me fait penser qu'à une chose : sa perte. Même si j'avais prévu de tuer Eric, c'était moi qui devais décider de sa fin, j'aurais dû être le premier au courant de sa mort. Sa mort n'aurait jamais dû être une surprise comme elle l'a été. Je ne l'accepte pas. Il a remplacé cette pourriture de Marc, il avait le plus haut poste et maintenant qu'il n'est plus là, je ne sais pas à qui je vais bien pouvoir donner ce poste.

Il faut quelqu'un de confiance et ce n'est pas avec mes nouveaux hommes que je vais pouvoir en tirer quelque chose... Il faut aussi quelqu'un qui soit capable de supporter mes œuvres d'art. Même si Eric n'aimait pas toujours ce qu'il voyait, jamais, il ne me contredisait, jamais, il ne lâchait ses tripes, en tout cas jamais devant moi, et surtout, il ne m'a jamais jugé.

Je te remercie pour ça Ricki.

Dieu sait à quel point tu détestes ce surnom...

Seulement, à présent, il n'y a plus d'Eric. Il n'y a plus que ces souvenirs qui m'enfoncent encore un peu plus dans cette folie. J'ai besoin de tuer. Je dois tuer. Du sang. Du sang. Je veux du sang. J'ai besoin de libérer cette colère en moi.

Ma clope à peine entamée vient s'écraser sur le perron, et de mon pied, je viens l'éteindre. J'ai besoin de faire la même chose avec un humain. J'ai besoin de tuer, de le torturer.

Cela faisait un moment que je n'avais plus ressenti ce besoin, cette envie grandit en moi. Il faut dire que je n'avais pas le temps d'y penser. Entre Marry qui est ici, la soirée qui devait avoir lieu vendredi et Levy à gérer, mon cerveau était déjà bien occupé.

Levy...

Cette femme est entrain de me tourner à l'obsession. Je ressens encore ses lèvres sur les miennes, sa peau douce et chaude, son souffle me caressait le visage. Je ressens encore notre baiser, à la fois doux, humide et fort. Une semaine s'est écoulée depuis ce soir-là. Depuis mon moment de faiblesse. Je ne regrette pas qu'elle m'ait vu ainsi, non. En revanche, je regrette de ne pas avoir goûté à ses lèvres bien plus tôt... Oui, cette femme est devenue une drogue, ma drogue.

Cela fait une semaine, que Levy et moi ne nous sommes pas retrouvés seuls. Je ne sais pas si c'est elle qui m'évite où le moment que nous passons. Mais cette drogue, je ne peux plus m'en passer. J'en ai besoin, il me la faut. Alors, j'attends. J'attends que le moment se représente. J'attends aussi que cette pute dégage de chez moi.

Mes pensées imaginent déjà quelle mort je vais pouvoir faire à la première personne que je croiserai ce soir. Mes jambes, elles, m'ont fait quitter le devant du manoir pour rejoindre ce sentier qui mène jusqu'à la route. De temps à autre, des personnes s'y arrêtent. Soit pour pisser ou tout simplement parce qu'elles sont bourrées.

Pitié, ne me faites pas tomber sur quelqu'un de bourré !

Je n'aime pas tuer quelqu'un qui n'est pas conscient. Non. Je préfère voir la souffrance dans leur regard. Voir leurs pupilles se dilater quand ils comprennent qui je suis, quand ils comprennent ce qui va leur arriver, quand ils voient le chariot se rapprocher doucement d'eux. C'est tellement plus... excitant. Je me nourris de leur peur.

J'approche de l'entrée du sentier et une voiture grise y est garée, j'aime ça. A l'extérieur, une femme, je dirais du même âge que Levy, la vingtaine. Elle grille sa cigarette et vient la coincer entre ses lèvres.

LEVYWhere stories live. Discover now