Epilogue

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Levy

23 juin 2026, Crownview Psychiatre Institue, Pennsylvanie.

Cela fait déjà trois longues années que j'attends de pouvoir sortir d'ici. Que j'attends de voir ces portes de cet enfer s'ouvrir et que l'on me dise, enfin, que je suis libre. Les médecins m'avaient promis que je n'y resterais pas longtemps... Foutaise. Je soupçonne le commandant Goldberg de les payer pour que je reste ici plus longtemps.

Cela fait trois ans que l'on me drogue à ces cachets, me faisant passer pour une folle aux yeux de tous. Quand on m'a retrouvé, j'ai fait la une des médias pendant deux interminables semaines. Mais maintenant que je suis enfermé ici, tout le monde à l'extérieur ne me voit plus comme la survivante au terrible dévoreur d'âme, mais comme une folle, une cinglée qui a perdu la raison en le fréquentant durant trois longs mois. Cependant, ils n'ont pas compris une chose, je ne suis pas une survivante.

Cela fait trois longues années qu'Eric hante mes pensées, il n'est jamais parti et ne partira sûrement jamais. Il ne m'a jamais vraiment quitté malgré mon éloignement certain de Vic, du manoir. Sa perte est toujours aussi dure. A certains moments, j'ai l'impression de sortir la tête de cet océan en pleine tempête, mais dans d'autres, une créature marine me prend le pied et m'entraîne vers les profondeurs sombres de la mer. Je mets toujours autant de temps, parfois plus...

Cela fait trois longues années que Vic me hante aussi. Depuis que j'ai tout foiré. Pourquoi ai-je posé cette question à la con ? J'ai voulu et cherché à reprendre contact avec lui, mais mon nouveau psychologue doit lire chacune de mes lettres que je veux lui envoyer... Alors comment vous dire que cela leur permettra de me garder cinquante ans en plus. Et je refuse de finir mes jours ici.

Du côté de Vic, je n'ai jamais eu de lettre de sa part. Est-ce par choix ? Le fait-il pour qu'on ne le retrouve pas ? Le fait-il parce que je n'étais qu'un passe-temps ? A-t-il refait sa vie ? Qu'est-il devenu ? Toutes ces questions trottent dans ma tête, mais je n'ai aucune réponse à ces dernières. La seule réponse que je sais est que s'il a refait sa vie, cela me fera mal, vraiment mal. Je ne suis toujours pas passé à autre chose, je ne sais pas si j'y arriverai un jour pour cela aussi...

Pour ce qui est de ma mère, j'ai pu suivre son procès de ma télé dans ma chambre. C'est mon seul privilège ici. Elle a pris la peine de mort, mais elle n'a pas été jugée ici, en Pennsylvanie, non. Elle a eu son procès en Arizona. Pourquoi ? Je ne sais pas. Tout ce dont je sais, c'est que mes deux parents, et ma petite sœur sont morts. Je suis la seule survivante de la famille Gray.

Ici, ma vie se résume à regarder par la fenêtre toute la journée en espérant les revoir. Mais c'est une peine perdue et je le sais. Cependant, je ne perds pas espoir.

Folle.

Folle.

Folle.

En plus de cela, je dois prendre trois comprimés matin et soir. Je vous ai bien dit qu'ils me prenaient pour une folle. Une fois par semaine, j'ai le droit à une sortie, mais attention, la grande malade mentale ne doit pas sortir plus de vingt minutes. Sinon, c'est le drame ! Enfin bon, je me suis faite, je crois. Tout ce que je pris, c'est de pouvoir ressortir un jour de cet endroit et en vie.

J'aimerais tellement revoir mon père. Cela fait depuis mon enlèvement que je ne suis pas retourné sur sa tombe...

Cet endroit n'est pas fait pour moi, je veux retourner chez moi. Je veux les revoir.

Mais je ne peux pas. Je suis une tueuse. Et ils vont finir par le savoir. Tu as tué. T'es mains sont pleines de sang.

Tueuse.

Tueuse.

Tueuse.

Je revois encore cette scène. Jamais il ne m'accorderez cette liberté.

Mais il ne le savent pas.

Mais moi si.

Je suis un monstre.






















Victor

23 juin 2026, dans la forêt, Pennsylvanie.

Trois ans. Trois ans que son visage me hante nuit et jours. Trois ans que je ne peux que remettre ma décision en doute. J'ai repris la cigarette, mais avec plus d'intensité cette fois-ci. J'ai goûté à la drogue, aussi. Je suis devenu un vrai toxico.

Je me demande ce qu'elle est devenue. Comment elle va. Je l'ai vu pendant deux semaines faire la une des journaux, mais maintenant, je n'ai plus aucune nouvelle d'elle. Je ne sais même pas si elle est restée en Pennsylvanie.

Il y a deux choses que je regrette. L'avoir transformé, comme moi. Putain, je n'aurais jamais dû la laisser faire ce soir là. Même si sa peine était trop importante, je n'aurais pas dû.

Ses mains sont salies.

Et ça me bouffe depuis trois putain d'années !

La deuxième choses, c'est mon mutisme. Mon putain de mutisme. Mon incapacité a lui dire mes sentiments...

Depuis ces trois années, il m'est impossible de quitter cet endroit. Celui qui m'a recueillis. Alors je reste prostré dans mon coin : la forêt. Je suis retourné au manoir, on l'a brûlé. Je ne sais pas qui, mais c'était sûrement pour être sûr que je ne revienne jamais. Je me cherche un autre lieu, mais pommé dans une forêt, ma demande est difficile...

Je n'ai cependant pas changé mon régime alimentaire. Ca m'arrive encore de temps à autre, mais c'est beaucoup plus rare.

Je n'arrête pas de remettre en doute ma décision, je tourne en rond. Il n'y a qu'elle dans mon esprit. La quitter, sans jamais avoir eu l'occasion de lui dire à quel point je l'aime. J'ai voulu lui envoyer des lettres, mais je ne sais jamais sût comment les commencer. Alors, je les garde près de moi. J'ai dû en écrire une vingtaine, mais rien. Je n'arrive pas à dire, c'est trois mots, c'est sept lettres : Je t'aime. Voilà ce que mol mutisme m'empêche de dire.

Car oui Levy Gray, je t'aime.


























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Hello ! Comment allez vous ?

Voilà, voilà la fin de Levy. Je ne sais pas trop quoi dire... à part qu'écrire la dernière de Letcher m'a fait re-pleurer...

J'espère que l'épilogue vous a plu, que vous avez apprécié suivre cette histoire, tout comme moi j'ai aimé l'écrire.

Je vous laisse avec les remerciements et on se dit au 3 janvier,

Take care of you,

No' ♡

LEVYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant